5G : la Chine hausse le ton

L'Equipe du futur
L’Observatoire du futur
2 min readJul 7, 2020

Depuis maintenant plusieurs mois, le feuilleton de la 5G en France est secoué par des rebondissements quasi quotidiennement.

Crédit : iStockPhoto

Hier, dans une interview aux Echos, Guillaume Poupard, confirmait que l’Etat allait restreindre très significativement la présence de Huawei en France. “Ce que l’on fait sur la 5G (…) c’est un compromis. Il faut développer la 5G, dans les conditions économiques acceptables pour les opérateurs télécoms et aussi souveraines, qui nous permettent de ne pas être dépendants de tel ou tel équipement ou pays. (…) Ce n’est pas un procès d’intention que l’on fait (…) La question c’est juste celle de la souveraineté.”

Cette prise de parole du directeur de l’Agence national de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) intervient alors que les opérateurs français Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free sauront très prochainement quels équipementiers l’Anssi les autorise à utiliser pour le développement de la 5G. Guillaume Poupard y précise également que le chinois Huawei fait l’objet de refus et d’autorisations limités entre trois et huit ans. Une décision qui ne devrait pas arranger les affaires de Bouygues Telecom et SFR dont les réseaux fonctionnent pour moitié avec des antennes qui appartiennent à Huawei, alors que Free et Orange ont misé sur une technologie européenne développée par Nokia et Ericson. Dans un parfait exercice d’équilibriste, le directeur de l’Anssi précise dans son interview : “les opérateurs qui n’utilisent pas Huawei, nous les incitons à ne pas y aller car c’est un peu le sens naturel des choses”.

Ces derniers rebondissent surviennent alors que le débat sur l’utilité de la 5G et sur sa supposée dangerosité sur la santé rencontre un certain écho dans la société et au sein du gouvernement. Une lettre de mission a même été envoyée à quatre services administratifs par les ministres de la santé, de la Transition écologique et de l’Economie pour leur demander d’étudier et de communiquer sur les effets sanitaires existants ou non de la 5G. Les conclusions sont attendues début septembre.

C’est dans ce contexte que la Chine, qui suit ce dossier de très près, a réagi hier. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a demandé à la France d’observer “une attitude objective et juste, (qu’elle) respecte les lois du marché et la volonté des entreprises”, avant de lui demander “de prendre des mesures concrètes pour mettre en place un environnement ouvert, équitable et non discriminatoire pour les entreprises de tous les pays, y compris les entreprises chinoises”.

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