Toujours hantée par des cauchemars

Les espaces amis des enfants appuyés par l’UNICEF offrent un environnement sûr et protecteur et aident les enfants à faire face à leur situation à Bujumbura

UNICEF
Photographie et changement social
4 min readSep 29, 2016

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Au Burundi, les espaces amis des enfants offrent un environnement sûr aux enfants qui, dans le pays, représentent la moitié de la population et subissent les répercussions de la crise politique actuelle. Depuis le début de celle-ci, en avril 2015, plus de vingt-cinq enfants ont été tués et une quantité indéterminée d’autres ont été blessés alors que bien plus encore ont du mal à faire face à leur situation après avoir été les témoins de manifestations violentes et de tirs.

© UNICEF/UN010845/Prinsloo

Gloria [NOM MODIFIÉ], 13 ans, en train de faire ses devoirs à Bujumbura. Elle est terrifiée par le bruit des tirs et, après avoir vu un cadavre en juillet dernier, elle fait des cauchemars récurrents.

« Il y avait tellement de sang », dit-elle. « J’avais cette peur dans mon cœur […] J’avais l’impression que ça aurait pu être moi. »”

© UNICEF/UN010848/Prinsloo

Gloria s’est précipitée directement chez elle où elle a trouvé sa mère. Pendant des jours, elle a eu trop peur pour pouvoir quitter la maison et retourner à l’école.

« La nuit, les images me revenaient à l’esprit », explique-t-elle. « Il y avait des manifestations durant lesquelles des gens étaient tués. Il y avait des fusils partout. C’était terrifiant. »

© UNICEF/UN010847/Prinsloo

Gloria n’est qu’un des nombreux enfants traumatisés par les violences. Une fille âgée de treize ans, que Gloria connaissait, a été violée.

« Je connais des enfants dont la maison a été incendiée et ils ont perdu des membres de leur famille », dit Gloria. « Je connais un autre enfant dont le père a été tué. »

© UNICEF/UN010851/Prinsloo

Le père de Gloria dit que, avant la crise, elle réussissait très bien à l’école mais qu’elle a commencé à avoir de mauvais résultats en classe quand les violences se sont intensifiées. Beaucoup de ses amis se sont enfuis en République démocratique du Congo ou dans d’autres provinces du Burundi.

« Ils me manquent vraiment », dit-elle.

© UNICEF/UN010855/Prinsloo

Un professeur de Gloria l’a envoyée à l’espace ami des enfants de Kamesa, un endroit sûr où les enfants peuvent jouer et recevoir un soutien psychosocial. C’est l’un des 37 espaces appuyés par l’UNICEF dans les quartiers touchés par les violences. Un enfant sur quatre se rendant dans ces espaces présente des signes de traumatisme.

© UNICEF/UN010854/Prinsloo

Au début, quand Gloria est arrivée pour la première fois à l’espace ami des enfants, elle ne prenait pas part aux jeux. Elle était isolée. Mais avec le temps et une orientation psychosociale, elle a commencé à avoir moins peur et s’est mise à participer. Ici, un tas de souliers appartenant aux enfants en train de jouer, à l’espace ami des enfants de Kamesa.

© UNICEF/UN010860/Prinsloo

Dieudonné Nshimiki, un agent de soutien, anime un jeu à l’espace ami des enfants. Il cherche à déceler des signes de traumatisme chez les enfants — notamment ceux qui s’isolent, qui ont le regard vide ou affichent de la peur dans leur expression corporelle — et les envoie chez des psychologues qualifiés.

© UNICEF/UN010853/Prinsloo

« Il y a des enfants tellement atteints… » dit Etienne Rukundo, un psychologue, «… qu’ils ne peuvent pas dormir dans des draps rouges parce que la couleur leur rappelle celle du sang. »

L’UNICEF s’est efforcé de renforcer le suivi et le signalement des atteintes graves à l’encontre des enfants. À l’espace ami des enfants, des enfants jouent.

© UNICEF/UN010842/Prinsloo

Le père de Gloria dit que les notes de celle-ci ont baissé au fur et à mesure que la crise s’intensifiait et qu’elle est devenue de plus en plus anxieuse. Cependant, le fait d’aller à l’espace ami des enfants et de recevoir une orientation psychosociale a permis de changer les choses.

« Les jeux auxquels nous jouons, cela m’a vraiment aidée », dit Gloria.

© UNICEF/UN010852/Prinsloo

Gloria est en train d’accepter ce qu’elle a vécu et n’a plus aussi peur qu’avant. Elle fait toujours des mauvais rêves mais elle est déterminée à aller de l’avant et à aider d’autres enfants.

« Plus tard, je veux que tous les enfants de mon pays vivent en paix », dit-elle.

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