Répartition inégale des propriétaires français : qui sont-ils?
Plus de la moitié des Français possèdent leur résidence principale, selon l’étude menée par l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) et Vousfinancer.com, ils sont 58% en moyenne. Pourtant, d’importantes disparités territoriales subsistent. Qui sont les propriétaires Français ? Comment s’expliquent ces différences ? Tant de questions auxquelles nous allons apporter des éléments de réponse dans cet article.
De grosses disparités territoriales
Malgré ses 58%, la France fait figure de mauvaise élève à l’échelle européenne, elle se trouve même en queue de peloton. Pire encore, il existe un écart de 39 points entre les départements français avec une plus grande proportion de propriétaires de ceux qui peinent à accéder à la propriété.
Top 5 des départements avec la plus grosse proportion de propriétaires :
- Vendée : 72,3%
- Creuse : 71,9%
- Côtes-d’Armor : 71,1%
- Cantal : 70,3%
- Aveyron : 69,8%
Top 5 des départements avec la plus petite proportion de propriétaires :
- Paris : 33,2%
- Seine-Saint-Denis : 39,9%
- Hauts-de-Seine : 42,6%
- Guyane : 43,7%
- Val-de-Marne : 45,3%
Plusieurs critères pour un même écart : âge, prix, situation familiale
Sans surprise, c’est en Ile-de-France qu’on trouve le moins de propriétaires. S’il semble logique que ce soit la cherté des biens qui empêche les habitants d’accéder à la propriété, le prix de l’immobilier est loin d’être le seul critère à prendre en compte pour expliquer les différences sur le territoire français.
Il est de notoriété publique que l’âge apparaît comme déterminant pour l’accès à la propriété, la part de propriétaires augmentant avec l’âge.
Il est tout aussi logique de prendre en compte la situation familiale des Français. Ainsi, plus la famille est nombreuse, plus l’unité familiale a tendance à posséder les murs du logement qu’ils occupent.
Ces facteurs socioéconomiques plus larges coulent certes de source, pourtant tous n’ont pas été formalisés par la littérature. Par exemple, l’étude menée par l’UNPI et Vousfinancer.com démontre l’influence de la part de population étudiante en comparaison du nombre de ménage. Elle formalise ainsi que plus la population étudiante est importante, moins la part de propriétaires est haute.
Le taux de rotation est-il à prendre en compte ?
En croisant les données de l’UNPI avec celles de la base notaire Proprioo a été capable de faire émerger un 5e critère probant : le taux de rotation des biens immobiliers.
Plus il y a de transactions, plus on va considérer que la rotation des logements est élevé sur un territoire. Or, en analysant les transactions des différents départements, une relation entre taux de propriétaire bas et rotation élevée semble apparaître.
Par exemple, selon la base notaire, le nombre de transactions entre Paris et la Vendée est deux fois supérieur sur l’année 2018. L’écart entre la Creuse et la Seine Saint Denis et d’autant plus important : le nombre de transactions immobilières dans la Creuse est à multiplier par 8 pour atteindre celui de la Seine Saint Denis !
Une fois de plus, les disparités de l’accès au logement émerge. Le taux de propriétaire devient un autre critère qui fait émerger la distribution inégale des logements en France. Encadrement des loyers, défiscalisation et prêts à taux zéro sont autant de tentatives de rééquilibrer tout ça lancées par le gouvernement comme une bouteille à la mer.
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