Les politiques ? C’est que des promesses !

J’aurais aimé commencer cet article en expliquant que de nombreuses promesses politiques ne sont pas respectées, mais j’ai l’impression de décrire une évidence. C’est terrible, la fracture entre élus et citoyens est-elle grande au point de ne plus croire en l’engagement de nos politiques ?

Comme un tatoo, une promesse c’est pour la vie

Lors de des élections fédérales au Canada, de jeunes tatoueurs ont défié les candidats en leur proposant de tatouer leurs promesses. À travers cet incroyable slogan : “comme un tatoo, une promesse c’est pour la vie” ils ont réussi leur opération marketing mais ont surtout exprimé un ras-le-bol général : le non-respect des promesses politiques.

Le site “Lui président de la République” passe au crible les promesses de François Hollande pour leur attribuer un verdict. On constate que sur 541 promesses : 51 ont été brisée, non atteintes ou reportées et 252 n’ont pas encore été tenues.

Ce site, réalisé par des étudiants en journalisme nous explique deux choses :

La première c’est que ces outils liés au numérique permettent de classifier, hiérarchiser et comprendre simplement. Il est aujourd’hui facile de tout mesurer et d’en tirer des conclusions. La durée de vie d’une promesse électorale a profondément changé.

Thomas Legrand explique que “la mémoire politique, le souvenir des mots prononcés par les candidats s’est considérablement démocratisé et toutes les anciennes paroles des prétendants à l’Élysée sont disponibles par un clic pour tous les citoyens et a fortiori pour tous les journalistes sur n’importe quel sujet.”

Ces étudiants exercent une pression indispensable et de plus en plus redoutable sur les pouvoirs établis en mettant nos dirigeants face à leurs responsabilités et en donnant accès la parole politique au peuple.

La deuxième chose que l’on constate, c’est que la plupart des promesses n’ont pas été tenues. Même si nous avons grand espoir avant la fin du mandat de François Hollande, il semble évident qu’un grand nombre des promesses annoncées seront brisées ou non atteinte.

La simplicité des promesses cache une grande complexité

L’économiste Jacques Bichot explique que beaucoup de candidats font des promesses que tout le monde a envie de voir réalisées. Ce sont des promesses très simples, destinées à attirer des voix en promettant monts et merveilles à la majorité de la population.

Une fois élu toute la difficulté est d’accomplir moins que ce qui était annoncé, sans donner l’impression d’abandonner sa promesse. Ainsi, une promesse simple engendre une grande complexité souvent due à des contraintes financières. Jacques Bichot explique : “Autrement dit, le simplisme des promesses ne garantit nullement la simplicité des réalisations : c’est au contraire le point de départ d’une course à la complication.”

Le cas de la retraite à 60 ans en est l’exemple parfait, appliquer simplement la promesse aurait coûté trop cher et son application partielle a considérablement compliqué la retraite de la sécurité sociale.

Dans le mythe grec, Thésée sort vainqueur du labyrinthe qui représente la dictature et la complication. Après cette victoire, Thésée applique la première législation démocratique. Jacques Bichot propose de suivre sa voie en prenant conscience des effets délétères de la complexité inutile engendrée par les pouvoirs publics. Les promesses simples sont sources de complexité et si elles ont le pouvoir d’élire, elles sont utilisées comme techniques de dissimulation de la vérité et comme instrument de pouvoir sur les citoyens

Des paroles, des paroles

“Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !” Charles Pasqua

Quand un président promet c’est une erreur politique, il doit faire. Les promesses concernent les candidats, la fonction présidentielle doit les exécuter. Quand on est Président, ce que l’on dit n’est plus entendu comme une promesse mais comme une commande ferme. Si ce n’est pas réalisé ce n’est pas une promesse non tenue, c’est la parole de l’État qui est en cause.

Or, cette parole est de plus en plus remise en doute à mesure que les promesses ne sont pas respectées. Cette crise de la confiance est un facteur de plus qui malheureusement, renforce l’écart entre représentant et représenté. Les citoyens se sentent laissés et humiliés quand on ne s’occupe pas de leur problème. Ce qui se dessine c’est l’éclatement du peuple en une multitude d’individualité. Nous ne voulons pas appartenir à un seul groupe mais nous souhaitons affirmer notre identité particulière et que nos dirigeants en prennent compte. Je pense que l’avenir de la promesse politique ne peut se faire sans une forme de personnalisation de l’expérience.

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