Artiste en résidence: Grant McConnell

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4 min readMay 10, 2022

« Une œuvre de qualité ramènera toujours les spectateurs aux questions importantes »

Bienvenue à « Artiste en résidence », une nouvelle rubrique dans laquelle nous discutons avec des artistes à propos d’art, d’inspiration, des compétences de vie parallèles au travail, de projets en cours, des endroits où l’on peut voir des œuvres d’art, et bien d’autres sujets.

Grant McConnell occupe une place particulière pour nous, à Imprimo. Avec Paddy Lamb (que vous rencontrerez également dans un prochain article d’ « Artistes en résidence »), Grant est engagé dans le projet depuis l’époque où nous n’étions que le germe d’une idée. Il y a apporté ses dizaines d’années d’expérience en tant qu’artiste, éducateur et administrateur des arts, sa vision positive et sa perspective approfondie au cours de nos nombreux mois (voire nos nombreuses années !) de discussions. Son apport sur ce que les artistes veulent et ce dont ils ont besoin a été inestimable pour le développement d’Imprimo. Nous ne serions pas où nous sommes sans son aide.

Imprimo : Bonjour Grant, merci d’être notre premier artiste en résidence ! Tu participes à notre entretien depuis Saskatoon. Qu’est-ce qu’on voit de ta fenêtre ?

Grant McConnell : Une belle journée… ça y est, le printemps est là ! Il tarde généralement à venir à Saskatoon, mais c’est merveilleux quand il arrive enfin.

I : Tu t’inspires d’événements et d’œuvres historiques. Comment vois-tu l’art contemporain dans son dialogue avec le passé ?

GM : Les conditions de vie changent, mais pas les thèmes. Lorsque je lis de la littérature ancienne ou que je regarde des œuvres d’art du passé, ça me le rappelle. J’espère que mon art est perçu comme un travail qui est fait main dans la main, en solidarité, avec les artistes du passé.

I : Y a-t-il un obstacle majeur que tu as dû surmonter lorsque tu as sollicité du financement au début de ta carrière ? Ou bien tu t’es lancé d’une manière différente ?

GM : Le financement n’est qu’une pièce du casse-tête lorsqu’il s’agit de gagner sa vie en tant qu’artiste. Je n’ai jamais été un grand partisan de la dépendance à une seule source de revenus, car vivre de l’art est par nature précaire. Le financement de mes débuts a été modeste et sporadique. Entre le financement, les ventes et le travail lié aux arts (l’enseignement), j’ai pu gagner ma vie et nourrir ma famille au fil des ans sans compromettre ce que je considère comme le cœur essentiel de mon travail.

I : Dans ta notice biographique, l’« éducateur » est présenté à égalité avec l’« artiste ». Tu enseignes la pratique des arts visuels en atelier et l’histoire de l’art au St. Peter’s College de Muenster, en Saskatchewan, ainsi que la pratique en atelier et l’histoire de l’art canadien à l’Université de Saskatchewan. Ton travail d’enseignant fait-il partie intégrante de ta pratique en tant qu’artiste ? Considères-tu que les artistes ont un rôle à jouer en éducation ?

GM : Mon rôle d’enseignant est peut-être plus défini que celui de nombreux artistes, mais si éduquer signifie « mettre les choses en lumière » pour les autres, alors oui, les artistes ont un rôle à jouer dans ce domaine. Hier soir encore, je lisais une citation de James Baldwin : « Le but de l’art est de mettre à nu les questions qui ont été cachées par les réponses ». C’est peut-être ce qui distingue le plus l’art des autres modes d’illumination. Parfois rude ou excentrique, souvent difficile, l’art de qualité ramène toujours les spectateurs aux questions importantes.

I : Dans une entrevue, tu affirmes : « On ne peut rien faire de substantiel sans s’engager soi-même ». Que veux-tu dire ?

GM : Lorsque l’art semble être fait « d’en haut », ou en dehors de la mêlée de la vie, il perd son attrait général et sa validité. C’est une critique couramment adressée à l’art et aux artistes. Nous vivons dans le monde. D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous assis à la même table. De sa forme la plus méditative à la plus provocatrice, l’art doit en témoigner dans sa forme et son contenu.

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I : Maintenant, quelques questions du tact au tac : Quel∙le∙s artiste∙s, vivant∙e∙s ou mort∙e∙s, aimerais-tu rencontrer pour prendre un café ?

GM : Anonymous. L’écrivain de Gilgamesh, les créateurs des peintures de Lascaux.

I : Y a-t-il une compétence improbable que tu as acquise grâce à ta pratique artistique ?

GM : L’obstination. Je n’abandonne jamais (même quand je devrais !).

I : Te souviens-tu de la première œuvre que tu as exposée en public (en tant qu’adulte, étudiant ou enfant) ?

GM : Mes parents montraient aux invités les gribouillages d’enfant que je laissais sur toutes les pages blanches des livres qui traînaient dans la maison. Nécessité = invention.

I : Quelle est la dernière galerie que tu as visitée ?

GM: Le Remai à Saskatoon. Ils ont une large gamme d’expositions, ce que j’apprécie.

The Maids, with Bacon (G), Through Cold (D), Grant McConnell, 2017

Découvrez le travail de Grant sur Imprimo, ici.

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