Les politiques ? C’est des voleurs et des menteurs !

Préférez-vous un homme politique malhonnête ou incompétent ? Dans notre paysage politique les citoyens s’accordent à penser que ces deux fonctions sont bien remplies. Aux yeux de l’opinion publique, il est préférable de passer pour un incompétent plutôt que pour un malhonnête.

La fraude, c’est servir ses intérêts ou ceux de son parti avant ceux des citoyens. L’incompétence c’est l’inaptitude à accomplir le travail pour lequel on a été élu. Le mot “gouverner” vient de gouvernail qui signifie diriger une embarcation, un vaisseau. L’incompétence en politique c’est donc l’inaptitude à mener la barque de la nation.

Incompétent

Le lendemain de la présentation du projet de réforme du Code du travail par Manuel Valls, Myriam El Khomri est interrogée sur le nombre de renouvellements du CDD par Jean-jacques Bourdin. Très mal à l’aise elle se balance sur sa chaise comme une enfant qui ne connaît pas sa leçon. Elle répond “trois fois” et la réponse était deux.

Évidemment ce n’est pas la première responsable politique prise au dépourvue face à une question précise d’un journaliste. Mais ces mauvaises réponses blessent personnellement les citoyens quand elles sont si éloignées de leur réalité. Comme la réponse de Christian Estrosi pour le prix d’un timbre ou celle de Nathalie Kosciusko-Morizet pour un ticket de métro. Ces mauvaises réponses renforcent le sentiment de déconnexion des élites qu’éprouve les citoyens. Quand un ministre ne connait pas sa leçon il remet en question sa crédibilité et les Français estiment qu’ils ont élu des personnalités incompétentes.

Ces fausses notes semblent insignifiantes mais ne cachent-elles pas une inaptitude plus conséquente ? Si l’incompétence politique c’est ne pas savoir tenir le cap, c’est changer la direction du vaisseau.

Un politique doit servir l’intérêt général il doit être capable de tenir une mesure contre vent et marée si elle est bénéfique pour le peuple. Mais une mesure impopulaire est mauvaise pour les prochaines élections. Il est plus important pour un politique d’être le personnage au centre de l’attention, quitte à changer de cap à la moindre protestation, que de faire passer une réforme impopulaire.

C’est faire preuve d’incompétence de penser être incapable d’influencer le réel. Comme l’explique Vincent Lebiz : “L’incompétence de nos élus c’est aussi le manque de vertus politiques qui se traduit par la généralisation du renoncement et du cynisme.”

Voleur

“Je n’ai pas, monsieur le député, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant.” Jérome Cahuzac

Mais le sentiment de déception et de dégoût de la politique dans l’opinion publique est beaucoup plus violent quand il s’agit de fraude. De nombreuses affaires alimentent l’idée que les élus sont au-dessus des lois et en profitent pour servir leur intérêt. La plus célèbre d’entre elles est sans doute l’affaire Cahuzac qui pour de multiples raisons, illustre cette rupture grandissante entre élus et citoyens.

Jérome Cahuzac est ministre délégué chargé du budget. En décembre 2012, il est accusé par le site Mediapart de posséder des fonds non déclarés sur un compte en Suisse, puis à Singapour. Immédiatement, l’ancien ministre clame son innocence sur les plateaux télé ainsi que devant les députés dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.

Le 2 avril 2013, après avoir été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale et blanchiment de fonds », il annonce, sur son site internet, détenir 600 000 euros sur un compte à l’étranger et demande « pardon » au président de la République et au Premier ministre, pour le « dommage causé ».

Cette affaire terrible choque les citoyens mais ce n’est malheureusement qu’une étape parmi d’autres dans les grands scandales de la politique. Une étape qui révèle les dysfonctionnements de notre démocratie. Ces scandales participent à encrer dans la tête des électeurs que nos représentants sont “tous pourris”.

En démocratie nous devons exiger des dirigeants qu’ils se comportent de manière honnête, un devoir d’exemplarité s’impose donc à eux. Mais aux yeux de l’opinion publique, l’incompétence est préférable à la mal honnêteté. Comme le dit Arnaud Lagardère accusé en 2006 de délit d’initié après avoir vendu au plus haut ses actions : « J’ai le choix entre passer pour quelqu’un de malhonnête ou d’incompétent, qui ne sait pas ce qui s’est passé dans ses usines, j’assume cette deuxième version ».

Le journaliste Vincent Le Bize explique que le citoyen dépolitisé entend juger les responsables politiques sur des caractéristiques facilement appréhendables que sont la morale individuelle et le comportement privé.

Conclusion

La fraude est intolérable, mais l’opinion publique doit être intransigeant face à l’incompétence de nos dirigeants. Il s’agit de juger des qualités strictement politiques comme le sens de l’intérêt général, l’aptitude à apporter des réponses efficaces aux problèmes posés ou encore la capacité d’entraînement vers un cap bien défini.

Les responsables politiques aujourd’hui n’ont pas la compétence pour comprendre et gérer la complexité des dossiers qui s’imposent dans le monde moderne. Jean-Marc Sylvestre explique que même s’ils sont entourés d’une batterie de conseillers, l’incompétence efface la responsabilité politique et l’administration prend le dessus alors qu’elle n’a aucune responsabilité.

Notre monde n’est plus le même c’est une réalité que beaucoup de citoyen ont adopté. Mais nos représentants semblent être en décalage, combien ont fais l’expérience de notre réalité ? Résultat, nos drigeants sont inadaptés aux problèmes. Cette crise de la compétence pourrait se résoudre s’ils était capable d’emporter le peuple dans leur élan. Jean-Marc Sylvestre explique que ce n’est plus le cas. Les moyens de la communication moderne nécessitent d’autres qualités charismatiques. L’importance des réseaux sociaux fait que l’information ne descend plus du haut vers le bas. Mais circule de façon transversale. Le chef doit donc travailler autrement s’il veut rester en lien.

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