Chers dirigeants et dirigeantes du monde

Toutes les cinq minutes, quelque part dans le monde, un enfant meurt à cause de la violence.

UNICEF
Photographie et changement social

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Chers dirigeants et dirigeantes du monde,

Toutes les cinq minutes, quelque part dans le monde, un enfant meurt à cause de la violence.

Nous sommes des jeunes de 18 pays différents, des rescapés de la violence et nous avons subi la douleur et des sévices.

Il y a des millions d’enfants tout comme nous.

© UNICEF/UNI181483/Zmey

« Nous ne sortions pas de chez nous, nous n’allions pas voir nos amis ; nous n’allions pas en classe et nous ne prenions pas de cours supplémentaires comme nous avions l’habitude de le faire », se souvient Zina, 10 ans, en évoquant l’époque où des combattants occupaient sa ville natale, en Ukraine. « Et puis les tirs d’obus ont commencé. Des soldats ont descendu notre rue à bord d’un véhicule blindé aéroporté. Des fragments de mines ont brisé notre fenêtre et plusieurs parties du toit. Maman s’est rendu compte que nous pouvions être tués à tout moment. Alors nos parents ont fait les bagages, ont rassemblé tous nos papiers d’identité et nous sommes partis. »

Nous avons dû fuir nos foyers, combattre comme enfants soldats et travailler comme esclaves domestiques. Nous avons été violé(e)s, battu(e)s et attaqué(e)s au sein de nos propres communautés. Nous avons assisté, impuissant(e)s, au meurtre de nos parents, nos frères et sœurs et nos amis. Au souvenir de cette violence, la peur taraude encore notre ventre.

© UNICEF/UNI195880/El Baba

« Quand les combats ont redoublé, lors de la dernière guerre dans la bande de Gaza, un avion israélien a bombardé les environs de ma maison et les gens ont commencé à crier et à hurler… Ma famille a décidé de partir et de quitter ce secteur… Nous y sommes retournés après un mois de peur et de déplacement. Nous n’avons pas retrouvé la moindre trace de notre vie précédente… Je me sens en sécurité quand je dors dans mon lit sans craindre d’être réveillée par l’annonce d’une nouvelle guerre », dit Sabreen, 15 ans, de l’État de Palestine.

© UNICEF/UNI195850/McKeever

Boto*, 16 ans, est en train de subir une procédure médicale destinée à lui ôter une balle du cou. Il l’a reçue pendant la période de deux ans durant laquelle il a combattu pour le groupe rebelle Faction Cobra, au Soudan du Sud. « Quand ils enlèveront la balle, je me sentirai en sécurité… Si tout va bien après après mon opération et que je peux aller à l’école, je veux devenir médecin ou être un des dirigeants de ma communauté. Je peux peut-être devenir quelqu’un d’important. Je ne veux pas me battre et je ne veux pas être soldat. Je veux devenir médecin et aider beaucoup de gens », dit-il.

Aucun enfant ne doit commencer sa vie ainsi.

En septembre, vous allez vous réunir pour convenir de nouveaux objectifs mondiaux de développement, un plan d’action pour les 15 prochaines années. En tant que jeunes citoyens du monde, nous vous demandons de vous mettre d’accord pour construire un monde plus sûr pour les enfants.

© UNICEF/UNI195875/Boto

Très peu soutenue par sa famille, Alice*, 18 ans, du Portugal, a fini par avoir une liaison avec un homme au cours de laquelle elle subissait des violences physiques et psychologiques. « La guerre des nerfs [et] la pression psychologique me faisaient me sentir coupable et je me reprochais d’être responsable de son comportement alors que je savais que je n’avais rien fait de mal. Quand j’ai finalement décidé de vaincre la violence psychologique et verbale et de l’affronter, la violence physique a commencé : il m’a bousculée, giflée, attrapée, poussée, entre autres choses », dit-elle.

Nous espérons qu’un jour les seuls « bleus » sur la peau des enfants seront ceux qu’ils se seront faits en jouant dans la cour de récréation.

© UNICEF/UNI195866/Blundell

« La violence, c’est la norme ici, et j’essaie toujours de l’éviter car elle peut venir de n’importe qui : de policiers, d’adultes et même de personnes de mon âge… Je me sens en sécurité dans mon quartier où je connais tout le monde et où on me connaît… Personne ne me fait vraiment sentir en sécurité en dehors de l’endroit où je vis, sans doute seulement mes meilleurs amis et c’est à peu près tout. On ne peut faire confiance à personne d’autre », dit Tommy*, 16 ans, d’Irlande. « Si je me sentais tout le temps en sécurité, ajoute-t-il, je pourrais être un peu plus moi-même et je ne me sentirais plus obligé de regarder derrière moi tout le temps. »

© UNICEF/UNI195859/Imperato

Magu, 17 ans, d’Espagne, est une rescapée de sévices sexuels. Il n’y a que deux ans qu’elle a pu commencer à parler de ce qu’elle a subi, cela après des années de souffrances. « Chaque fois que j’essayais de parler à ma mère, mes paroles restaient bloquées au fond de ma gorge et je n’y arrivais pas… Si des gens m’avaient vue… J’aurais souhaité qu’ils se rendent compte de ce qui se passait. C’était la chose que je désirais le plus au monde : que quelqu’un entre dans ma chambre sans dire un mot, m’étreigne et me dise que tout allait bien se passer. »

Vous devez agir maintenant pour mettre fin à la violence envers tous les enfants.

N’attendez pas cinq minutes de plus. Nos vies dépendent de vos actions.

Sane* (18 ans), Afrique du Sud; Parwana* (20 ans), Australie; Joao* (18 ans), Brésil; Ravid (16 ans), Cambodge; Magu* (17 ans), Espagne; Sabreen (15 ans) Gaza; Tommy* (16 ans), Irlande; Daldis (19 ans), Islande; Ashley* (23 ans), Jamaïque; Mohammad (15ans), Jordanie; Babagana* (12 ans), Nigéria; Rabia* (9 ans), Pakistan; Akhrat (16 ans), Pays-Bas; Alice* (18 ans), Portugal; Laetitia (14 ans) RDC; Jodie (20 ans), Royaume-Uni; Boto* (16 ans), Soudan du Sud; Zina (10), Ukraine;

* Les noms ont été changés pour protéger leur identité.

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