Comment se former à la sécurité sur son mobile ?

Frédéric DOMON
PREDA
4 min readMar 30, 2017

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L’exemple de “Tefépamal”, appli de micro-learning développée pour GRDF

En 2016, la société Preda, agence de digital learning , a réalisé une application mobile de micro-learning pour GRDF Centre. Cette appli, baptisée Tefépamal, propose aux salariés du Distributeur gazier de réviser les règles de prévention et sécurité sur leur smartphone. Ludique (système de points, challenges), pratique (accessible partout et tout le temps) et valorisante (classements des meilleurs “joueurs” et remontée de statistiques précises au formateur), ce dispositif permet d’améliorer l’impact du message par une expérience enrichie. Un format innovant qui a remporté le Prix du Digital lors du dernier Challenge Innovation de GRDF.

Avant, les notions fondamentales de la politique formation sécurité passaient par un livret papier. Mis à jour tous les six mois, il était difficile de savoir ce que les salariés en faisaient. Le lisaient-ils ? Le comprenaient-ils ? Combien de temps y passaient-ils ? Le paradoxe de la formation sécurité est que l’on ne se rend compte qu’elle a été inefficace que lorsque l’accident arrive.

En outre, l’efficacité relative de ces formations sur livrets papier a décru ces dernières années: avec moins de temps disponible, et plus de pression pour se former “tout au long de la vie”, les formateurs cherchaient une solution pour envisager une approche différente. Il fallait d’abord un nouveau support … ce fut le smartphone, acquis et utilisé quotidiennement par des millions de personnes. Il fallait ensuite une nouvelle approche … c’est le mobile learning, à savoir la diffusion d’une formation en micro-séquences interactives, via une application mobile.

Guilhem Armanet est directeur d’Energy Formation à Nantes. Créée il y a 50 ans par Gaz de France et partenaire de GRDF, cette entité propose des formations présentielles et numériques notamment aux salariés de GRDF. Il insiste sur les nouveaux enjeux du digital learning: “La génération Z a une habitude de consommation de formation qui a énormément changé”, estime-t-il. “Leur cerveau est surmusclé sur les automatismes, la rapidité d’exécution. En contrepartie, la résistance cognitive qui est la faculté de marquer un temps d’arrêt pour analyser, peser le pour et le contre, peut être impactée négativement. On est dans l’immédiateté de la réaction. Or, le gazier doit réfléchir à ce qu’il peut se passer avant d’effectuer tout geste professionnel comme celui de tourner une vanne: la décision que je suis en train de prendre est-elle la bonne ?”

Résultat: les formations doivent insister sur cette prise de recul nécessaire. Et le présentiel est important pour cela. Pour autant, la formation doit aussi s’adapter aux contraintes de temps et aux nouvelles habitudes de consommation. La clé, selon Guilhem Armanet, est d’équilibrer les formations présentielles et immersives classiques avec d’autres plus courtes comme celles proposées par le mobile learning, où les contenus peuvent être compressés en séquences courtes (de quelques secondes à quelques minutes), plus digestes et plus facilement consultables au quotidien.

La formation en présentiel est importante car elle permet de frotter ses neurones à ceux de ses pairs. C’est souvent efficace pour monter en compétence.” estime ainsi Guilhem Armanet. “Et, grâce au mobile learning, on peut concentrer les apprentissages qui peuvent se faire seuls pendant les temps de pause ou de transports, par exemple. Cela permet d’optimiser son temps, et de se former à son rythme, en filigrane de son activité professionnelle.” C’est pourquoi “le digital devient une brique essentielle des dispositifs de formation.”

L’utilisateur bénéficie également d’un autre apport capital, spécifique au mobile learning: les techniques de gamification. Il s’agit d’utiliser les ressorts du jeu vidéo pour un usage “sérieux”. La gamification se concrétise ainsi par un gain de points à chaque séquence complétée, par des badges lorsque des seuils sont atteints, et par des tableaux de classement. L’avantage ? Cela génère un engagement très fort: les utilisateurs sont incités à “jouer” le plus de fois possible pour augmenter leur score. Certains font plusieurs fois le même exercice dans le but précis d’apparaître en tête du classement. Au final, c’est le message de formation qui passe mieux, et tout le monde est gagnant.

Toutes ces techniques de gamification permettent enfin de faire remonter des statistiques précises au formateur. Au-delà du nombre de téléchargements, on sait précisément qui utilise l’application et à quelle fréquence; pour quelle durée; quels exercices sont les plus populaires … et lesquels sont les plus difficiles. Un avantage clé demain pour Guilhem Armanet: “En tant que “formateur, je pourrai rebondir sur les statistiques dans le présentiel, par exemple en constatant le faible taux de réussite à un quiz numérique. Cela me permet de faire passer une séquence difficile du numérique en présentiel pour mieux la travailler, en variant les modalités pédagogiques très finement.”

Montaigne disait que former un élève, ce n’est pas remplir une bouteille mais allumer un feu. Le mobile learning requestionne les modèles traditionnels de formation, et nous permet de sortir de ce paradigme par le haut.

Preda est une agence de digital learning. Elle propose un accompagnement dans la mise en place d’une stratégie globale de formation, avec un savoir-faire en mobile et micro-learning.

Interviews et texte réalisé par Damien Caillard

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