La France accélère (enfin) dans la course à l’informatique quantique

L'Equipe du futur
L’Observatoire du futur
2 min readJan 24, 2021

C’est lors d’une conférence à Paris-Saclay le 21 janvier dernier que le Président de la République a fait les principales annonces concernant la stratégie française sur les technologies quantiques. La France va ainsi investir 1,8 milliard d’euros sur 5 ans dans la recherche et la formation. Ce plan massif a pour but de ne pas rater le prochain virage technologique, alors que les Etats-Unis et la Chine ont pris très récemment une avance sur l’Europe.

Sur l’enveloppe totale, l’Etat consacrera tout d’abord 800 millions d’euros à la recherche sur un ordinateur quantique français, même si 400 millions d’euros seront alloués au projet de simulateur quantique qui a pour but d’imiter le comportement d’un ordinateur quantique.

Autre volet du plan à se voir doter d’un budget conséquent, soit 325 millions d’euros : la communication quantique et la mise en réseau des ordinateurs du futur qui ont pour objectif d’envoyer des informations de manière synchronisée et sécurisée. En complément, 300 autres millions seront alloués aux technologies qui permettent à l’informatique quantique de fonctionner. Enfin, 150 millions d’euros seront consacrés à la cryptographie post-quantique et à la recherche d’algorithmes qui résisteraient aux attaques des ordinateurs quantiques s’ils étaient utilisés de façon malveillante.

Le plan prévoit également des investissements dans la formation des scientifiques, avec 100 nouvelles bourses de thèses et 50 nouveaux financements de postdoctorat par an, en plus de 10 contrats dédiés à l’attraction de chercheurs étrangers.

Depuis 2019, les annonces dans l’informatique s’enchaînent aux USA et en Chine, mais pas en Europe. Google a été la première entreprise a annoncé il y a 2 ans avoir atteint la suprématie quantique en réussissant en 200 secondes un calcul qui aurait pris 10 000 ans aux supercalculateurs les plus rapides au monde. Récemment, une équipe de chercheurs de l’Université des sciences et des technologies de Chine a également affirmé avoir atteint la suprématie quantique en réalisant en 200 secondes un calcul qui aurait pris 600 millions d’années à Fugaku, le superordinateur japonais le plus rapide au monde.

C’est ce déséquilibre qu’Emmanuel Macron souhaite corriger avec ce plan quantique. Lors de sa conférence de presse, il est même allé plus loin en annonçant la création future d’un “hub quantique européen” pour notamment coordonner la réponse du vieux continent aux récents succès américains et chinois.

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