Leur enfance restituée
Captifs de la violence et libérés par leurs rêves
Le conflit provoqué Boko Haram a entraîné un déplacement généralisé, des atteintes aux droits de l’homme, des risques en matière de protection et une grave crise humanitaire. Au Nigéria, au Niger, au Cameroun et au Tchad, plus de 2,3 millions de personnes ont fui les violences. Toutes ont un point commun — leur histoire : captifs de la violence et libérés par leurs rêves.
Barnabas Bitrouss, 29 ans, est bénévole à l’espace ami des enfants du camp de réfugiés de Dar Es Salam, dans la région du Lac du Tchad.
« J’attache une longue corde rouge tout autour de l’espace, elle protège les enfants des voitures quand ils font du sport », explique-t-il.
Bokoï, 8 ans, et Babouï Saleh, 10 ans, ont été pris dans le conflit qui touche le nord-est du Nigeria. Grâce à leur courage, ils ont rejoint leur oncle à Bagasola, dans la région du Lac du Tchad.
« Je sais qu’ils nous auraient tués si nous avions tenté de nous échapper », dit Babouï.
L’éducation est un droit fondamental de l’enfant et est essentielle pendant les situations d’urgence. Au Tchad, des enseignants comme Musa Mohammed Tukur, 33 ans, donnent aux enfants des raisons d’espérer.
« Malgré toute cette guerre, je crois qu’il y a de l’espoir », dit-il.
Nazirou Ousman, 16 ans, est doué et s’y connaît en ordinateurs. Dans le nord-est du Nigeria, son père avait un magasin d’informatique.
« Je veux devenir spécialiste des technologies de l’information. Mon père réparait des ordinateurs et, après l’école, je l’aidais », dit-il.
Pour chaque enfant, l’avenir commence avec un rêve et Hafsa Mohammed, 16 ans, a une idée très claire de ce qu’elle veut devenir.
« J’ai recommencé à coudre […] Il me serait utile de créer ma propre entreprise et je serais également heureuse d’enseigner aux autres », explique Hafsa.
Musa, 13 ans, aime le foot mais, surtout, elle aime le sport parce que, admet-elle, c’est très important.
« Au Nigeria, mon professeur me disait que pratiquer un sport est très important. Il disait qu’on peut réaliser tout ce qu’on veut si on fait de l’exercice », explique-t-elle.
Fati Abba, une Nigériane de 12 ans, a conduit son frère au dispensaire de l’UNICEF du camp de réfugiés de Dar Es Salam, au Tchad.
Parlant des attaques qui ont entraîné le déplacement de sa famille, elle dit : « Mon frère contre moi, je me demandais comment nous allions y survivre. »
Des mères comme Magret Ali, 25 ans, savent que l’allaitement au sein est bon pour la santé de leurs bébés.
« J’ai beaucoup souffert mais mon bébé est né en bonne santé. Quand j’ai accouché, les infirmières du dispensaire m’ont expliqué comment allaiter au sein et, depuis, je le fais. »
Les enfants de moins de 5 ans sont spécialement vulnérables aux maladies pendant les situations d’urgence. Nasir Hussaman (à gauche), 16 ans, et Lanzi Muhammed (à droite), 12 ans, recueillent de l’eau à l’un des points d’eau construits par l’UNICEF au camp de réfugiés de Dar Es Salam.
Le lavage des mains avec du savon et l’hygiène est une des priorités essentielles dans l’intervention d’urgence de l’UNICEF et de ses partenaires. Au camp de réfugiés de Dar Es Salam, Adamu Mussa, 16 ans, se lave les mains. Arrivé seul, il va bientôt retrouver sa famille.