19 December 2017

République centrafricaine : Enfances brisées, rêves limités

Après des années de violence, les enfants en République centrafricaine rêvent d’une vie ordinaire.

UNICEF
Photographie et changement social

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Après avoir beaucoup souffert, les adolescents en République centrafricaine ont du mal à rêver d’avenir. Au travers des témoignages de ces enfants, on comprend qu’ils aspirent seulement à une vie normale : avoir de quoi manger, aller à l’école, pouvoir se soigner, et peut-être, quand ils seront grands, trouver un travail qui leur permette de faire vivre leur famille.

PHOTO 1 OF 15 — © UNICEF/UN0149409/Sokhin

« Quand la guerre a commencé dans mon village, on a tous fui dans la brousse. J’ai décidé d’aller à Bouar, à 150 km de chez moi, parce que je me suis rappelé que j’avais un oncle là-bas. J’ai tellement marché que mes pieds étaient enflés. Mais maintenant je me sens en sécurité et je vais à l’école pour la première fois de ma vie. » Prosper, 13 ans.

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« J’ai raté trois ans d’école à cause de la violence. L’an dernier, l’école était ouverte mais on a manqué beaucoup de jours, parce que dès qu’on entendait des tirs, on avait trop peur pour sortir. Cette année est beaucoup plus calme à Bouar. J’adore les cours de géographie et regarder le globe. » Maryam, 14 ans.

PHOTO 3 OF 15 — © UNICEF/UN0149406/Sokhin

« J’adore les maths, vraiment ! Mais l’école, c’est difficile, parce que j’ai manqué presque toute l’année dernière. Après l’attaque de mon village, j’ai fui dans une direction et mes parents dans une autre, et j’ai passé beaucoup de temps dans la brousse. Après avoir marché pendant des jours, j’ai fini par rencontrer un oncle qui s’occupe maintenant de moi. » Hilaire, 14 ans.

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« Quand le groupe armé m’a emmenée, j’étais encore une petite fille. Je faisais la cuisine pour eux, mais un jour l’un des combattants m’a violée. Il était tellement violent qu’il m’a cassé une dent. » Elodie (le prénom a été modifié), 13 ans.

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« Mon nom de guerre, c’était Sans Pitié. Les membres du groupe armé m’ont fait faire beaucoup de choses, je ne veux même pas m’en souvenir. Parfois, je me demande ce que je serais devenu si je n’étais pas dans le programme de réintégration de l’UNICEF. » Junior (le prénom a été modifié), 16 ans.

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« Je suis tellement contente de pouvoir aller à l’école en sécurité. J’aime la grammaire et les leçons d’histoire. J’essaie d’oublier le jour où mon village a été attaqué, les maisons pillées et brûlées. » Myriam, 10 ans.

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« J’habitais avec ma tante dans le village de Pende. Elle a été tuée par des hommes armés, alors j’ai fui à Bocaranga. Mais Bocaranga aussi a été attaqué, donc j’ai encore fui, vers Bouar cette fois. Je me sens plus en sécurité ici, mais à l’école j’ai du mal à rattraper mon retard. » Héritier, 13 ans.

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« Ma mère est morte quand j’étais plus jeune. Chaque matin, je fais les tâches ménagères avant d’aller à l’école. Et quand je rentre de l’école, je dois faire la cuisine pour mes petits frères. C’est difficile pour faire mes devoirs. » Rita Gracia, 13 ans.

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« J’ai rejoint un groupe armé parce que mon père et mon cousin avaient été tués, j’étais très en colère. Maintenant, je vais à l’école, mais avec huit enfants à la maison, c’est difficile sans Papa. J’aimerais un jour avoir une boutique et aider ma famille ». Gertrude (le prénom a été modifié), 15 ans.

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« Ma mère a été tuée par le groupe armé de la Seleka, donc j’ai rejoint les anti-balaka pour me venger. J’avais 10 ans, ils m’utilisaient pour les prévenir lorsque l’ennemi approchait. Maintenant, je vais à l’école, j’aime tellement ça que je voudrais devenir instituteur pour y rester toute ma vie. » Léon (le prénom a été modifié), 13 ans.

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« Avant, j’étais dans un groupe armé. Maintenant ce que je veux c’est devenir fonctionnaire. Je veux un salaire pour aider ma famille parce que nous sommes très pauvres. Je sais qu’il n’y a pas de fonctionnaires ici dans la région, donc j’irai à Bangui. » François (le prénom a été modifié), 14 ans.

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« Je pense avoir 14 ans mais je ne suis pas sûr car mon certificat de naissance a été détruit. Avant, je vivais de l’autre côté du pont qui divise Kaga Bandoro. En 2014, on a été attaqués et on a fui à l’église. Ensuite, en octobre 2016, on a encore été attaqués, donc on a fui vers le site de la MINUSCA. » Jasmine, 14 ans.

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« Mon deuxième enfant naîtra bientôt. J’espère que ce sera un garçon, parce que j’ai déjà une fille. Je n’ai pas vu mon mari depuis longtemps. J’espère que mes enfants iront à l’école plus tard, parce que moi je n’y suis jamais allée. » Gilberte, 15 ans.

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« Mon fils Romio a 2 ans. J’avais 12 ans quand il est né, j’étais petite. Je m’en occupe seule avec ma mère. C’est un gentil bébé, il commence à dire maman et j’adore ça. Je me marierai peut-être un jour, mais pas maintenant. Je suis trop jeune et les hommes ne sont pas bons. » Belvia, 14 ans.

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« C’est sur le site de déplacés que je suis allé à l’école pour la première fois, et j’adore ça. Je suis en CE2, et j’ai décidé de devenir un docteur, parce qu’une fois je suis allé à l’hôpital et le docteur m’a soigné. Il était gentil. Je veux aider les gens plus tard. » Jospin, 13 ans.

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« En 2014, on a fui vers le Tchad avec ma famille. C’était dur, on vivait dans un camp, il faisait chaud et on n’avait pas assez à manger. Quand mon père nous a dit qu’on revenait en RCA, j’ai eu peur au début parce que j’avais vu des choses horribles ici, mais maintenant ça va. » Daoud, 13 ans.

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