1 an dans une startup : retour d’expérience
Où je fais le point sur 10 enseignements assimilés tout au long de cette première année de travail chez Poool 🔥
Le 09 octobre 2017, j’intégrais enfin l’équipe de la startup Poool en tant que responsable de l’UX, en même temps que ma wonder binôme Daniela, responsable du design. Une année s’est écoulée depuis et ce que je peux dire, c’est que les choses ne se sont pas totalement passées comme prévu 😂
… Retour sur 10 découvertes que j’ai pu faire mois après mois !
Enseignement n°1
1️⃣ La vie de startup se passe rarement comme prévu… et c’est normal en fait !
On rêve souvent à la vie de startup : rythmée, passionnée, excitante… en un mot : attractive ! Intégrer une startup est effectivement une aventure incroyable. Mais c’est aussi un vrai challenge en terme d’adaptabilité. Tout bouge en permanence, l’activité est irrégulière, les besoins changent. Et c’est tout-à-fait normal ! S’attendre à travailler confortablement sur un sujet défini et immuable semble être utopique. Je dirais même que si tout se passe trop “comme prévu”, ça en devient presque suspect.
Enseignement n°2
2️⃣ On est professionnellement façonné dans un moule dont il faut savoir se défaire.
J’ai passé des années en agence, où tout est à faire pour hier et où surtout, il y a toujours quelque chose à produire, plus grand, plus vite, plus wow. Où même quand ce n’est pas le cas, il est mal vu de traînasser ou de partir à 18h. Où les mots les plus utilisés sont “charrette”, “deadline” et “ASAP”. La startup offre un rythme différent, avec des pics d’activité certes, mais également avec des creux. Ces creux sont normaux (voir enseignement n°1) mais il faut bien l’avouer, parfois difficiles à gérer quand on a été façonnée pour assurer la productivité. Ce qu’on attend de toi dans une startup est fondamentalement différent : on ne te demande pas forcément d’être sur tous les fronts, sur tous les sujets, et tout le temps, mais de maîtriser le tien, d’être la meilleure quand on a besoin de toi. C’est aussi probablement une question de culture d’entreprise qu’il faut réussir à intégrer, comme dans toute organisation.
Enseignement n°3
3️⃣ La remise en question est permanente, les défis sont encore et toujours à relever.
Ô surprise, la startup est un défi entrepreneurial par nature. C’est donc un challenge aussi bien professionnel, que financier ou humain. C’est peut-être basique, mais cela se ressent concrètement au quotidien. Quand un premier défi est relevé, il faut déjà s’attaquer au suivant ! L’aventure est excitante mais elle est tout sauf rassurante, malgré les levées de fonds ou les signaux positifs que l’on peut rencontrer en chemin. Ou peut-être est-ce l’inverse : elle n’est pas forcément rassurante, mais elle est très excitante ? 😉
Enseignement n°4
4️⃣ Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
Okkkk, c’est une phrase bateau que l’on retrouve dans beaucoup de slides sur le team building. Mais c’est tellement vrai, et pour les deux parties de la phrase ! C’est sûr, c’est parfois frustrant car on peut avoir ses propres idées sur chaque sujet. On aimerait aller vite et faire les choses comme on les imagine, mais chacun a son point de vue et surtout, pas forcément le même. Du coup, les sujets ralentissent, les décisions se prennent moins vite, les projets ne prennent pas forcément la direction que l’on aurait imaginée. Mais un jour, promis, tout converge et comme “le temps fait bien les choses”, on se rend compte que tout avait un sens : même les lenteurs, même les désaccords.
Enseignement n°5
5️⃣ On est rapidement bousculé par le talent de chaque collègue.
Une startup est un concentré de talents. C’est assez logique dans un contexte de “survie” où il faut rapidement que le concept fasse ses preuves. En gros, c’est un travail de groupe permanent, mais pas le genre de travail de groupe où une personne reste cachée au fond de la salle (ça vous parle ?). Chacun s’investit, chacun doit être le meilleur dans son domaine. Il faut donc s’attendre à rapidement être impressionné par le talent des autres, la force de proposition, la motivation à avancer, les idées contradictoires et/ou complémentaires. Les discussions sont vives, riches, orientées. Ça bouscule mais dans le bon sens. Avec de la confiance (en soi et en chacun), ça tire vraiment tout le monde vers le haut.
Enseignement n°6
6️⃣ Le conflit est nécessaire pour avancer.
Durant les premiers jours après notre arrivée, je me souviens de Maxime nous présentant le concept de la pyramide de Lencioni. Pour en résumer le principe, la confiance est à la base de tout dans une équipe. Des collègues qui n’ont pas cette confiance ont peur du conflit car ils sont incapables de discuter de leurs idées et de livrer leurs pensées profondes. Or, très naturellement dans le quotidien professionnel, les conflits fleurissent et s’ils ne sont pas sains ou résolus, ils mènent au désengagement (“bon, fais comme tu veux”), à la déresponsabilisation (“de toute façon, c’était pas ma décision”) et donc à la négligence des résultats. Et ça, c’est super mauvais ! On peut donc dire que le conflit est nécessaire pour avancer. Bien sûr, la résolution du même conflit est tout autant nécessaire, sur une base d’écoute, de discussion… et de confiance.
Enseignement n°7
7️⃣ On apprend plus de choses sur soi-même que sur son expertise professionnelle.
C’est personnellement la plus grosse découverte que j’ai faite dans cet univers startup. Alors, c’est vrai que l’on a travaillé sur beaucoup de projets et d’idées, que l’on a mis en place de nouveaux process et méthodologies de design et d’UX, que l’on a continué à apprendre et à se former, à tester tout plein de choses… Mais ce que j’ai surtout appris, c’est à me connaître : mes réactions, mes peurs, mes véritables envies et mes attentes professionnelles. Je pense que le monde de la startup est particulièrement propice à cela, car :
- jusque-là, on était dans le fameux moule professionnel dont il faut parfois savoir se défaire (voir enseignement n°2),
- on découvre d’autres talents et personnalités fortes (enseignement n°5),
- on participe à des discussions parfois conflictuelles (enseignement n°6)
- dans un contexte ultra-changeant (enseignement n°1)
- où les challenges sont nombreux (enseignement n°3)
Bref, je pense que vous l’avez compris, c’est LE contexte idéal pour découvrir sa vraie nature ! 🧐
Enseignement n°8
8️⃣ On en apprend tous les jours !
Cet enseignement est directement lié au précédent : il y a quelque chose à apprendre chaque jour, que ce soit à propos du métier, de l’entrepreneuriat, du marché, du secteur, des relations humaines, du système D, etc. Même lorsque l’on reçoit une réponse ou des signaux négatifs, cela reste un enseignement riche qui nous permet d’avancer, de rebondir, d’être meilleurs demain.
Enseignement n°9
9️⃣ Tout n’est pas parfait et ce n’est pas la fin du monde.
Dans un contexte de startup, il faut régulièrement faire des choix, souvent aller vite et tester tout le temps. Du coup, le travail fourni ne peut mathématiquement pas être parfait (mais si, vous savez, le triangle coût-qualité-délais). Cela n’est pas grave : parce qu’on a des réponses, positives, négatives… on avance. Et plus tard, on aura tout le temps d’itérer, d’améliorer, d’optimiser ! Seulement, cela peut être difficile à vivre selon son caractère et son expertise. Quand tes responsabilités dans la startup sont l’expérience utilisateur et la communication (ah tiens, ça me rappelle quelqu’un 🤔), alors naturellement ton focus est sur le détail : les mots, les visuels, la fluidité, la compréhension, la recherche de la moindre friction… Cela peut ainsi être frustrant, que ce soit pour soi-même ou pour les autres, car cela peut aller à l’encontre du besoin général de tester rapidement les choses. Il faut alors simplement savoir trouver des compromis ! 💪
Enseignement n°10
🔟 Tout est souvent flou… et ça devient évident tout à coup.
Si vous connaissez le syndrome de l’imposteur, cela ne m’étonnerait pas que, dans l’univers des startups, il soit également valable au niveau de l’entreprise-même. Je ne compte plus les fois où l’on s’est remis en question, où l’on a challengé notre produit, où l’on a imaginé des scénarios en se disant “peut-être ?” et où notre discours était un peu bancal. Et encore, cela ne fait qu’un an que je fais partie de l’aventure 😁 Mais bien heureusement, un peu dans la lignée de l’enseignement n°4, tout finit par devenir évident au bout d’un moment et quand on repense à quelques mois en arrière, on se demande même pourquoi on doutait !
Enseignement n°11
#️⃣ Pour convaincre les VCs, il faut machine learner en mode IA dans la blockchain… non, je plaisante.
J’avais dit 10 enseignements, pas 11.
Peut-être que certains de ces enseignements ne sont valables que chez Poool mais c’était hyper intéressant pour moi de dresser le bilan de cette année écoulée, riche en apprentissages et en rencontres. Et qui sait, ce retour d’expérience donnera peut-être des billes à certains lecteurs désireux de bientôt franchir le pas de la startup ?
Épilooogue
Chez Poool, cette année n’a pas servi qu’à tirer des leçons. On a travaillé dur aussi : on est super contents parce qu’on vient d’agrandir l’équipe, on est excités de sortir une nouvelle version de notre premier produit demain, un nouveau produit qui nous est cher dans quelques semaines, et un autre encore plus ambitieux dans quelques mois. On vient de signer notre 50ème client, on collabore maintenant avec les plus gros éditeurs français et on attaque l’international. De quoi partager avec vous 10 nouveaux enseignements dans 1 an 🔥 !
