Rencontre avec la championne d’escrime, Manon Brunet.

A seulement 20 ans, elle est l’une des pépites de sa discipline, on lui promet un très bel avenir. 4ème pour sa première participation aux Jeux Olympiques à Rio, elle s’est offert la semaine dernière sa première étape de Coupe du Monde chez elle à Orléans. Entretien avec Manon Brunet une pierre précieuse façonnée au Cercle d’Escrime Orléanais.

Alexandre Debray
Pour Info à Orléans
5 min readNov 26, 2016

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L’INTERVIEW LES YEUX DANS LES YEUX

Tout d’abord première question, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi : tes débuts dans l’escrime, ton parcours avant d’atterrir au Cercle d’Escrime Orléanais ?

J’ai d’abord débuté par le taekwondo et la danse à l’âge de 6–7 ans, je me suis rapidement rendu compte que cela ne me plaisait pas trop, puis une amie m’a proposé l’Escrime à Lyon. Du coup je me suis lancée et dès le début j’ai adoré ça !
De 7 ans à 15 ans j’étais au club de Rillieux la Pape à côté de Lyon, vers 13–14 ans Franck et Raphaël du club d’Orléans m’ont repérée et me voilà qui débarque à Orléans à l’âge de 15 ans au Pôle France Jeunes avant de prendre rapidement la direction de l’INSEP lors de mon année de terminale.

Revenons sur ta victoire de Samedi lors de l’épreuve de Coupe du Monde de Sabre à Orléans ? Cela s’est passé comme dans un rêve ? Un parcours sans fausse note ! Un petit mot sur le public Orléanais qui t’a soutenue comme jamais au Zénith ?

Moi ça m’a fait un bien fou ! Je n’avais jamais passé le premier tour du deuxième jour à Orléans, je n’étais jamais allée au Zénith ! Je l’avais vu, j’en avais rêvé et là d’y être ça m’a donné des ailes. Depuis les jeux je me sens plus forte, j’ai voulu le montrer sur la piste et ça a donné que du bon !

Quand je suis arrivée avec la moto et que j’ai vu tout ce public je me suis dit WAHOU je n’ai jamais vu autant de monde au Zénith, je me suis dit bon bah au boulot quoi ! Quand je faisais une attaque et que je ne touchais pas et que j’entendais des oouuuhhhh j’avais envie de leur dire je suis désolée, je voulais toucher ! (rires) Non, c’était top, c’est incroyable, je n’ai jamais vécu ça auparavant !

Parlons maintenant de la compétition par équipes, une 4ème place forcément synonyme de déception ? Qu’est-ce qui vous a manqué hier pour faire mieux ?

De la déception, c’est sûr que l’on n’a pas de médaille c’est moyen, mais après nous avons tenté de nouvelles choses. C’est une nouvelle année, une nouvelle olympiade pour le moment c’est plus le travail que les résultats. On essaye juste d’être dans les 4 premières à chaque compétition pour garder le classement.

Plein de petites choses, nous ne sommes pas encore assez réglées techniquement. Chacune de nous a des forces en individuel qui sont incroyables, mais on y arrive mieux en match en 15 qu’en match en 5.

Faisons un petit bilan de cette année 2016 : à seulement 20 ans tu confirmes les attentes te concernant. Que retiens-tu de cette saison et notamment de ta première participation aux J.O (4ème) ?

Je retiens d’abord ma médaille d’or aux Championnats d’Europe Juniors, c’était une très belle médaille, cela faisait longtemps que je l’attendais et je ne l’avais jamais eue… C’était déjà un premier objectif atteint !
Après j’ai été vice-championne du monde Juniors une seconde fois, je perds en finale une nouvelle fois contre ma copine (rires) qui avait déjà gagné l’année d’avant.

La qualification aux jeux c’était un rêve ! Il y’a deux ans auparavant je ne pensais pas pouvoir y aller et quand j’ai eu l’annonce je savais déjà que j’y étais, je ne voulais surtout pas décevoir mes entraîneurs et avec cette 4ème place je n’ai pas déçu. Une journée riche en émotions ! C’est sûr que 4ème il n’y a pas de médaille, ça me reste en travers de la gorge mais je garde toute l’expérience acquise sur cette journée en m’étant rendu compte de quoi je suis capable et ce petit truc qui me reste en travers de la gorge m’aide à pousser et à avancer pour avoir de belles médailles dans le futur.

Projetons-nous maintenant sur l’avenir, quelles sont tes prochaines échéances ? Et tes objectifs pour 2017 ?

On a une prochaine échéance fin 2016 à Cancun, une autre Coupe du Monde cette fois avec les garçons car c’est un grand prix. Ensuite on a encore quelques Coupes du Monde en Séniors avant les Championnats d’Europe et les Championnats du Monde. J’espère avoir une médaille aux Championnats d’Europe et aux Championnats du Monde, maintenant que j’ai réussi à gagner une Coupe du Monde, après il est certain que les meilleures filles vont revenir mais pourquoi ne pas les battre !

L’INTERVIEW DÉCALÉE

Quelle est la première chose que tu fais le matin en te levant ?
Je prends mon téléphone.

La dernière chose avant de te coucher ?
Encore mon téléphone, je le mets en charge ! (rires)

Quelle était ta matière préférée à l’école ?
Alors… J’aimais bien les maths quand j’étais au Lycée.

Une idole ? La personnalité que tu rêves de rencontrer et pourquoi ?
Novak Djokovic, j’ai eu la chance de le rencontrer à Rio aux jeux. Je ne lui ai pas trop parlé mais c’était une belle rencontre, j’aime beaucoup son humilité, sa façon d’être sur le terrain ! C’est pour moi un très grand champion.

Mis à part l’Escrime, qu’aimes-tu le plus dans la vie ?
La famille et les amis.

Si tu n’avais pas été escrimeuse ?
Je ne sais pas, ça me semble impossible ! Ce ne serait pas moi ! Sans doute un autre sport.

Que détestes-tu le plus dans la vie ?
Devoir me lever pour aller en cours.

Quel est ton dernier gros achat ?
Des habits Nike.

Qu’écoutes-tu le plus musicalement ?
Un peu de tout.

Quand as-tu pleuré pour la dernière fois ?
Ce week-end à Orléans (de joie).

A quand remonte ta dernière grosse fête ?
Aux Jeux Olympiques à Rio.

Ta plus grosse honte ?
Quand j’étais petite, on devait monter sur un podium pour les finalistes d’un circuit national. Je suis arrivée en courant et je suis tombée sur le podium. Tout le monde s’en souvient encore ici (rires)

Ton petit plaisir inavouable ?
Le Chocolat ! (Rires)

Un endroit préféré dans Orléans ?
J’aime bien les petites rues en parallèle, l’architecture…

Comment te vois-tu dans 20 ans ?
Plus d’escrime mais toujours du sport, une famille, des enfants…

Une superstition avant le début d’un assaut ?
Je n’en ai pas !

Un surnom ?
Brunette

Enfin si tu pouvais avoir un super-pouvoir ?
Pouvoir voler pourquoi pas, ça doit pouvoir être pas mal !

Interview réalisée par Alexandre Debray
@BeInAlex

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Alexandre Debray
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