Festival Jazzorjazz : Carton plein pour Théo Ceccaldi !
Il est des habitudes printanières plus faciles à retrouver que d’autres. Le festival Jazz Or Jazz a repris ses quartiers depuis mardi et jusqu’à samedi au théâtre avec pendant 4 jours, du Jazz, tous les Jazz. Il était temps pour PIAO de renouer avec cet évènement qui nous avait enchanté l’an dernier par sa diversité.
Pour commencer cette édition, place à la soirée carte blanche de Théo Ceccaldi. Elu révélation de la année au victoires du jazz 2017, vous avez déjà pu lire tout le bien que l’on pense de ce musicien orléanais ici. Entre le Tricollectif, son projet Freaks et ses nombreuses collaborations, Théo s’impose comme une figure de la nouvelle scène jazz européenne. Sa fougue, son lyrisme, ses chemises, sa barbe et ses références larges en font une voix singulière et remarquée des musiques improvisées.
Pour cette soirée, 3 parties, 3 formations, duo, trio, quartet, 10 musiciens se succèdent sur scène autour de Théo.
Joelle Léandre est la première à le rejoindre. La contrebassiste a été une sorte de mentor pour lui il y a quelques années. Elle lui a montré des portes, éclairé des chemins qu’il a pris sans jamais oublier celle qui lui avait ouvert la voie. Leur longue improvisation est une preuve de cette complicité, cet attachement. Les climats se font planants, rapides, survoltés. Les cordes frottent, frappent, chantent. Au delà des musiciens, ce sont aussi 2 corps qui évoluent sur scène, un pas de 2 qui se crée où l’on cherche l’autre, le sème, le retrouve. La part physique est constitutive des 2 musiciens et les voir évoluer illustre encore plus le lien qui les unit.
Un trio suit. Le Daniel Erdmann Velvet Revolution est constitué du saxophoniste Daniel erdmann entouré de Théo au violon et Jim Hart au vibraphone. Révolution de velours … La formation a des allures de groupe de club, feutré, doux. Pourtant … Les histoires que les 3 compères racontent sont remplies d’une énergie tenue. Le calme succède au tonnerre, des images à d’autres. Le Velvet Revolution joue une musique libre sans être impénétrable. Le violon et le vibraphone se croisent, se retrouvent et forment une matière sur laquelle le sax de Daniel Erdmann use des notes comme des mots pour nous conter leurs histoires.
Et pour finir un quartet. Daniel Humair est une référence du jazz français. Soixante ans de jazz et d’improvisation au compteur. Il a joué avec tous les musiciens de l’histoire de cette musique, de toutes les générations. En grand défenseur des musiques improvisées, il ne pouvait refuser l’invitation de Théo à rejoindre ce quartet inédit. Et de fossé générationnel il n’est pas question ! La complicité est évidente. Ça sourit, ça rigole. Accompagnés de Bruno Chevillon à la contrebasse et Christophe Monniot aux saxophones, leur musique alterne écriture et plages improvisées rappelant les nombreuses collaborations du batteur tout au long de sa carrière . Et la rencontre pleine de malice entre Daniel Humair et Théo, qui pourrait être son petit fils est touchante. Un beau moment.