Les cafés d’Eric ou l’itinéraire d’un passionné

Intarissable sur sa passion, passionné jusqu’au bout des ongles, Eric Benchetrit nous a ouvert les portes de sa nouvelle boutique, en bas de la rue Thiers. Découverte d’un univers et d’un lieu, à la fois design et épuré.

Après avoir passé le seuil de la porte, on trouve le propriétaire penché sur sa nouvelle machine. On avance, curieux, on hume les saveurs d’un café qui sera bientôt torréfié. Pour nous, ce n’est qu’un torréfacteur, pour Eric, cette machine est un vrai plus. La torréfaction en devient alors presque une science. “Suivant le café qu’on torréfie, sa provenance, ses arômes, on doit équilibrer les choses différemment”, nous glisse-t-il en quittant l’espace d’un instant son ordinateur. Devant nous, il va mettre à torréfier son mélange maison. Il glisse les grains dans la machine qui se met à vibrer. “Grâce à ce torréfacteur, je peux suivre en temps réel la torréfaction de mon café. Avant, je n’avais pas la main, ni de tels choix comme maintenant”. Il nous montre alors les courbes sur son écran et prend la main. Il augmente la ventilation, clique et pendant qu’il nous parle, garde un œil sur ce qui va devenir un des produits phares de la boutique.

Le torréfacteur en action et son PC qui dirige les opérations

Et pourtant, rien ne le prédestinait à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Car dans une vie antérieur, il a été vice-champion du monde….d’Aérobic sportive. Après sa carrière, il enseigne sa discipline, mais ne se plait pas dans ce qu’il fait. “Il faut une vocation pour enseigner et moi je ne l’ai pas. Alors un soir, après une longue soirée avec un ami qui est négociant en café et que je saoulais sur mon attrait pour les petits grains noirs, il me dit mais pourquoi tu ne te lances pas. Et là il m’achète un torréfacteur et il me dit voilà, c’est pour toi. Je ne peux pas y croire, j’ai des doutes mais il me rassure en me disant qu’il peut le revendre. Deux jours de réflexion plus tard et me voilà embarqué dans une nouvelle aventure”. C’était il y a un peu plus de huit ans. A force de passion et de travail, il devient même meilleur torréfacteur de France en 2011, un concours dont il est maintenant jury.

Vous pourrez trouver cafés, thés et cadeaux gourmands dans la boutique d’Eric, ici au premier plan.

Aujourd’hui, il continue de choisir lui même les cafés qu’il torréfie, en arpentant les différents salons nationaux ou internationaux. Il sélectionne des mini lots, les teste et à force de dégustation, de découverte, il sait désormais ce qu’il veut, ce qui lui plait le plus.

Aujourd’hui et on vous l’annonce en primeur, il va avec un autre passionné, de chocolat cette fois, sortir le “Eric et Sébastien” un chocolat au café sur lequel travaille Sébastien Papion, maître chocolatier.

Nous, on repart avec des arômes plein le nez. Au passage on a acheté un “le mélange maison” et un “Costa Ric”a. D’ailleurs, on lui a rappelé cette anecdote : La première fois qu’on avait mis les pieds au “Café d’Eric” il nous avait demandé nos goûts. Aussitôt on lui avait répliqué “Guatemala !”. Il nous avait regardé et expliqué “Dire Guatemala c’est comme dire France pour un vin. Ce n’est pas tenir compte des terroirs, des façons de produire”. Depuis on voit le café autrement…