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À la recherche d’une vie meilleure

La grande majorité des enfants migrants déracinés par la violence, la pauvreté et les changements climatiques restent en Afrique.

UNICEF
Photographie et changement social
6 min readJul 7, 2017

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Les enfants représentent plus de la moitié des 12 millions de personnes d’Afrique de l’Ouest et centrale qui se déplacent chaque année. Parmi eux, 75% restent en Afrique subsaharienne, tandis que moins d’un enfant sur cinq se rend en Europe. Or, au vu de la croissance rapide de la population et de l’urbanisation, des changements climatiques, du développement économique inéquitable et des conflits persistants, le nombre d’enfants et d’adolescents migrants va probablement encore augmenter.

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L’Afrique subsaharienne sera la région la plus touchée par les changements climatiques. Les scientifiques prévoient une augmentation des températures de 3 à 4 degrés, une hausse supérieure à celles des prévisions pour le monde entier. De longues sécheresses et de violentes tempêtes rendront l’agriculture et l’élevage plus difficiles et forceront la population à partir à la recherche d’une vie meilleure. Une tempête de poussière au Tchad en 2010.

© UNICEF/UN037727/Bindra

En Afrique de l’Ouest et centrale, l’urbanisation constitue l’un des moteurs de la migration. La perspective d’emplois mieux rémunérés (qui ne dépendent pas des récoltes ou des précipitations) encourage de nombreuses personnes à partir de chez elles et à tenter leur chance dans les villes. La découverte de nouvelles idées et cultures peut favoriser une seconde vague de migration vers l’Europe. Un embouteillage au Nigéria en 2016.

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La population devrait doubler dans la région d’ici à 2050, appauvrissant les ressources environnementales et mettant à l’épreuve le peu d’infrastructures éducatives et sanitaires, ce qui accélérera la compétition pour des ressources déjà restreintes. Un club de lecture scolaire en Côte d’Ivoire en 2016.

© UNICEF Cameroon/2017/Catton

Elizabeth, 13 ans, a fui le conflit en République centrafricaine il y a deux ans. Séparée de sa famille pendant le voyage, elle a trouvé refuge dans une famille d’accueil. Mais cette protection a un prix : elle a été promise en mariage à un homme qu’elle ne connaît pas.

« Je sais que l’éducation est la seule façon pour moi de réaliser mes rêves », nous confie-t-elle.

©UNICEF WCARO/2017/Rose

Anne Marie [nom changé], 12 ans, dans la pièce unique qu’elle partage avec sa mère et sa sœur depuis qu’elles ont fui au Sénégal. Elle et sa famille ont tout perdu en 2011 lorsque leur maison a brûlé pendant le conflit en République centrafricaine. Sans papiers depuis des années, la famille est prise au piège et doit lutter pour envoyer les filles à l’école tout en trouvant de quoi se nourrir.

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Des enfants vulnérables comme Chris, 9 ans, nous rappellent à quel point il peut être difficile de vivre dans un autre pays. De nombreux migrants sont marginalisés et n’ont aucun accès aux services de base, tels que la santé et l’éducation. Chris vit sous une bâche en Côte d’Ivoire avec sa mère. Ils sont inondés quand il pleut et envahis par les moustiques le reste du temps.

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Le père de Mahazouna, 6 ans, a quitté son village du Niger il y a plus de cinq ans pour trouver du travail en Libye. Sa mère a entrepris une traversée périlleuse du désert pour tenter de gagner de l’argent en Algérie avant d’être renvoyée au Niger. Les pressions financières ont contraint les grandes sœurs de Mahazouna à abandonner l’école pour se marier jeunes.

© UNICEF Gabon/Dicko/2016

Hélène, 14 ans, tient une pancarte « Je suis un enfant et non une marchandise ». Au Bénin, sa famille a voulu l’aider à trouver un avenir meilleur, mais est tombée dans le piège des individus pratiquant la traite des êtres humains.

« Je ne suis jamais allée à l’école au Gabon », raconte Hélène. « J’étais battue et malade, mais je n’ai jamais été soignée et on ne me donnait pas assez à manger. »

© UNICEF/UN060345/Sokhin

Hafsa Oumar, jeune réfugiée nigériane de 16 ans, pose devant la salle de classe d’une école installée dans le camp de réfugiés de Dar es Salam. Avant d’arriver au Tchad, Hafsa n’avait jamais eu la possibilité d’aller à l’école. Elle s’est inscrite pour la première fois en 2015, lorsqu’elle est arrivée, mais a arrêté les cours après son mariage en février 2017.

© UNICEF WCARO/ 2017/Rose

En 2017, une gare routière au Mali affiche une liste déconcertante de villes étrangères sur le chemin vers la Libye. Pour des personnes qui ne sont jamais sorties de leur village, réussir à comprendre un réseau de transport aussi complexe relève du défi. Des passeurs leur proposent de l’aide pour trouver des refuges le long de la route, mais les histoires de trahison sont monnaie courante.

© UNICEF WCARO/2017/Delvigne-Jean

« Vous voyez des personnes se faire tirer dessus, se faire battre et se faire torturer », témoigne Mustapha, qui a atteint la Libye avant de rentrer en Gambie. « Je n’avais jamais entendu le son d’une arme à feu avant d’arriver en Libye. Là-bas, c’était tous les jours, du matin au soir. »

Mustapha a monté une organisation afin d’aider d’autres migrants rentrés au pays.

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« J’ai quitté le Niger il y a deux ans et demi », raconte Issaa, 14 ans, dans un centre de détention en Libye en 2017. « Mon père a réuni de l’argent pour mon voyage, il m’a souhaité bonne chance et il m’a laissé partir. »

En travaillant pour un salaire inférieur à 30 dollars É.-U. par mois, Issaa a économisé suffisamment d’argent pour se rendre en Italie en bateau avant d’être arrêté.

©UNICEF Mauritania/2017 /Alvarez

Yusuf, 4 ans, rêve de retourner en Guinée, le pays natal de sa famille. Son père, Baboucar, est parti pour l’Espagne, mais il a épuisé ses économies en Mauritanie et a dû commencer à travailler dans la construction pour subvenir à leurs besoins. Six ans plus tard, il a abandonné l’idée de se rendre en Europe et veut juste rentrer chez lui pour retrouver sa famille.

© UNICEF Central African Republic/2017/Luthi

Le mari de Cira, déjà mariée et mère à 16 ans, a quitté le Mali pour trouver du travail en Guinée équatoriale. Bien qu’il n’ait pas donné de nouvelles depuis longtemps, il continue d’envoyer de l’argent à sa famille. Mais la vie reste difficile pour Cira. Elle doit cuisiner, nettoyer, ramasser du bois pour le feu et travailler dans un champ aurifère à proximité.

© UNICEF/UN034820/Schermbrucker

Awa et sa fille, Nantene, au Mali en 2016. Tant que les racines profondes de la pauvreté ne seront pas traitées et qu’aucune solution ne sera apportée pour donner aux populations des possibilités économiques ainsi qu’un accès aux soins de santé et à une éducation de qualité, celles-ci continueront de s’exposer à des dangers majeurs pour migrer à la recherche d’une vie meilleure.

En savoir plus sur le travail de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et centrale

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