Preda s’engage dans le combat pour la mixité, la parité et l’égalité

Eve Guyot
5 min readFeb 2, 2018

Il y a quelques mois, nous avons lancé le projet “Ensembly”, convaincus que le microlearning pouvait sensibiliser les salariés sur les questions de sexisme au quotidien.

Rapidement, nous avons eu le soutien de Madame la Ministre Marlène Schiappa et du Secrétariat d’Etat en charge de l’égalité homme-femme.

Le premier atelier de cocréation “Ensembly: Agissons ensemble pour la mixité, la parité et l’égalité”, organisé par la startup Preda s’est tenu récemment dans le cadre du Tour de France de l’égalité. Je tiens à remercier tout(e)s les participant(e)pour leurs prises de paroles et pour toutes leurs idées.

Après un accueil, autour d’un café pour la présentation du projet et du fil conducteur de la matinée, les premières prises de parole sont lancées, animées par un ice-breaking original et des témoignages poignants.

De participante à un service civique à directrice en passant par styliste d’entreprise, chacun et chacune s’est présenté et a partagé une anecdote concernant le sujet de la matinée. Il est à noter que l’on ne comptait que seulement DEUX hommes sur onze participants présents!

Des témoignages poignants:

“Les patrons ne voulaient pas serrer la main aux femmes”

“Qui porte la culotte à la maison”

“Une photo trafiquée d’une jeune collègue a été diffusée sur les boîtes mail avec une position peu valorisante”

“Dommage, tu as tout perdu” dit-il à une collègue enceinte

Qui reflètent des réalités:

“Difficulté de recrutement dans les métiers techniques”

“Des écarts de salaire énorme en fin de carrière”

L’atelier en lui-même a alors pu enfin commencer autour de questions comme le sexisme au quotidien en entreprise: qu’est-ce que cela vous évoque? Quel super-héros(ïnne) pourrait-être le parrain de cette application? Comment expliquer à un enfant de 6 ans la notion d’égalité de traitement dans votre entreprise? Une réflexion dynamique sur le ton de l’humour et de la convivialité qui a construit une première approche sur le sujet.

A partir de ces premières idées, nous avons pu en tirer les éléments principaux à traiter suite au vote de chacun. Quatre questions ont été soulevées pour la suite:

  1. Comment faut-il traiter de l’éducation au sein d’une application pour entreprise?
  2. Comment traiter de l’égalité aussi pour les hommes dans une application pour entreprise?
  3. Comment changer les pratiques: “Te faire croire que tu ne peux pas parce que…”
  4. Comment ne pas véhiculer l’image d’une femme faible, ni d’un monde aseptisé?

Si le sexisme est partout, il faut faire attention à ne pas victimiser les femmes, mais plutôt rendre compte de leur capacité et de leurs atouts afin de dépasser la notion de “plafond de verre”, terme qui est apparu plusieurs fois au cours de l’atelier.

Après avoir réfléchi sur le fond et les éléments qui pourraient constituer l’application, la question sur la forme s’est alors posée. Comment traiter de ce sujet sur une application pour qu’elle soit efficace? Sur le même principe de participation, les participants ont voté la solution qui leur semblaient la plus favorable toujours en apportant leur avis et en ajoutant leur touche personnelle sur les différentes propositions données.

Ici, beaucoup d’éléments sont à retenir et à moduler selon la durée de la formation, de la personne concernée… Le principe étant de former des personnes:

  • sans stigmatiser des rôles,
  • sans introduire de stéréotypes, mais plutôt en les expliquant,
  • sans instaurer de tension au sein de l’entreprise.

Le but de l’application est de sensibiliser les personnes par séquences périodiques sur un sujet, de manière plus ludique et moins rébarbatives grâce au concept de “gamification”, de vidéos de mises en situation, des quiz…

Nous avons également eu le témoignage de David Greliche (groupe La Poste) qui représentait la gente masculine durant cet atelier où les femmes étaient surreprésentées. “Il est dommage que les personnes qui devraient se considérer comme les plus concernées ne soient pas présentes” déclara-t-il. Une des leçons retirées de cette réunion est que les femmes doivent savoir être fermes face aux remarques sexistes de leurs collègues mais aussi savoir distinguer les remarques maladroites de certains. C’est un élément qui peut être pris en compte dans l’application.

La surprise de la matinée était la présence de la chaîne publique japonaise, NHK, qui a couvert cet atelier (voir l’article paru dans la presse).

Au Japon, il est très difficile de parler du sexisme, ou plus grave, des agressions et des viols. Le sujet est difficilement abordé car les japonais parlent très peu en public de leurs problèmes personnels. Dénoncer un fait en entreprise revient à remettre en cause le collectif, pilier de la société nippone. C’est pour cela que la télévision japonaise s’intéresse à la prise de conscience, aux discussions et aux débats qui agitent la société française et qu’elle a souhaitée être présente parmi nous dans le cadre du Tour de France de l’égalité dans lequel nous nous inscrivons.

Preda et #Ensembly en prime time sur la télé publique japonaise

Le sujet du sexisme et de l’égalité, que l’on soit spectateur ou acteur, ne se limite pas aux entreprises. Comme toute transformation culturelle, c’est dès l’enfance qu’il faut sensibiliser les enfants (“tu peux jouer à la poupée comme tu peux jouer avec les petites voitures”).

Vos idées et vos recommandations lors de cette première démarche sont un premier pas vers le développement du projet “Ensembly”. D’autres ateliers seront organisés par la suite pour approfondir ce cheminement auprès d’un public plus large à Lyon, à Paris ainsi qu’à Clermont-Ferrand.

Je vous remercie une nouvelle fois pour votre implication!

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Eve Guyot

Etudiante Master Ingénierie de Projet Interculturel et International — Passionnée de football et auvergnate —