Lean UX : retour d’expérience sur Télé-Loisirs

Edna MALKA
prismamedia-design
Published in
5 min readSep 10, 2021

Écrit par Ilham Belkady et Edna MALKA, illustré par Mouna Arsalane

Un an après la mise en place de l’approche Lean UX pour le site internet Télé-Loisirs, nous vous partageons à travers cet article notre retour d’expérience : comment avons-nous mis en place le Lean UX ? Quel process de test avons-nous suivi ? Quels sont nos conseils pour faciliter l’adoption de la méthode ?

Contexte

Télé-Loisirs est un média qui permet aux utilisateurs de trouver un programme audiovisuel à regarder. Il informe aussi sur l’actualité TV, cinéma, people et SVOD .

Au sein de l’équipe chargée de l’évolution du site internet, nous avons mis en place l’approche Lean UX. Notre objectif : identifier de nouveaux services qui répondent aux besoins utilisateurs.

Pour rappel, le Lean UX est une approche collaborative qui permet d’aller vers une organisation de conception plus agile. Elle réunit une équipe pluridisciplinaire dont chacun adopte sa philosophie :

Se centrer sur les problèmes à résoudre plutôt que sur une liste de fonctionnalités à développer.

Mise en place du Lean UX

Former l’équipe Lean UX

Notre équipe était composée d’un Product Manager, d’un Responsable Marketing, d’un Rédacteur en Chef, d’un Développeur Front, d’un Développeur Back et bien sûr d’un UX Designer.

Il est nécessaire de former une équipe dédiée, qui va porter la méthode en interne et prendre des décisions en toute autonomie.

Définir les hypothèses à tester

Les hypothèses sont le fondement de la démarche Lean UX. Elles ont vocation à être testées, puis validées ou invalidées.

Pour débuter la méthode, nous avons embarqué l’équipe Lean UX dans un premier atelier. Les objectifs étaient les suivants :

  • rappeler les principes de la méthode Lean UX ;
  • présenter les connaissances utilisateurs à date ;
  • définir un Backlog d’hypothèses à tester.

Cette étape est importante pour fédérer autour d’une vision et d’une base de travail commune.

À l’issue de l’atelier, nous avons généré 60 hypothèses que nous avons priorisées via une matrice faisabilité / bénéfice.

Ajuster la méthode au rythme de l’organisation

Afin de garantir le succès du Lean UX, il était indispensable d’ajuster la méthode au rythme de notre organisation.

Par exemple, pour s’adapter à notre rythme de travail habituel, nous avons organisé les phases de test sur des sprints de 2 semaines, avec pour objectif : tester une hypothèse par sprint.

Aussi, pour faire face aux contraintes de planning de chacun et s’assurer de la participation de tous aux ateliers collaboratifs, nous avons réservé un créneau hebdomadaire de 2h dans nos agendas à utiliser au besoin.

Hypothèse — conception — apprentissage

À chaque hypothèse sa méthode

Un des principes fondamentaux du Lean UX est celui de la découverte continue. Il consiste à solliciter systématiquement les utilisateurs pour chaque hypothèse à tester.

Le modèle d’hypothèses que nous avons utilisé est le suivant :

Nous pensons parvenir à [cet objectif business] si [ces utilisateurs] atteignent avec succès [cet objectif utilisateur] via [cette fonctionnalité]

Par exemple : Nous pensons parvenir à augmenter la fidélisation si les utilisateurs de la grille TV arrivent à trouver rapidement un programme à regarder en supprimant les chaînes qu’ils ne regardent jamais.

En fonction de l’hypothèse, nous adoptions une démarche d’étude différente: questionnaires, entretiens, tests utilisateurs, AB tests, Smoke tests, développement rapide en html etc… Nous décidions de la méthode à utiliser, en équipe, grâce aux compétences de chacun. Notre objectif était de tester rapidement et de ressortir avec des apprentissages à la fin de chaque Sprint.

Les tests au centre de la démarche

Les tests n’ont pas uniquement pour finalité de valider ou d’invalider des hypothèses, mais aussi d’en générer d’autres. Ils aident avant tout à acquérir des connaissances sur le comportement des utilisateurs et ainsi aiguiller la conception.

Des KPI de Succès à définir

Pour savoir si une hypothèse est validée ou invalidée, il est indispensable de définir des KPI à atteindre. Par exemple, si le taux de clic d’un bouton était supérieur ou égal au chiffre que nous avions fixé, alors l’hypothèse est validée puis intégrée à la Roadmap Produit. Dans le cas où le KPI fixé n’est pas atteint, l’hypothèse est invalidée. Nous devons alors nous demander pourquoi nous n’avons pas atteint le KPI fixé : est-ce que la fonctionnalité n’est pas vue ? Est-ce qu’elle n’est pas comprise ? Est-ce que le parcours n’est pas adapté ? Ou peut-être que les utilisateurs ne sont pas intéressés ?

Pour répondre à ces interrogations, nous testions différents parcours pour chaque fonctionnalité. Cela nous permettait d’être confiants dans nos prises de décision et ainsi de passer du doute à la certitude.

Nos conseils

En adoptant l’approche Lean UX, vous serez confrontés à des frustrations, des échecs, des problématiques non résolues… Le Lean UX implique un changement d’attitude.

Être persévérant

Vous mettrez beaucoup d’énergie et de temps à tester pour peu d’hypothèses validées, ce qui peut être frustrant. Aussi, parmi les hypothèses de votre Backlog, une grande partie ne sera pas validée. Il est important de ne pas s’attacher au travail accompli, mais se concentrer plutôt sur le résultat à atteindre.

Savoir s’arrêter

Après avoir testé de multiples conceptions qui ne fonctionnent pas, notre quête de résultat peut nous amener à poursuivre les tests indéfiniment. Et parfois il faut s’arrêter et s’interroger sur la pertinence de la fonctionnalité testée.

Faire la distinction entre ce que l’utilisateur dit et ce qu’il fait réellement.

Un utilisateur peut dire qu’il utilisera votre fonctionnalité, mais ce ne sera peut-être pas le cas dans la réalité. Il faut savoir analyser les données de recherche et adapter sa méthode de test en conséquence.

Nous espérons que cet article pourra vous aider. Pour toute question, remarque ou pour tout partage d’expérience, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

Écrit par Ilham Belkady et Edna MALKA, illustré par Mouna Arsalane

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