Le Canada ouvre ses portes à des Burundais
Après avoir vécu toute leur vie en tant que réfugiés burundais, César Sindayiheburar et sa famille ont quitté la Tanzanie pour s’installer au Canada.
L’année dernière, le Canada a accueilli plus de 300 000 immigrants. Si plus de 38 000 d’entre eux étaient des réfugiés syriens, des milliers de réfugiés venus d’autres pays ont également été réinstallés dans le pays. Certains, comme César et sa famille, sont nés réfugiés et ont passé toute leur vie dans des camps. Les travailleurs sociaux chargés des réinstallations sont conscients que ces réfugiés ont besoin d’un accompagnement plus important que leurs homologues syriens.
Chance, 10 ans, (à droite) et Elizabeth-Gladness, 6 ans, (au milieu) jouent dans la neige devant chez elles avant de se rendre à l’école, sous le regard de Marie-Gentille, 12 ans, (à gauche) et de Max-Carlos, 2 ans. La famille est arrivée à Charlottetown, dans la province de l’Île-du-Prince-Édouard, en septembre 2016.
Karinia, enceinte de son cinquième enfant, se fait tresser les cheveux par sa fille, Marie-Gentille, à la maison. Le futur enfant, attendu pour le printemps, sera le premier membre de la famille à ne pas naître réfugié. Il aura la nationalité canadienne, témoignage de l’ouverture du pays.
César, sa femme, Karinia, et leur fils, Max-Carlos, bravent le blizzard pour se rendre à leur cours d’anglais. N’ayant pas les moyens d’avoir une voiture et vivant à l’écart des transports en commun, le couple n’a pas d’autre choix que de faire le trajet à pied, tous les jours, du lundi au vendredi. Cette marche de deux heures aller-retour est éprouvante pour Karinia, enceinte de quatre mois.
Karinia à son cours d’anglais. La jeune femme fait des progrès, mais, contrairement à de nombreux Syriens réinstallés au Canada, elle n’a pratiquement aucun bagage scolaire et n’a aucune qualification professionnelle. Il leur sera difficile, à son mari et à elle, de trouver un emploi bien rémunéré.
César aide ses filles, Marie-Gentille, Chance et Elizabeth-Gladness, (de gauche à droite) à faire leurs devoirs. C’est la première fois que les filles ont accès à un enseignement primaire de qualité.
« Leur éducation est ma priorité et mon plus grand espoir », confie César.
César choisit de la viande au supermarché. Avant que la guerre éclate en Syrie, la plupart des Syriens réfugiés aujourd’hui appartenaient à la classe moyenne. Mais César et sa famille, qui ont toujours vécu dans des camps de réfugiés, ne disposent pas des mêmes points de repère pour faciliter leur nouvelle vie au Canada.
La famille prépare des biscuits au pain d’épice avec leurs voisines, Joyce Bayly-Inwood et Mary Jane MacDonald (dans la cuisine). Contrairement aux enfants syriens, qui ont généralement eu l’occasion d’étudier l’anglais avant leur réinstallation, les enfants de César ne parlent ni l’anglais, ni le français, les deux langues officielles du Canada.
Chance (à droite) et Elizabeth-Gladness trient les vêtements qui leur ont été donnés par des associations religieuses pour l’hiver. Les nombreux défis auxquels doit faire face la famille sont atténués par la perspective de nouvelles possibilités, en particulier pour les enfants.
Karinia prépare Max-Carlos pour l’école, tandis que Chance regarde par la fenêtre. C’est la première fois que la famille vit dans une vraie maison, avec le chauffage en hiver, la climatisation en été, l’eau courante directement dans l’évier et un système de plomberie à l’intérieur de la maison.
Chance, Elizabeth-Gladness et Marie-Gentille (de gauche à droite) jouent dans la neige.
Le parcours vers la citoyenneté canadienne est ponctué de tempêtes de neige et de températures négatives, mais César dit avoir été « très heureux » le jour où le gouvernement lui a proposé de réinstaller sa famille.
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