6 mars 2018
Mettre un terme aux mariages d’enfants
Au cours des dix dernières années, 25 millions de mariages d’enfants ont été évités grâce à un recul important de cette pratique.
Selon de nouvelles estimations publiées par l’UNICEF le 6 mars 2018, le nombre de femmes mariées avant l’âge de 18 ans a baissé de 15 % au cours de la dernière décennie. Cette évolution est due notamment à l’augmentation du taux de scolarisation des filles, aux investissements publics réalisés en amont en faveur des adolescentes, et aux messages forts diffusés par les pouvoirs publics sur l’illégalité du mariage des enfants et ses effets dommageables.
L’Asie du Sud est la région du monde où le mariage d’enfants a le plus reculé, ce qui s’explique en grande partie par les progrès réalisés en Inde. Dans le village de Madhwa, situé dans l’État indien du Jharkhand où six femmes sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans, les habitants assistent à une pièce présentée par des artistes populaires traitant du mariage des enfants et de ses effets néfastes.
Pour réduire le nombre de mariages d’enfants, il est essentiel d’améliorer l’accès à l’éducation. Dans le village de Berhabad de l’État du Jharkhand, les filles bénéficient du transport gratuit entre leur domicile et l’école.
« Auparavant, nous devions former des groupes, nous rendre à l’école et en revenir alors que des garçons et des hommes nous importunaient sur la route », raconte une élève.
La pratique des mariages d’enfants, auparavant plus fréquente en Asie du Sud, touche désormais davantage l’Afrique subsaharienne où le rythme des avancées doit considérablement s’accélérer pour compenser la croissance démographique. De jeunes mariés enregistrent leur union à Awassa, en Éthiopie.
Des progrès sont toutefois possibles : en Éthiopie, un territoire qui figurait auparavant parmi les cinq pays d’Afrique subsaharienne enregistrant le plus de mariages d’enfants, la prévalence de cette pratique a diminué d’un tiers au cours des dix dernières années. Dans la région Amhara, en Éthiopie, Siraden Deju, 18 ans, est mariée mais ne vit pas encore avec son époux.
« Ma belle-mère a voulu me marier à un homme quand j’avais 13 ans. J’ai refusé, car j’étais encore une petite fille, et je voulais étudier », raconte Florence, 14 ans, élève en dernière année d’école primaire en République démocratique du Congo.
L’éducation donne aux filles les moyens de changer le monde.
