Beurre ou ordinaire ? Les petits-déjeuners qui questionnent le design.

Co-design & éco-design : terreau de la réinvention

L’équipe Pixelis
Pixelis
6 min readMay 23, 2019

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Des marques et entreprises se sont rassemblées au centvingtsept chez Pixelis, autour d’un petit-déjeuner qui ambitionne de questionner le design. C’est le premier d’une longue série ! Nouveau format pour l’agence, l’idée est d’éclairer un sujet en une heure grâce à 3 personnalités : une marque, un expert, un média, avec des cas concrets, bonnes pratiques et des tendances de consommation.

Le centvingtsept, pour cette première édition, a eu le plaisir d’accueillir trois invités pour traiter du vaste double-sujet co-design & éco design : quand la responsabilité transforme positivement le business :

_Kalina Raskin, directrice du Ceebios

_Béatrice Sutter, directrice de la rédaction de l’ADN

_Emery Jacquillat, PDG de La Camif, entreprise BCorp

Le débat était animé par la journaliste Anaïs Jaunay et par Nicolas Neau, directeur de création chez Pixelis.

On ne se refait pas, les débats sont bien entendus teintés d’un angle “For Good” puisque qu’il questionne chaque sujet chez Pixelis, et on ressort de ce petit-déjeuner gonflé à bloc et optimiste avec l’envie d’aller de l’avant pour faire bouger les lignes.

En quoi le design est-il devenu stratégique pour la transformation des marques et des entreprises ?

Il apparaît clairement que le designer est un véritable pivot pour aider les marques et les entreprises à se transformer. Les problèmes sont ciblés et analysés grâce aux ingénieurs, la technologie permet maintenant de quantifier et de qualifier les solutions nécessaires à déployer grâce au traçage du parcours d’achat et à l’écoute des consommateurs sur les médias sociaux (social listening).

Mais il reste une étape-clef pour aboutir à une transformation cohérente : la digestion de tous ces éléments complexes pour les formaliser en idées et solutions simples et adaptées aux problématiques de chaque entreprise. Et c’est là que le designer fait son entrée.

“Le designer a le rôle de pivot, sans lui on trouve les données, on explore le vivant, mais ensuite, l’entreprise ne sait pas quoi en faire. Le designer vient poser les bonnes questions et construit une réflexion adaptée à la marque et l’entreprise”. Kalina Raskin, Ceebios.

Pour Nicolas Neau, directeur de création chez Pixelis, “le designer a un rôle hybride et transversal : la transdisciplinarité est au coeur de son métier ! Il est autant sociologue que technicien, créatif et commercial. Son talent est de mettre en équation les expertises et les cultures… et de rendre le résultat désirable”.

Par exemple, l’UX designer est un acteur majeur de la transformation numérique : il a questionné les modèles existants des entreprises et les a emmenés vers plus d’agilité, de co-création et de multidisciplinarité. En cela la transformation numérique a préparé les transitions sociétales et environnementales, qui engagent encore plus de changement pour les entreprises car elles exigent de repenser profondément la chaîne de valeur et les modes de pensée.

“Les entreprises confrontées à l’urgence de la transition numérique ont appris à collaborer de façon différente avec leur écosystème et leurs clients. C’est un atout dans leur transition écologique.” Béatrice Sutter, l’ADN

Qu’apporte le biomimétisme à l’éco-conception et l’innovation ?

Le biomimétisme s’inspire de l’évolution du vivant et des enseignements tirés de cette “R&D de 4 milliards d’années”. On observe une bascule lorsque le biomimétisme prend racine dans l’entreprise comme outil de co et d’éco-conception. Certaines entreprises vont même jusqu’à utiliser l’ingéniosité des écosystèmes naturels comme méthode d’organisation. Ce degré d’implication témoigne de l’engouement croissant pour le biomimétisme encore sous-estimé il y a quelques années.

“Au début on nous disait “bon les écolos ça va, vous êtes gentils, mais en 4 ans c’est incroyable comment cela a changé.” Kalina Raskin, Ceebios.

Comment ces nouveaux modèles de conception, de production et de business contribuent-ils à créer les marques de demain ?

La notion d’écosystème n’a jamais été aussi présente. Les entreprises prennent conscience que leur survie se joue dans la co-création, l’ouverture et l’agilité.

“La vraie richesse de l’entreprise, c’est cette capacité à créer du lien en mobilisant tout notre écosystème pour contribuer aux changements sociaux et sociétaux”. Emery Jacquillat, La Camif.

“Personne ne peut trouver la solution tout seul. Rassembler les consommateurs, les fabricants et les designers est la clef pour créer des services radicalement nouveaux”. Emery Jacquillat, La Camif.

… à l’image de la Camif Edition, la nouvelle marque locale, durable et design des produits co-designés de la Camif. Imaginés lors d’un Camifathon rassemblant designers, fabricants et consommateurs pendant trois jours d’open innovation, les premiers produits Camif Edition ont été mis en vente l’été dernier.

Kalina Raskin souligne l’urgence de la situation quant à la transformation des marques vers des modèles circulaires et respectueux de la nature pour répondre aux inquiétudes des consommateurs. “Lorsque l’on rencontre des personnes en prise de conscience écologique, ils témoignent de cette énorme baffe. Ce n’est pas une question d’écologie ou de consommation, cela touche au coeur de ce que nous sommes. Ce sont des questions de survie, de menace, de vie ou de mort et pas seulement du marketing du type “j’ai envie de”.

Exercice de créativité pour Pixelis : La Camif en 2040, Whaf If… ?

Place à la pratique ! Après avoir débattu, les designers de Pixelis se sont demandés comment La Camif pourrait anticiper et répondre aux enjeux sociétaux d’ici 2040 grâce à l’éco-design et au co-design. Au programme, des inspirations en réponse à quelques grands scénarios dont voici des exemples :

Et si en 2040, la valeur des entreprises se calculait majoritairement sur des critères extra-financiers…

_La Camif serait-elle un hub des savoirs sur l’habitat et le mobilier ?

Et si en 2040, la population mondiale était de 10 milliards d’individus, l’espace habitable était divisé par 2, avec 1 français sur 3 qui a + de 60 ans…

_La Camif transformerait-elle le meuble en objet d’insertion et d’inclusion ?

_La Camif proposerait-elle un regard différent sur la vieillesse et la dépendance ?

_La Camif considérerait-elle la voiture autonome comme une nouvelle pièce à vivre ?

_La Camif mettrait-elle en place des formules d’abonnement ?

Et si en 2040, l’importation du bois était interdite, l’éco-conception et la circularité étaient des obligations légales…

_La Camif ferait-elle pousser ses meubles ?

Et si, en 2040 la «Tech for Good » s’était imposée…

_La Camif mettrait-elle les plans de ses produits sous licence Creative Commons ?

_La Camif ferait-elle de chacun de nous des créateurs ?

_La Camif fabriquerait-elle des meubles augmentés ?

Rdv pour la seconde édition le 12 septembre :)

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Article écrit par Flore Voiry, Brand Shaker / planneur stratégique chez Pixelis.

© Photos par Isabelle Lefebvre

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