L’aide sociale en Suisse

Un piège ! Dont il est difficile de sortir…

Pascal Kotté
quincamarre
11 min readFeb 25, 2018

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Se retrouver à l’aide sociale

La Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) estime que l’aide sociale n’est pas la bonne solution pour les personnes qui se retrouvent au chômage les dernières années de leur vie active. Le témoignage de Madame N. D., au chômage depuis une année et demie.

Mis à jour le 22.02.2018

https://www.tdg.ch/video/?video_id=327082

Non seulement l’aide sociale est un piège en Suisse, mais le chômage aussi, car on vous oblige à y rester, par stupidité pyramidale collective, dans la construction d’un système mal goupillé !

Je m’explique, dans le cadre de l’AS (Aide Sociale) :

  1. Il est nécessaire d’avoir moins de 3'200 CHF de fortune, pour y avoir droit. Donc après les 2 années du délai cadre du chômage, ou plutôt 19 mois le plus souvent, car c’est payé 0 F/mois sur les 100 derniers jours: Rares sont ceux qui peuvent disposer des 500 jours pleins (Uniquement ceux de plus de 50 ans et avec 2 enfants à charges…), c’est “au revoir, ou plutôt adieu, avec un grand sourire, parfois contrit” de la part du “conseiller” ORP, qui vous dira de prendre contact avec les Aides Sociales de votre commune, s’il y pense… Mais oui, on va même vous faire une injonction par courrier d’aller les voir, car si vous n’avez plus de revenus, il vous faudra payer de votre fortune, les cotisations AVS minimales obligatoires… Oui ! C’est cela qui importe à nos institutions ! Mais cela permettra donc d’accélérer la fonte de votre fortune pour rendre cette aide sociale accessible…
    Et quelle aide !
  2. Avec 1'300 CHF/mois, et probable 700 CHF d’aide au logement, plus 240 CHF d’aide pour l’assurance maladie LAMAL, cela fait presque 2300 CHF /mois, au mieux. Un réfugié touche 2600 CHF m’a-t-on dit ! Et c’est souvent comparé aux 1300 CHF d’un Suisse aidé, mais c’est probablement biaisé et non comparable. Mais là où le bas blesse, c’est que si la personne se débrouille pour avoir des activités rémunératrices, même accessoires, et viendra à toucher 900 CHF par exemple. Alors son aide tombera à 400 CHF ce même mois, pour lui assurer un revenu de 1300 CHF !

Et vous trouvez cela normal !?!

Si vous venez de penser cela, c’est que vous êtes temporairement un âne, et je vous propose de vous projeter en imagination dans cette situation, et d’y réfléchir un peu plus. Et si vous trouvez toujours cela normal, alors, je vous souhaite de réellement tomber dans cette situation et la vivre… Cela vous fera grandir un peu. Après, j’espère que vous en sortirez. Mais une chose est sûre, c’est que ce sera très rarement grâce à nos institutions officielles. C’est souvent plus performant de passer par des associations tierces d’aide aux personnes en “transition” (le mot pour ne pas dire “difficulté”). Plusieurs sont totalement subventionnées par des privés fortunés généreux et responsables, cela existe.

Ce système pousse au travail au noir, et surenchéri à la précarisation, futurs seniors en difficultés… Rembourser 50% seulement suffirait à rapidement sortir de cette situation. Cela encouragerait le travail, ou l’indépendance avec portage salarial (C’est à dire, salarié de soi-même. Cela coûte 5%).

Mais ce qui est le pire, c’est d’obliger une famille, ou une personne, à vendre tous leurs biens familiaux, de leurs ancêtres parfois, pour survivre. Et finalement, se retrouver en fin de vie avec une demi-retraite ou pire, et aucune réserve en cas de pépin ou difficultés. Une manière de bien secouer le cocotier quoi !

C’est la Loi de la jungle, il fallait mieux se débrouiller !

La personne qui pense cela est pire qu’un âne, car dans la Jungle, la règle de survie, c’est l’entraide justement. Et nous pourrions ambitionner mieux que de simples animaux, vous ne croyez pas ?
Même si nous sommes, quoi qu’il en soit, d’humbles membres du règne animal.

Scénario d’un chômage mal géré, peut mieux faire…

Les gains intermédiaires, un bon plan

De la même façon, une personne qui aura fait des gains intermédiaires durant son chômage, va prolonger son droit de l’équivalent crédit/jour, dans les 24 mois du délai cadre. Chaque revenu sera déduit de son chômage, mois par mois. Le solde des versements restant après le 24ème mois, sera au bénéfice de l’état. Cela me semble juste et bien, au début. Tout le monde est gagnant:

  • Le travailleur: Qui reste actif le plus possible, même sur des interim ou travaux précaires. Il peut aussi faire des stages, se former, parfois sur un budget subventionné, souvent sur ses fonds propres…
  • L’état car il ne dépensera pas la totalité des frais de l’assurance chômage.

Si cette personne travaille l’équivalent de plus de 100 jours, pendant ces 2 années du délai cadre, elle prolonge alors son droit à l’assurance chômage de 2 années supplémentaires, pour un nouveau délai cadre de 2 années. Mais avec 2x moins de revenus, et 2x moins de jours…

2nd délai cadre de 24 mois (c’est peu fréquent mais possible)

Mais pour cette deuxième phase, tout travail intermédiaire générant moins d’un équivalent d’un 1/2 mois (de revenu “normal”) sera du bénévolat. Car c’est déduit de son chômage et ne pourra pas servir à combler le déficit du 1/2 salaire manquant… Il est condamné à devoir travailler à plein temps !

Mais quand tu es au chômage, c’est justement, que tu n’y arrives pas. Et on va te montrer du doigt et te traiter d’incapable ! Souvent de façon indirecte et insidieuse, ce qui est le pire… Alors divorce, séparation, crise existentielle, maladies, tout est possible.

Mais il est aussi possible de rebondir et de réussir à faire le dauphin.

Exemple et cas particuliers des Quinquas

Un Cadre de 52 ans, un seul enfant à charge, plein emploi 100% depuis 10 ans: Mensualités 10'000 CHF. Chômage… (Chiffres fictifs et approximatifs)

  • 400 jours ! 19 mois seront payés, 8'000 CHF/mois, les 5 mois restants sont prévus à 0 CHF. A noter qu’il m’a été indiqué que les statistiques officielles de la confédération retirent alors ces chômeurs qui ne coûtent plus, malgré le fait qu’ils continuent de “pointer” ! Et je ne parle pas de la disparition de ceux en “fin de droit”. Ce ne sont pas des chômeurs, et ils ne sont pas encore au “Social” !
    Pas vu, pas pris…
Tout va bien en Suisse, pas (très peu) de chômage, pas de problèmes !…
  • La première année, il fait l’erreur de faire ce qu’on lui demande: A savoir, postuler, refaire son CV, et se préparer à passer des supers entretiens. (Dignes des préparations de concours pour entrer au KGB ou la CIA, avec psychologues et tout. Bientôt il faudra un bilan de santé, un IRM complet, un casier judiciaire et un séquençage ADN … Jouer un rôle pour être embauché?)
    En un an, il aura postulé à 400 annonces, pour 4 entretiens… Reste 7 mois de survie, avant l’échéance fatidique “Zéro revenus”…
  • Il se réveille à temps et fait des jobs à la tâche, au mandat, accepte de réduire ses prétentions, et de s’exporter loin… Et il arrive à générer 50'000 de revenus: Avec 14 formations de 5 jours, ou autres, soit 700 F/j. Cela fait 2 semaines salariés chaque mois. Ouf! Il tiendra les 24 mois, et fera même cadeau de 10'000 CHF à l’état, pas énorme, mais il n’avait pas été encouragé au départ à faire mieux…
  • Il a donc droit à un second délai cadre et assurance chômage: 250 jour, à 4'000 CHF (approximation, doit pas être loin de la réalité). Ah, cela ne fait plus que 12 mois couverts, sur un délai de 24 mois. Un petit sursis, à petit prix. Mais c’est mieux que rien !
  • Il continue de faire 3'500 CHF/mois, et n’arrive pas à faire mieux. A la fin de la première année, il n’a pris aucun congé, passe 12 heures par jour pour trouver des solutions à s’en sortir, y compris le samedi. Il faut ensuite gérer le divorce ou la crise familiale, ou les ennuis de santé… Il n’a coûté que 500 CHF/mois au chômage et a travaillé à fond, pour un demi-revenu… Pour toucher la même chose que s’il n’avait fait aucun gain intermédiaire, rien glandé du tout… Sauf que maintenant, il a encore droit à 10,5 mois…

Mais attention, d’éviter “de signer” pour se mettre à son compte ou en indépendant (cela réduit à 3 mois la couverture, et cela fait donc économiser 6,5 mois à l’état, le “conseiller” en sera-t-il récompensé ?), il faut donc faire cela en portage salarial. (Moi je collabore avec www.Ketis.ch, ils sont très bien!)

Alors, on fait quoi ?

  • Mais à ce stade, il va être urgent de s’arrêter un moment ! Tout en continuant d’inonder les annonceurs de postulations (généralement) inutiles, comme l’exige l’ORP, bêtement ? Alors ? On fait quoi ? Finalement, trouver 20 clients à 5%, c’est galère ! Mais ensuite, c’est un peu plus résilient qu’un CDI à 100% voué à faire rebelote chômage 3 à 5 ans après? Mais plus à 100% des droits, et coûter encore des sous à la nation…
  • C’est aussi le moment de privilégier les mois sans revenus pour trouver des mois à doubles revenus. Car s’il gagne 2 x 3'500 en 2 mois, il recevra 1'000 CHF de chômage, soit 8'000 CHF pour 2 mois. Mais 1 mandat de 4 semaines, avec 7'000 CHF sur le mois, et un mois sans rien, lui rapportera 7'000 + 4'000, soit 11'000 CHF pour 2 mois… Cherchez l’erreur ! Mais évidemment, avec moins de prolongement de son droit (et s’il est déjà en dépassement, il s’en fiche…). Ce n’est pas du vol, c’est légal.

Ici aussi, en restituant 50% seulement dans tous les cas, l’encouragement est différent, et les éventuels abus plus atténués. Un travailleur qui cherche à bosser, sortira rapidement d’un chômage nuisible à sa santé et à l’économie de l’état.

Si vous êtes cadre ou ingénieur, faîtes une démarche avec Innopark, sans attendre le dernier moment, postulez de suite au démarrage. Mais il faut bien convaincre l’ORP d’être “incasable”, et de ne pas réussir à faire des gains intermédiaires, au moins le temps de les convaincre d’allez dans ce programme, qui est excellent: Enfin de l’intelligence dans la transition de carrières, en mode projets. Mais les places sont limitées.

Rejoignez ou créer un HUB, un groupe d’entraide, une corporation métier, des associations ou espaces coworking évolués (Tiers-Lieu). Attention, les activités associatives sont limitées à un maximum de 20% durant le chômage (Sur Vaud, à vérifier les autres…).

— NB. A priori, c’est une limitation sur l’engagement contractuel qui ne doit pas dépasser 20%. Ainsi, une activité bénévole qu’une personne peut arrêter instantanément est autorisée. C’est la disponibilité qui doit être assurée.

Notre coopérative de conseillers numériques, www.ICT-a.ch ou C2N !

Entraide

Si vous avez besoin d’un soutien numérique pour créer ou soutenir votre projet, des outils et des méthodes économiques, efficaces, sécurisés ? Contactez-nous, on pourra vous aider: www.ICT-a.ch et notre partenariat avec www.tech4good.ch (via www.CloudReady.ch) pourra s’avérer très efficace.

Si vous êtes un groupement de vendeurs, marketeurs, communicateurs, designers de beaux sites web, ou de services désirables: Contactez-nous aussi, car cette fois, c’est nous qui avons besoin de vous, on fera un échange de services ;-)

Pour les Quinquas, cela peut donc devenir une grosse galère !

Nous sommes sauvé, le CSIAS a saisi le problème !

Conférence de presse «Plus de fin de droit à partir de 55 ans — Alternatives à l’aide sociale» (22 février 2018)

De plus en plus de travailleurs âgés quittent prématurément la vie active et restent sans emploi sur le long terme. Afin d’éviter que ces personnes sortent définitivement du marché du travail et dépendent de l’aide sociale, la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) exige que les personnes de plus de 55 ans n’arrivent plus en fin de droit à l’assurance-chômage.

Les chômeurs de plus de 55 ans ont particulièrement de difficultés à retrouver un emploi et la proportion de ceux qui arrivent en fin de droit à l’assurance-chômage est supérieure à la moyenne. Pour ce groupe d’âge, il est alarmant de constater que la plupart des personnes en fin de droit n’ont plus la possibilité de trouver un emploi leur permettant de couvrir le minimum vital. La conséquence est souvent un déclin social et financier jusqu’à l’atteinte de l’âge AVS, qui conduit toujours plus fréquemment à l’annonce auprès de l’aide sociale.

https://csias.ch/fileadmin/user_upload/public/pdf/medien/medienkonferenzen/2018_medienkonferenz/180222_presentation_plus55_SKOS.pdf

C’est déjà râpé, en gouvernance spéculative, le message est clair !

Chères grandes institutions, qui depuis plus de 20 ans déjà, viriez vos seniors à 57, parfois à 60 ans avec mansuétude et compassion, en les encourageant ou les accompagnant de psys ou autres techniques pour se donner “bonne conscience”… Et de faire payer à LA Société (publique), en lieu et place de votre Société (commerciale), les coûts de ces 35 années de loyaux services, mais sans la formation continue adaptée pour les garder jusqu’au bout !

Un détournement légal de biens publics en quelques sortes !

Et bien désormais, il faudra les virer avant 55 ans !

Cela tombe bien (mal), c’est déjà une tendance largement entamée…

Alors que Monsieur AVS réclame la prolongation du travail à 70 ans ?

Ah ben il faudrait déjà être capable de fournir un travail à ceux de 50 balais les gars, vous êtes sur quelle planète ?

Mais ne soyons pas (trop) médisant, c’est bien mieux que rien !
Mais ce n’est pas encore fait… (doutes)

Bien revenus sur Terre, former vos associations de “baroudeurs”, et organisez-vous, cela va (probablement) empirer. De mon côté je monte l’association des Quinquas informaticiens: Nous rejoindre sur www.ICT-a.ch et si vous n’êtes pas dans le numérique, ou en avez ras-le-bol, on peut vous aider quand même. Votre carnet d’adresses peut vous rapporter ! Nos apporteurs de nouveaux contacts sont rémunérés 10% la première années et 5 % la seconde. Nous pouvons assurer le portage salarial pour transformer cela en gains intermédiaires et vous aider à prolonger votre “délai cadre”, tout en restant à 100% au chômage. Cela compterait en revenus salariés, même sans vraiment ‘bosser’… En plus, on peut faire un versement trimestriel, semestriel, annuel, et éviter le mensuel…
http://partner.ICT-a.ch pour recevoir les infos.

Qui plus est, c’est rendre service à vos contacts, d’avoir un second regard de baroudeurs du digital, habitués aux vendeurs d’usines à gaz inutilisables, rodés aux transitions utiles et un peu plus responsables… On fonctionne en coopérative, ce qui permet un “double” second regard, avec suppléance.

On organise aussi des formations: www.QuickLearn.ch/avis, car contrairement à beaucoup, nous avons à cœur de transmettre la culture numérique, au lieu de capturer les clients en les maintenant dans l’ignorance.

Nous formons un cercle d’entraide, nos membres actifs, et associés, sont signataires du contrat de solidarité avec la charte déontologique http://kalix.ICT-a.ch, un contrat “Open license” de la fondation Kalix.

Un dernier conseil, pour rebondir comme un dauphin :

Commencez par vous recentrer sur vos valeurs, les 3 principales, celles qui sont fondamentalement importantes pour vous. Abandonner les directions qui ne sont pas en phase avec celles-ci, et connectez les autres personnes qui partagent les mêmes que vous. Et laissez-vous guider ensemble, vers de nouveaux horizons, sans partis pris, sans contraintes, sans à priori, en devenant enfin vrais, sincères, libres… Et vous allez découvrir que finalement, le CDI, ce “Contrat D’esclavage Inconditionnel”, après lequel vous avez désespérément couru sans succès, n’est pas si enviable que cela. Mais parfois vous (n’)aurez (pas) de (la) chance, et avec le réseautage et le succès, vous en retrouverez un, quand vous ne l’attendiez plus, peut-être, ou pas…

Quelle importance ! Ce qui l’est, c’est de pouvoir chérir ceux qu’on aime, d’en aimer d’autres encore, et de rester en bonne santé. Le reste: Les grosses voitures, les voyages, les gadgets, les sorties, les super bouffes, ce n’est finalement pas aussi indispensable que de pouvoir se retrouver simplement entre amis bienveillants, les uns avec les autres: Et on peut le faire avec des crêpes ou du Popcorn, et de l’eau, cela n’a aucune importance…

Vous voulez connaître mes 3 valeurs à moi ? C’est ici: http://pascal.kotte.net

Faire quelque chose ?

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Pascal Kotté
quincamarre

Réducteur de fractures numériques, éthicien digital, Suisse romande.