Les troubles de stress post-traumatique

Répare-moi
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4 min readMar 29, 2017

Le deuxième concept important à comprendre et présent dans notre question de départ est celui du trouble de stress post-traumatique. C’est un syndrome, un trouble anxieux qui possède des caractéristiques spécifiques et précises. Il se caractérise par un syndrome de répétition et de reviviscence associé à des manifestations de retrait et des symptômes non spécifiques comme les troubles psychosomatiques ou les troubles de la personnalité. Une intervention et un encadrement psychologique sont obligatoires. (Cremniter et Laurent, 2005, p178)

Différents critères permettent de diagnostiquer le trouble de stress post-traumatique (TSPT). La victime a pour commencer vécu, été témoin ou été confrontée à des évènements durant lesquels son intégrité physique a été menacée à cause de blessures graves ou de risques de blessures ou de mort. La personne réagit à cet évènement par un sentiment de peur intense, d’horreur ou d’impuissance.

Le trouble de stress post-traumatique a des caractéristiques précises :

Le traumatisme éveille un sentiment de peur intense, d’horreur et d’impuissance. L’événement traumatique peut être revécu de façon persistante par des cauchemars, des «flash-back», ce qui peut provoquer la détresse (anxiété, dépression). (Fondation des maladies mentales, 2016).

Des comportements d’évitement, tel que faire des efforts afin de ne pas penser à l’événement traumatique, ou éviter certains lieux ou situations pouvant éveiller des souvenirs douloureux. À l’inverse, il peut y avoir une incapacité à se remémorer l’événement. Un sentiment d’engourdissement émotif, comme se sentir détaché des autres, ou encore, être incapable de ressentir des émotions telles que la tendresse ou le désir sexuel. Une hyperactivité pouvant se traduire par de la difficulté à se concentrer, à trouver le sommeil, ou encore, par un état de grande nervosité presque toujours en état d’alerte constante ou d’irritabilité

Cela peut entrainer des problèmes au niveau social, professionnel et familial. L’entourage n’arrive parfois pas à comprendre ce qu’a vécu la victime et cela ne fait que renforcer son malaise psychique. Toute personne qui a déjà vécu un TSPT reste vulnérable et peut, selon les circonstances, voir ses symptômes réapparaître. (Fondation des maladies mentales, 2016)

Le syndrome de répétition s’explique par le fait que la victime ne peut s’empêcher de revivre mentalement l’accident, l’événement traumatisant. C’est très éprouvant pour la victime en terme d’angoisse psychique et d’anxiété. Ces réminiscences apparaissent soit de manière soudaine soit en réponse à un stimulus en lien avec la situation traumatique de l’accident. L’événement va être revécu sous la forme d’hallucinations sonores ou auditives ou encore par illusion.

Pour A. Laurent (psychologue) les syndromes non spécifiques se manifestent par une fatigue psychique, physique, sexuelle ou encore par de l’anxiété. Des obsessions et comportements phobiques apparaissent, en lien avec l’accident. Ces comportements phobiques peuvent se limiter à la situation telle qu’elle a été vécue où avoir un spectre plus large et se traduire par un envahissement généralisé. (Cremniter et Laurent, 2005, p178–184)

Dans ce type de syndrome, le patient est également souvent victime de manifestations psychosomatiques. Les troubles psychiques se traduisent ici par des troubles physiques.

Il faut également noter les manifestions dépressives avec un sentiment d’abandon très marqué qui vient renforcer le sentiment de culpabilité. Certains patients sont aussi sujets aux troubles du comportement comme la drogue, l’alcool, la boulimie, l’anorexie, …

Les troubles de la personnalité font aussi partie des syndromes non spécifiques. Dans ce cas-ci, les barrières de protection s’effondrent et l’environnement devient menaçant pour la personne traumatisée. (Cremniter et Laurent, 2005, p178–184)

Différents encadrements peuvent êtres mis en place pour accompagner et soigner une personne qui souffre de trouble de stress post-traumatique, mais l’accompagnement psychologique dans la durée parait indispensable :

Préventif : soins immédiats

L’intervention thérapeutique doit tout d’abord être réalisée en préventif. Quand un accident ou un événement traumatisant survient, les soins ne sont pas apportés à ceux qui le demandent mais à toutes les personnes qui ont été exposées à l’événement et qui risquent de développer des troubles par après. Certaines personnes peuvent se sentir bien sur le moment mais développer seulement par la suite un trouble de stress post-traumatique.

Cette assistance immédiate a pour but de calmer l’angoisse et le stress au moyen d’une attention particulière, d’une présence et d’une écoute. Elle a pour but de permettre à la victime de se reconnecter à la réalité et de limiter les développements de troubles. Cette phase peut aller jusqu’à l’hospitalisation psychiatrique si nécessaire mais ne va pas plus loin en général que la prescription de médicaments même si cela reste relativement rare. (Cremniter et Laurent, 2005, p181–182).

Soins post-immédiats

Cette phase survient quelques jours après l’événement. Elle se caractérise par la réduction des symptômes de stress ou par des signes parfois minimes qui annoncent l’installation de la névrose traumatique.

Le débriefing psychologique est utilisé par groupe pour informer les victimes des risques qu’elles encourent de développer certains troubles et de leur offrir une aide si besoin. Durant ce débriefing chacun doit exprimer ce qu’il ressent, ce qu’il a vécu, ses émotions. Cet entretien peut aussi se faire individuellement si l’accident n’est pas collectif. Il faut en outre confier la réalisation du débriefing à un thérapeute à la fois expérimenté sur le plan psychopathologique mais également habitué et formé aux questions relevant du psychotraumatisme.

Certaines situations peuvent nécessiter une prescription de médicament, particulièrement pour soulager une dépression ou une insomnie, conséquences secondaires du trouble de stress post-traumatique.

Il est important de noter le fait que les éléments de l’agression entrent en résonnance avec les événements passés vécus par le sujet. Cela veut dire que pour un même accident, celui-ci va être vécu de manière différente par chacun en fonction de son parcours et de son passé. (Cremniter et Laurent, 2005, p182–183)

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