Onze
Frêles coquilles que les vagues emportent
Grêles et pluies vers la rade les portent
De frêne ou de buis ou de chêne, qu’importe
De Gênes ou Séville ou la Sublime Porte
Bateaux que les mers déversent sur des plages
D’éclats acérés et de rochers sans âge
Navires qui voguent vers de laids rivages
Dont les mortes branches démentent l’adage
Que chez les voisins l’herbe est toujours plus verte
Pour tous ces damnés qui courent à leur perte
Bravant les récifs et les îles désertes
Laissant à la mer leurs dépouilles inertes
Que de fois vos espoirs se sont-ils brisés
Comme ces bateaux, du destin la risée