Retour aux études

UNICEF
Photographie et changement social
6 min readFeb 26, 2016

Au Soudan du Sud, un effort considérable est en cours pour donner à plus d’un demi-million d’enfants non scolarisés une chance d’étudier. Ce pays jeune a le taux de fréquentation scolaire le plus faible du monde : seulement 51 % des enfants en âge d’être scolarisés dans le primaire et dans le premier cycle du secondaire vont en cours. Un conflit qui a débuté en 2013 a même aggravé la situation. Plus de 900 000 enfants ont été déplacés par les combats et 400 000 d’entre eux ont été obligés de cesser d’aller à l’école. « Back to Learning » (« Retour aux études ») est une initiative appuyée par l’UNICEF pour donner accès à l’éducation à une partie des enfants les plus vulnérables du Soudan du Sud, aussi bien ceux qui ont été déplacés par les violences que ceux qui n’ont jamais pénétré dans une salle de classe.

© UNICEF/UN09926/Ohanesian

Malual Stephen, 16 ans, à l’école primaire Hope, sur le site de protection de la population civile de l’ONU, à Juba.

« Quand les combats ont commencé, j’étais chez moi et j’ai entendu le bruit des balles. Nous sommes sortis dans les rues pour nous rendre en courant à la base de l’ONU de Bentiu. Quand les combats se sont un peu calmés, je suis allé rencontrer mon oncle et ma tante, ici à Juba. Mes parents sont toujours dans le village. Aujourd’hui, cela fait trois ans que je ne les ai pas vus. Quand j’étais à Bentiu, j’étais content d’aller à l’école et de jouer mais maintenant mes parents ne sont pas là et je ne suis pas heureux comme avant. Je suis allé à cette école pendant deux ans. À Bentiu, l’école était bonne mais ici, les classes sont surchargées.

© UNICEF/UN09921/Ohanesian

Nyawargakna Kuol, 16 ans, à l’école primaire Hope, sur le site de protection de la population civile de l’ONU, à Juba.

« Avant la crise, nous vivions à Yei. On nous a dit que l’endroit n’était pas sûr parce que notre maison trouvait près de la caserne militaire. J’étais habituée à aller à l’école à Yei. L’école était meilleure, nous avions de bons professeurs et de bons uniformes. Ici, j’aime les cours de sciences religieuses parce que, quand je ressens de la colère, cela m’aide à me libérer de mes problèmes. J’aime venir à l’école parce que je sais que quand on a fait des études, on peut s’en sortir et trouver un bon travail. J’espère que le pays connaîtra la paix.

© UNICEF/UN09922/Ohanesian

James Jidit Matai, 14 ans, à l’école primaire Hope, sur le site de protection de la population civile de l’ONU, à Juba.

« Je vis dans le camp avec mon oncle. J’étais à la maison à Mankien avec mes parents quand les combats ont commencé. Ici, l’école est meilleure que celle de chez moi. Il y a de bons professeurs. J’aime les sciences et la religion et je voudrais devenir professeur de sciences. J’aimerais retourner à Mankien pour enseigner. À l’école, on nous enseigne de bonnes choses et cela nous aidera à faire du bien aux gens. »

© UNICEF/UN09920/Ohanesia

Nyaturo Diew, 11 ans, à l’école primaire Dawa, à Bentiu.

« J’ai passé un an sans aller à l’école à cause des combats. Je ne faisais rien et l’école me manquait. Je voulais y retourner mais elle a été détruite. Parmi toutes les choses que j’apprends, c’est l’anglais que je préfère. Quand je serai adulte, j’aimerais travailler dans un hôpital. Je veux que l’endroit où j’habitais redevienne ce qu’il était avant, quand les gens allaient à l’école et quand c’était la paix. »

© UNICEF/UN09918/Ohanesian

Haj Abdullah Kuol, 10 ans, à l’école primaire Dawa, à Bentiu.

« Avant les combats, j’habitais à Bentiu avec mon père, ma mère et mes sœurs. À présent, la plupart de ma famille se trouve à la base de l’ONU. Un jour, mon père a dit : allons ensemble à la ville où il travaille, à la mosquée. Cela fait de nombreux mois que nous sommes revenus. Quand j’étais à la base de l’ONU, j’allais à l’école et, là-bas, c’était OK. »

© UNICEF/UN09915/Ohanesian

Nyaguandea Gadiet, 11 ans, à l’école primaire Dawa, à Bentiu.

« J’étais chez moi à Bentiu quand les combats ont commencé. Ma mère, mon père et mes cinq frères et sœurs, nous sommes tous allés vivre à la base de l’ONU. Nous sommes revenus à notre maison mais la plus grande partie a été détruite. Aujourd’hui, nous dormons dans ce qu’il en reste. À l’école, les cours étaient meilleurs qu’avant les combats. »

© UNICEF/UN09912/Ohanesian

Nyanhial Gatbel, 7 ans, et son frère aîné Ruay Pey, 13 ans, à l’école primaire Dawa, à Bentiu.

« Il y avait de nombreux combats et beaucoup de tirs. Notre cousin a été tué lorsqu’il a été pris dans une fusillade. Nous avions très peur. Au marché, il y avait une personne qui avait une voiture et elle a conduit notre famille à la base de l’ONU. Aujourd’hui, nous vivons dans le même quartier qu’avant mais nous habitons dans une autre maison parce que la nôtre a été détruite. Quand je serai adulte, je veux devenir dirigeant, peut-être ministre, de façon à ce que ce je puisse apporter des choses aux gens, les choses qui leur manquent, comme l’éclairage. »

© UNICEF/UN09919/Ohanesian

Khamisa John, 14 ans, à l’école primaire A, à Bentiu.

« Les classes à l’école de la base de l’ONU étaient très surchargées mais cette école est mieux, il n’y a pas autant de monde pendant les cours. Quand je serai adulte, je voudrais terminer mes études et contribuer au développement de mon pays et encourager tout le monde à aller à l’école. L’éducation est une bonne chose parce qu’elle permet aux gens d’aider leur famille et même de la sortir de la pauvreté. »

© UNICEF/UN09913/Ohanesian

Changkuoth Bayak, 18 ans, à l’école primaire Naath, sur le site de protection de la population civile de l’ONU, à Bientu.

« Je me souviens que j’étais en train de manger du gombo avec mon frère quand les combats ont commencé. J’entendais les balles, j’entendais les combats et les cris, je ne savais pas ce qui se passait. Nous nous sommes enfuis parce qu’à ce moment nous ne savions pas que nous pouvions aller à la base de l’ONU. Quand nous avons entendu dire que les gens y allaient et qu’il y avait des activités scolaires, alors j’y suis allé. Si nous voulons que le Soudan du Sud soit un pays vivable, nous avons besoin d’être capables de pardonner. Ce conflit, c’est assez, nous devons nous pardonner les uns les autres. Si nous pouvons faire cela et éduquer notre population, alors le pays pourra se développer. »

© UNICEF/UN09923/Ohanesian

Tabitha Nyapuop, 12 ans, à l’école primaire Naath, sur le site de protection de la population civile de l’ONU, à Bientu.

« Je suis venue ici il y a un an avec ma mère et mon frère à cause des combats. Aujourd’hui, je ne sais pas où se trouve mon père. Avant le conflit, j’allais à l’école mais j’ai arrêté. Je ne suis pas allée à l’école pendant presque deux ans. Aujourd’hui, ma matière préférée, ce sont les sciences parce que je veux enseigner aux enfants. Je veux apprendre aux gens comment rester propre et en bonne santé de façon à ne pas tomber pas malade. J’aime cette école parce que, chez moi, l’école a été détruite. Je veux faire des études parce que ma mère n’en a pas fait. »

Pour en savoir plus sur l’action de l’UNICEF au Soudan du Sud.

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