LE FUN C’EST SÉRIEUX

Grégoire Naudin
Possible Future
Published in
7 min readDec 31, 2019

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Ou comment on s’amuse chez Possible Future, sans baby foot ni Chief Happiness Officer 🥳

Une illustration du génial Pierre Louis que vous pouvez suivre @cordialementvirgule sur Insta.

Dans une entreprise, le fun est souvent réduit à des artifices (baby foot, table de ping pong et autres nerf guns) pour attirer les représentants de la nouvelle génération. Et du coup régulièrement décrié.

Pourtant à mon avis le fun est loin d’être anecdotique. Une entreprise où on s’amuse avec ses collègues, c’est une entreprise où on est content de venir le matin, c’est une entreprise où même dans des moments galères on sait qu’on peut compter sur les collègues pour remonter le moral et passer un bon moment. Ça touche aux relations personnelles et ce qui nous motive en tant qu’êtres humains. En bref : le fun c’est sérieux !

Notre entreprise a 3 ans et 50 employés. Et le fun y occupe une place essentielle depuis le début. Des verres et activités entre collègues organisés de façon organique lorsqu’on n’était que 10, on a dû réfléchir à une façon de structurer les moments de fun pour simplifier l’organisation et clarifier les responsabilités. Parce que oui, on peut structurer le fun sans tomber dans les clichés de la startup nation.

Des Frenchies (le nom qu’on se donne chez Possible Future — French Bureau) souriants et heureux

Pour nous organiser, nous avons décidé en 2019 de former une “team fun” de 4 personnes volontaires avec pour mission de gérer le planning, la fréquence et le budget des activités funs (soirées d’entreprise, afterworks, team buildings).

La team fun n’organise pas tous les événements. Elle s’assure que les événements sont bien organisés et elle accompagne les organisateurs pour leur simplifier la vie.

Concrètement qu’est-ce qu’on fait pour s’amuser ?

Tous les 2 mois, un Bubble pour faire la fête ensemble 🍾

Les grands moments où on se rassemble pour faire la fête chez Possible Future s’appellent les bubbles. En 2019 nous en avons organisé 7. Les bubbles ont lieu le jeudi soir et sont divisés en 3 parties.

  1. 18h-19h : présentation générale des actualités de l’entreprise, les récents succès, les nouveaux arrivants, un point transparence sur les finances de l’entreprise (notre objectif de CA, le CA produit à date, l’état de la tréso, la marge sur chacun des projets en cours…), et d’autres sujets selon les actualités.
  2. 19h-20h30 : une activité à faire ensemble ou en équipe.
  3. 20h30-XXh00 : un bar ou un endroit où on se retrouve pour faire la fête.
Chaque bubble commence par 1h de présentation collective des actualités de l’entreprise.

Quelques tips que nous trouvons utiles pour organiser les bubbles :

  • le choix du jeudi soir = un soir de la semaine, pour signifier qu’il s’agit d’un moment à part entière de la vie d’entreprise, ne pas empiéter sur les week-ends et la vie personnelle des Frenchies. 🙏
  • toujours associer le bubble avec une activité à faire en équipe, pour permettre aux gens de se parler, de se rencontrer, de discuter d’autre chose que du boulot, de développer plus de complicité. Et garder de bons souvenirs 😃
Concours de déguisement pour le carnaval de Rio, chasse aux oeufs dans le quartier à Pâques, réalisation d’un clip en 1h sur la musique de “Pookie” avant les vacances d’été (mp pour voir le clip), escapade en bateau sur le canal à la rentrée, concours de découpe de poivron à Halloween ou encore concert de rock à Noël sont au programme de nos Bubbles.
  • respecter le choix de chacun de participer ou non aux activités. Tout le monde n’a pas la même vision du fun — et c’est très bien. 🥳
  • changer l’équipe d’organisation à chaque bubble pour ne pas tomber toujours dans le même type de soirée. À chaque fois un membre de la team fun (qui sait comment organiser efficacement un bubble)+ 3 nouveaux Frenchies (qui insufflent la nouveauté + qui apprennent à organiser un événement). 👊
  • fixer un budget. Nous misons sur 3000€/bubble tout compris (alcool, activités, lieu…) pour 50 personnes. Le budget est géré de façon indépendante par la team fun. 💰

Toutes les semaines, un mini-bubble pour clôturer la semaine 🍻

En plus de ces grands événements on organise aussi tous les vendredi soirs des “mini bubbles”. À partir de 18h le vendredi chacun peut venir partager un apéro dans la cuisine. L’organisation des mini bubbles est tournante par expertise (il y a 4 grandes expertises chez nous : les business, les science & tech, les designers et le studio) pour s’assurer que ce ne sont pas toujours les mêmes qui s’occupent de faire les courses. Le format est très libre, on organise ou pas une activité. Chacun vient à sa convenance. Budget 150€/mini bubble.

Tous les vendredis à partir de 18h rdv en cuisine pour manger un bout et boire un verre (et gagner au blind test en ligne)

Qu’est-ce que je tire de tout ça ?

#1 On peut structurer le fun sans avoir pour autant des soirées stéréotypées

L’organisation qu’on a mise en place permet de rationaliser l’organisation des soirées : des dates prévues à l’avance, un planning type, un budget fixe. Mais dans ce cadre qui est fixé on encourage le renouvellement des idées, un mélange entre des nouveaux organisateurs et des gens qui ont l’habitude. Et en fin de compte, chaque bubble est unique.

#2 On peut s’amuser à moindre coût

De manière générale, ce que je déplore dans bon nombre d’entreprise, c’est les budgets alloués aux activités team building et aux soirées qui peuvent être mirobolants et pour autant pas du tout efficaces en matière de cohésion d’équipe. Remettre les employés au coeur de ces activités, les impliquer dans l’organisation et donner carte blanche à leur créativité me semblent déjà être des bonnes pistes pour commencer, et arriver à fédérer des équipes avec un petit budget.

#3 Attention à ne pas tomber dans la dictature du fun

Les gens ont des vies à côté et des centres d’intérêt qui leur sont propres et qu’il faut respecter. Dans les activités que nous imaginons, nous prévoyons toujours la possibilité de ne pas participer. On a tous selon notre humeur plus ou moins envie de faire la fête et rien de pire que forcer quelqu’un à s’amuser s’il n’en n’a pas envie. Nous essayons aussi toujours de réduire la place de l’alcool à un rang secondaire (même s’il y en a toujours, on ne va pas se mentir) et passer l’activité faite en équipe au premier plan pour ne pas exclure ceux qui ne boivent pas d’alcool par exemple.

#4 Valoriser le travail des organisateurs

Comme je le disais en introduction, nous n’avons ni RH ni Chief Happiness Officer chez Possible Future. La structuration interne d’une “team fun” ne peut fonctionner que si les membres de cette équipe sont valorisés au sein de l’entreprise pour leurs actions. Chez Possible Future, faire partie de la team fun est valorisé au même titre que les autres chantiers internes (le recrutement, le newbiz, le rayonnement…) Le temps passé par l’équipe organisatrice est comptabilisé dans notre temps de travail. Il ne s’agit pas “d’heures supp” sur nos moments persos. Charge à l’équipe organisatrice en contrepartie d’être rigoureuse sur l’efficacité et sur le temps alloué à l’organisation.

#5 Le fun, ce n’est pas une fois tous les deux mois

Enfin, je pense que le fun doit faire partie intégrante de la culture d’entreprise et transparaître dans tout ce qu’on fait (y compris les projets avec nos clients) et à tous les niveaux. Quand je commence un projet, je me demande toujours “Comment je vais pouvoir m’amuser sur ce projet ?”. Le fun ce n’est pas seulement une fois tous les deux mois lors de la soirée d’entreprise, puis je retourne à une vie triste sur mon projet, et ce n’est pas réservé aux stagiaires et aux juniors. Ca doit être au quotidien et pour tout le monde. Et ça passe par une culture d’entreprise ouverte, bienveillante, qui stimule la créativité et qui accepte l’humour au quotidien.

“Mon objectif quand j’ai créé Possible Future, c’était de passer 80% de mon temps à rigoler.” Thomas Papadopoulos, fondateur.

Et au vu de ces photos, l’objectif est réussi ! 🥳 😁 🍾

Thomas, CEO de Possible Future, sourire crispé, mais toujours prompt à montrer l’exemple

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