19 NOVEMBRE 2017

Vous êtes-vous jamais demandé où vont nos excréments ?

Un assainissement géré de manière sûre prévient la propagation des maladies, préserve la santé des enfants et leur permet de vivre dans la dignité.

UNICEF
Photographie et changement social

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Aujourd’hui, 4,5 milliards de personnes dans le monde n’ont pas recours à un assainissement sûr. Sans toilettes ni systèmes d’assainissement, les déchets humains contaminent l’environnement dans lequel vivent des enfants, l’eau qu’ils boivent et les aliments qu’ils consomment. Les enfants les plus pauvres et les plus vulnérables sont les plus exposés. Au Mozambique, Lino Luís Nhandimo et Einosio Banze sont de ceux dont le travail consiste à gérer les excréments de manière sûre.

© UNICEF/UN0139496/Prinsloo

Lino Luís Nhandimo dit au revoir à sa famille avant de partir au travail. Il est chargé de gérer les boues fécales dans la capitale, Maputo, par l’ACADEC, une association locale sous contrat avec Water and Sanitation for the Urban Poor (WSUP), ONG internationale spécialisée dans le secteur de l’eau et l’assainissement en milieu urbain.

© UNICEF/UN0139494/Prinsloo

Lino Luís (à droite) sur le chemin du travail.

« Je suis le premier de ma famille à exercer ce métier », précise-t-il. « On me dit souvent que ce n’est pas un bon travail, mais je m’en fiche… Grâce à lui, je gagne de l’argent et je peux subvenir aux besoins de ma famille… Ma femme et moi n’avons aucun problème avec ce travail… Elle m’aime comme je suis. »

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« [Je] prends connaissance de mon programme et vois avec mes collègues ce que l’on doit faire », explique Lino Luís.

Lino Luís (à droite) et un collègue enfilent une tenue de protection, indispensable pour accomplir les tâches à risque qui les attendent, avant de partir travailler dans la capitale.

« Ce travail est surtout dangereux si l’on n’est pas protégé », renchérit-il.

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Dans les villes et grandes agglomérations en particulier, il est nécessaire de vidanger régulièrement les systèmes sur le terrain et de transporter les déchets pour qu’ils soient traités. En 2015, 53 % de la population urbaine du Mozambique n’avait pas d’installations sanitaires, même les plus rudimentaires. Lino Luís (à droite) et ses collègues s’apprêtent à nettoyer les premières latrines de la journée.

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WSUP a récemment installé des latrines à l’extérieur du domicile de Sophia Pedro Kumbana, ici avec son petit-fils, Edmar Joseph.

« Je vis dans cette maison que je partage avec onze membres de ma famille », explique Sophia. « J’ai reçu ces toilettes il y a près de deux mois. »

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Réalisées à l’aide d’un pneu et de sacs, les précédentes latrines de Sophia étaient à l’air libre.

« Nous n’avons plus de mouches à présent, et aller aux toilettes quand il pleut n’est plus un problème », confie Sophia en évoquant ses latrines modernes. « Nous avons des enfants en bas âge ici. Ils vont sur le pot, puis nous jetons les déchets dans les toilettes. »

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L’assainissement pour tous passe par le confinement, le transport, le traitement et l’élimination sûrs et durables de tous les excréments. Pour beaucoup, pourtant, le droit d’accès à un assainissement même de base n’est pas respecté. Les préposés à la gestion des boues vident le conduit d’évacuation des toilettes d’une habitation.

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Les excréments doivent être évacués par des tuyaux ou des systèmes de vidange des latrines avant d’être traités. Lors de la vidange, les préposés à l’assainissement doivent être convenablement protégés et s’assurer qu’aucun déversement de déchets en dehors du lieu de traitement ne se produit. Les hommes aspirent les eaux usées vers un réservoir placé sur leur camion.

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« Nous portons des bottes, des gants, une combinaison, un casque et un masque », précise Lino Luís. « Le masque nous protège des eaux usées et de tout risque de contact buccal. »

Après avoir vidangé le conduit d’évacuation des toilettes, les deux hommes remettent la dalle en place

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Les mauvaises conditions d’assainissement sont l’affaire de tous. Lorsqu’ils ne sont pas gérés correctement, les déchets d’un ménage peuvent mettre en danger toute une collectivité. Lino Luís (sur le camion) aide à ranger le matériel après la vidange de latrines.

« Après avoir nettoyé les toilettes, nous allons nous débarrasser des déchets à la station d’épuration des eaux usées », explique-t-il.

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Les excréments doivent être transformés en eaux usées traitées et en déchets susceptibles de retourner à la terre en toute sécurité. Debout devant une habitation après la vidange de latrines, Lino Luís (à droite) et ses collègues s’apprêtent à regagner la station d’épuration des eaux usées de Maputo.

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Dans la capitale, une jeune fille s’agrippe à la clôture en tôle ondulée rouillée qui entoure la maison d’Yvonne Antonoia Mathe afin d’éviter l’eau stagnante sur une route inondée. L’ONG WSUP doit installer des latrines chez Yvonne dont les latrines actuelles, sommaires et en plein air, ne sont séparées de la route que par de la tôle ondulée.

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Les toilettes devraient toutes être hygiéniques, privées et accessibles.

« Quatorze membres de ma famille vivent ici… Nos toilettes sont vilaines, il n’y a pas d’autre mot pour les décrire. Elles se résument à un trou dans le sol bordé de briques », avoue Yvonne, flanquée de son neveu. « [L]es gens nous voient parfois lorsque nous sommes aux toilettes, mes enfants ou moi. »

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Des sanitaires à chasse d’eau aux latrines à simple fosse, les toilettes peuvent revêtir de nombreuses formes, mais devraient être équipées d’installations pour le lavage des mains.

« Ces toilettes ne seront que pour notre famille. Pour la première fois de ma vie, je vais avoir de vraies toilettes.… Nous allons contribuer au paiement des toilettes … et de leur entretien. »

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Le traitement et l’élimination des boues fécales sur site consistent à couvrir et abandonner une fosse lorsque celle-ci est pleine. Einosio Banze, préposé à la gestion des boues fécales travaillant lui aussi pour l’ACADEC, aide ses collègues à nettoyer et condamner définitivement des latrines de fortune dans une habitation de la capitale.

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« On me dit souvent que ce n’est pas un bon travail. Si j’écoutais ce qu’on raconte, je n’aurais plus de quoi subvenir aux besoins de ma famille », confie Einosio (à droite). « [M]a femme sait ce qu’il en est de ce travail et reconnaît qu’il n’y a pas beaucoup de débouchés dans ce pays et dans cette ville. »

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(De gauche à droite) Einosio et Lino Luís vident des latrines de fortune dans une habitation.

« Je suis fier d’aider les gens à nettoyer leurs sanitaires. Je contribue ainsi à prévenir des maladies… », poursuit Einosio. « En nettoyant les toilettes, j’aide les gens à rester en bonne santé et cela me plaît », confie Lino Luís.

© UNICEF/UN0139451/Prinsloo

Le traitement hors site des boues fécales évacuées des latrines à fosse ou des fosses septiques est un autre moyen essentiel de gérer les excréments. Gérer correctement nos excréments contribue à éviter les dangers que font courir les maladies. Les hommes nouent solidement les sacs contenant les déchets avant de les transporter en prenant toutes les précautions nécessaires vers la station d’épuration de la région.

© UNICEF/UN0139450/Prinsloo

Un assainissement sûr dépasse le simple champ des toilettes pour couvrir toute la chaîne de la gestion des déchets. Associée à l’accès à une eau salubre et à une bonne hygiène, l’amélioration de l’assainissement permettrait d’éviter 842 000 décès chaque année dans le monde. Chaque enfant a droit à une eau salubre et à des services d’assainissement. Einosio et Lino Luis œuvrent en ce sens.

En savoir plus sur l’eau et l’assainissement.

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