Les trois dimensions du partenariat stratégique sino-russe

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La dispute sino-soviétique des années 1950 a mené à la rupture complète des relations entre la Chine et l’Union soviétique et mis les deux géants communistes sur le pied de guerre pendant plusieurs décennies jusqu’à l’ouverture initiée par Mikhail Gorbatchev et Deng Xiaoping dans les années 1980. La normalisation des relations qui suivi a pavé la voie à un rapprochement entre les deux pays. L’effondrement de l’URSS a dématérialisé la menace soviétique qui pesait sur la Chine et a évacué la dimension idéologique du conflit qui opposait les deux frères communistes, permettant ainsi la construction d’une relation saine et mutuellement bénéfique. C’est dans ce contexte que dans les années 1990, Boris Eltsine et Jiang Zemin ont redéfinis les rapports sino-russes en établissant un « partenariat stratégique » visant à faire avancer leurs intérêts communs. Cet article propose de décortiquer ce partenariat en examinant ses trois grandes dimensions : géopolitique, militaire et économique. Mais avant, quelques mots sur la notion de partenariat stratégique.

Partenariat stratégique : ni alliance, ni coalition

Considérant l’ambiguïté du concept et la confusion qu’il peut causer par rapport à d’autres termes analogues, il convient de se demander : qu’est-ce réellement qu’un « partenariat stratégique »? D’après Thomas S. Wilkins, le partenariat stratégique n’est ni une alliance, ni une coalition — des termes qui selon lui ont trop souvent été confondus -, mais il se distingue des formes traditionnelles d’alignement par quatre propriétés principales[1]. Premièrement, un partenariat stratégique s’articule autour d’un principe général commun (par exemple, dans le cas qui nous occupe, la multipolarité dans le système international) habituellement lié à la sécurité des États concernés et non autour d’une tâche définie. Le partenariat stratégique est donc basé sur l’intérêt commun et pas nécessairement sur des valeurs communes. Deuxièmement, ce type de partenariat n’est pas tant orienté contre une menace que vers un but particulier. Ce faisant, les parties n’identifient pas un État spécifique en tant qu’ennemi, mais se préoccupent de menaces d’ordre plus général (le séparatisme ou le fondamentalisme par exemple). Troisièmement, un partenariat stratégique est par nature plus ou moins informel et n’implique par le fait même qu’un faible coût d’engagement. Par contraste, une alliance est formalisée par des documents contraignants qui déterminent rigidement les procédures à suivre dans une situation donnée. Enfin quatrièmement, les échanges économiques sont généralement partie intégrante des partenariats stratégiques aux côtés des considérations sécuritaires.

À la lumière de ces critères, certains affirment qu’il est impossible de parler de partenariat stratégique en tant que tel entre Moscou et Pékin, car un tel partenariat impliquerait une vision du monde à long terme et une compréhension commune de la place de chacun au sein de ce partenariat, ce qui ne serait pas le cas entre la Chine et la Russie. Bobo Lo par exemple préfère parler d’un « axe de commodité » (axis of convenience) en ce que la relation entre les deux puissances est plus tactique et instrumentale qu’elle est le fruit d’une perception commune du monde[2]. Le terme de partenariat stratégique peut néanmoins être retenu, car la relation sino-russe est identifiée comme tel par une grande part de la littérature sur le sujet ainsi que par les acteurs concernés.

De fait, la relation qui émerge après la fin de la guerre froide entre la République populaire de Chine et la Fédération de Russie, qui est qualifiée de partenariat stratégique, s’inscrit dans un effort de normalisation engagé sous Mikhail Gorbatchev et Deng Xiaoping dans les années 1980. C’est au cours du processus de normalisation que les chefs d’État règlent leurs différends territoriaux. Le partenariat stratégique, de son nom officiel Partenariat coopératif stratégique fondé sur l’égalité et la confiance et orienté vers le vingt et unième siècle fut établit en 1996 par Jiang Zemin et Boris Eltsine. Il fait suite à la déclaration de 1994 sur les « relations coopératives de bon voisinage, amicales et mutuellement bénéfiques entre les deux pays ». Neuf principes en lien avec le système international guident ce nouveau partenariat :

· La multipolarisation du système international comme garante de la paix et de la stabilité mondiale

· Le développement des pays et des civilisations sur un même pied d’égalité et dans le respect de leurs traditions propres.

· La globalisation économique et la régionalisation comme facteurs déterminants de la situation économique mondiale;

· Le rôle central des Nations unies dans le système international doit être soutenu et renforcé

· La création de conditions qui dissuaderont les puissances majeures d’étendre leurs alliances militaires ou économiques, d’en créer de nouvelles, ou de s’engager dans la confrontation ou l’endiguement;

· L’importance du Traité ABM (Anti ballistic missiles) pour le maintien de l’équilibre stratégique et la poursuite du désarmement nucléaire;

· Favoriser vigoureusement l’économie des pays en développement et renforcer leur rôle sur la scène internationale;

· Aspirer à l’établissement d’un ordre international juste et digne de confiance;

· La nécessité de perfectionner les mécanismes de dialogue existant à tous les niveaux pour développer le partenariat coopératif stratégique sino-russe[3].

À la lumière de ces principes se dessine ici un effort concerté en vue de contester l’hégémonie américaine de l’après-guerre froide. L’accent mis sur la multipolarisation des relations internationales et la réitération de la centralité de l’ONU dans le système international laisse entrevoir la volonté de contrepoids à l’unique superpuissance émergeant à la fin de la guerre froide, sans pour autant la viser directement. Effectivement, aucun des deux pays n’apparait, au moment de l’établissement du partenariat (ni même aujourd’hui d’ailleurs), souhaiter une confrontation frontale avec les États-Unis.

Ainsi, le partenariat stratégique, bien qu’établit dès 1996, reste relativement limité jusqu’à la présidence de Vladimir Poutine. D’une part, en Extrême-Orient russe prospère à cette époque une perception négative de la Chine au sein de la population, largement entretenu par des démagogues locaux tel que le gouverneur du Primorsky Kraï Evgueni Nazdratenko par contraste à l’attitude plus sobre à Moscou. L’appréhension face à l’expansionnisme d’une Chine en plein essor économique et démographique vis-à-vis d’un Extrême-Orient russe en déclin considérable depuis l’éclatement de l’URSS a exacerbé des sentiments xénophobes chez les populations russes qui craignent d’être absorbés[4]. D’autre part, le commerce transfrontalier dans les années 1990, largement illicite dans le contexte d’effondrement économique en Russie, a très vite acquis une réputation inégale en faveur de la Chine[5].

Nonobstant ces perceptions négatives, les efforts de Poutine pour mettre au pas les gouverneurs locaux dans les années 2000, de même que le développement d’une politique étrangère dite « multi-vectorielle » a permis un rapprochement de plus en plus poussé avec Pékin, délaissant progressivement les velléités occidentalistes subsistant de l’époque Eltsine[6]. Le partenariat stratégique sino-russe s’en est trouvé renforcé le long de trois axes : géopolitique, militaire et économique.

Dimension géopolitique : l’hégémonie états-unienne dans le collimateur sino-russe

L’importance géopolitique du continent eurasien pour les États-Unis a été reconnue dans le célèbre ouvrage Le grand échiquier de Zbigniew Brzezinski, ancien conseillé à la sécurité nationale sous le président Jimmy Carter. C’est dans cet ouvrage que Brzezinski déployait sa thèse sur la nécessité pour les États-Unis de contrôler l’Eurasie afin de conserver leur hégémonie mondiale. « La façon dont les États-Unis « gèrent » l’Eurasie est d’une importance cruciale », écrit-il. « Le plus grand continent à la surface du globe en est aussi l’axe géopolitique. Toute puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois régions les plus développées et les plus productives[7] ».

S’il est permis de douter que le gouvernement américain se soit entièrement approprié cette conception de la géopolitique eurasienne, force est de reconnaître qu’une telle vision ne peut que sonner l’alarme d’une Chine en pleine ascension qui gagne rapidement en influence non seulement en Asie du Sud-Est, mais également partout dans le monde, tout comme elle entre en contradiction avec les velléités de grande puissance de la Russie. La crainte de l’hégémonisme états-unien apparait ainsi comme la force motrice du partenariat sino-russe.

Il existe effectivement une corrélation entre la dégradation des relations sino-américaines et russo-américaines d’une part, et la prise en importance du partenariat sino-russe d’autre part. La fortification du partenariat a été opéré en réaction aux divers bouleversements géopolitiques initiés, du moins dans la perception des principaux intéressés, par les Américains comme la volonté de l’OTAN d’intégrer des États de l’ex-bloc communiste et le projet de bouclier anti-missiles entre autres[8].

Selon Chaka Ferguson, le partenariat stratégique est caractérisé à la fois par un agenda révisionniste du système mondial et une acceptation de celui-ci en ce que tant la Chine que la Russie souhaitent une intégration à l’ordre dominé par l’Occident, mais sans la domination de ce dernier. Ainsi, si Moscou et Pékin n’ont pas forgé une alliance traditionnelle dans le but de contrebalancer économiquement et militairement les États-Unis, ils ont toutefois adopté une stratégie normative dans le but de neutraliser les capacités américaines dans leur espace[9]. Le renforcement de notions telles que la non-ingérence dans les affaires internes, la primauté de l’ONU dans gouvernance internationale et l’intégrité territoriale sert un discours anti-hégémonique prônant un ordre multipolaire ne bénéficiant pas seulement à une unique puissance, en l’occurrence les États-Unis.

Sur un autre registre, le partenariat souligne un support mutuel des deux capitales sur certains dossiers de sécurité qui les touchent. Concrètement, les deux nations s’entendent sur l’importance de concepts géopolitiques tels que le respect des sphères d’influence et l’équilibre des puissances et partagent une vision commune de l’architecture sécuritaire post-11 septembre. Moscou a souscrit à la politique de la « Chine unique » chère à Pékin en réaffirmant que la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime de la Chine, niant en cela la légitimité de Taïwan. La Russie a également offert son soutien à Pékin dans la suppression des velléités séparatistes dans le Xinjiang et au Tibet. Quant à Pékin, elle a supporté la Russie dans le conflit qui l’opposait à la rébellion tchétchène, se démarquant en cela de la position occidentale qui condamnait la répression russe[10], tout comme elle s’est bien gardée de critiquer l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014.

Dimension militaire : quand le commerce d’armes est maître

Le partenariat stratégique sino-russe a aussi amené une coopération militaire entre les deux pays qui s’est exprimée au travers de la vente d’armements, de transferts de technologies et d’exercices militaires conjoints. Certains parlent d’une alliance en devenir contre un hégémonisme états-unien rampant en Asie de l’Est, pointant à l’inéluctabilité d’un conflit sino-américain, alors que d’autres soulignent plutôt le manque de coordination entre les forces chinoises et russes pour qu’une telle alliance se réalise. Ce qui est sûr, c’est que la Chine, dans son effort de modernisation des forces armées, dépend encore largement des transferts étrangers de technologie, russes notamment. Tant la marine que l’armée de l’air ne sont pas développées au point de pouvoir se mesurer aux États-Unis, et malgré l’expérience acquise récemment, la consolidation de la sécurité intérieure et extérieure est nécessaire avant que la Chine puisse projeter sa puissance comme le font les Américains[11].

Depuis les événements de la place Tiananmen en 1989, la Chine est frappée d’un embargo sur la vente d’arme. Ce faisant, elle n’est pas en mesure de s’approvisionner sur les marchés d’armements internationaux pour assoupir ses efforts de modernisation militaire. C’est dans cette mesure que la Chine est dépendante de la Russie qui accepte de lui vendre des armes et des équipements de pointe, des technologies et même des droits de production sur certains produits[12]. La relation militaire apparait ainsi comme la dimension la plus prometteuse d’avenir du partenariat stratégique. La stabilité en Asie est dans l’intérêt tant de la Chine que de la Russie, c’est donc dans cet optique que des échanges de personnel et de la formation entre les deux corps armés surviennent. La Russie a aussi démontré une volonté de partage accrue des informations recueillies par ses satellites à la Chine[13].

La normalisation des relations sino-soviétiques dès 1989 et l’effondrement de l’Union soviétique qui a suivi en 1991 a amené la Chine à revoir sa stratégie de défense. Effectivement, l’emphase est passée de la préparation à une guerre terrestre totale à la construction d’une force de défense moderne en mesure de servir de déterrent à une agression majeure et capable de gagner des guerres locales. C’est la doctrine de « défense périphérique » (peripheral defense), qui veut que les forces armées soient limitées en nombre mais plus efficaces dans les théâtres d’opération rapprochés, nommément par-delà le détroit de Taiwan et la mer méridionale de Chine. Ce réalignement de la politique de défense chinoise a rendu évidentes les carences en équipement de pointe capables de servir les nouveaux objectifs, d’où une emphase sur le développement d’une marine et d’une armée de l’air modernes. Étant donné l’embargo occidental, la Chine s’est naturellement tournée vers la Russie pour la modernisation de ses forces armées, si bien que malgré la volonté de faire des échanges économiques la pierre angulaire du partenariat stratégique, c’est plutôt la vente d’armes qui en est devenu la plus importante dimension[14].

Les chiffres en sont, à ce titre, impressionnants considérant l’absence de relations diplomatiques avant la normalisation initiée à la fin des années 1980. Entre 1996 et 2000, la Chine a acheté pour $8 milliards, alors que de 2000 à 2009 on parle d’environ $27 milliards. Si les montants ont diminué depuis — en 2017, ils se chiffraient à $1,5 milliard[15] –, ces achats ont été, et le sont toujours dans une certaine mesure, le principal carburant de la modernisation militaire chinoise[16]. Les types d’équipements acquis varient des avions cargos de courte et longue portée à des chasseurs à réaction en passant par des tanks, des destroyers, des sous-marins et des défenses anti-aériennes entre autres. Les décideurs russes, bien que conscient des retombées tant en espèces sonnantes et trébuchantes qu’en termes d’emplois dans le secteur de la défense, gardent néanmoins certaines précautions quant aux armements livrés à la Chine, en particulier pour ce qui est des systèmes plus avancés. En effet, la Russie reste sur ses gardes, craignant une menace future de la part du mastodonte économique qu’est la Chine et qui pourrait très bientôt devenir elle aussi une puissance militaire pouvant concurrencer Moscou[17]. Certains affirment d’ailleurs que l’on n’y serait déjà[18].

Dimension économique : la part belle aux hydrocarbures

Les échanges économiques étant une pièce maîtresse des partenariats stratégiques, Pékin et Moscou y ont accordé une place importante dès le début malgré des succès mitigés. Mis à part la vente d’armement, qui été abordée dans la section précédente, les échanges économiques entre la Chine et la Russie ont observés une augmentation notable et constante au fur et à mesure du développement du partenariat.

Considérant l’appétit insatiable de la Chine pour les ressources énergétiques dû à son développement économique effréné, dès 1993 une politique de sécurité énergétique est établie. La situation de dépendance énergétique de la Chine a amené les dirigeants à tout mettre en œuvre pour assurer l’approvisionnement en pétrole afin qu’elle « ne soit pas vulnérable à un blocus ou à un embargo de la part d’un pays hostile[19] ». C’est dans cette veine que Pékin s’efforce de coopérer avec les différents États en matière de sécurité énergétique dans l’Asie-Pacifique. La dépendance énergétique déteint donc fortement sur la politique extérieure chinoise et vise essentiellement à diversifier l’approvisionnement, développer les ressources nationales et améliorer l’efficacité énergétique[20]. Le partenariat stratégique avec la Russie s’inscrit dans cette orientation de la politique étrangère et énergétique, puisque la Russie est un grand détenteur de ressources énergétiques.

Le secteur pétrolier recèle le potentiel le plus prometteur d’avenir en ce qui a trait aux relations économiques sino-russes. La Chine et la Russie sont partenaires dans ce domaine depuis 1995 malgré des restrictions de quantité dû à la cherté du transport par train ou par bateau à partir de la Sibérie orientale. Selon Jing-Yun Hsu et Jenn-Jaw Soong, deux raisons majeures motivent quand même la Chine à continuer d’acheter le pétrole russe. D’abord, Pékin veut établir une réserve de pétrole stratégique dans sa région côtière afin de subvenir à la demande rampante. Ensuite, elle veut diversifier son approvisionnement dans le but d’être moins dépendante de ses fournisseurs au Moyen-Orient et en Afrique. La part sans cesse grandissante de pétrole importé de Russie par la Chine a d’ailleurs amené, en 2011, les deux gouvernements à échanger dorénavant en roubles plutôt qu’en dollars américains. Selon des experts, la crise de 2008 et l’ouverture d’un nouvel oléoduc en Sibérie en seraient à l’origine[21]. En dépit de la relation bilatérale entre Pékin et Moscou et des projets conjoints pour un pipeline Argansk-Daqing, la Russie n’entend pas faire systématiquement profiter la Chine de tarifs préférentiels sur les hydrocarbures. La compétition entre Tokyo et Pékin pour attirer les flux pétroliers profite à Moscou, qui a plutôt décidée de construire un autre oléoduc (Taishet-Perevoznaya Bay) aboutissant en mer du Japon. Le Kremlin a préféré avoir la possibilité de vendre à plusieurs clients aux prix du marché plutôt qu’à un seul client à un prix négocié d’avance[22].

Le commerce sino-russe a augmenté substantiellement depuis l’établissement du partenariat stratégique, pour atteindre $88 milliards en 2015[23]. Pékin exporte une variété de produits, dont beaucoup de produits manufacturés, mais les importations chinoises en provenance de Russie se composent principalement d’armes, d’énergie et de matériaux bruts. Afin de développer la variété des échanges, des accords ont été passé pour que des centrales nucléaires russes soient installées en Chine, de même que plusieurs projets coopératifs sur notamment la nanotechnologie et la fabrication d’hélicoptères non-militaires. En revanche, ces projets ont peu de chances d’inverser la tendance actuelle car la Chine se tourne d’abord vers l’Occident et le Japon pour la technologie et la machinerie qu’elle a besoin. Il reste que l’énergie est maître dans le commerce sino-russe. En effet, 40% des exportations russes en Chine sont de l’énergie, passant de $500 millions en 2001 à $6,7 milliards en 2007. Cette relation semble avoir le vent dans les voiles dû à la dépendance du Kremlin vis-à-vis les revenus des exportations énergétiques et l’appétit sans fin de la Chine[24].

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Pour conclure, le partenariat stratégique sino-russe a beaucoup fait parler en Occident. Certains l’ont sous-estimé, d’autres l’ont surestimé. Il reste que la volonté de bâtir un ordre multipolaire est bien présente, et l’est de plus en plus au sein des pays émergents. Actuellement, tout pointe vers la concrétisation d’un axe de puissance alternatif dans un avenir pas si lointain. On peut en fait déjà dire que c’est le cas. L’intégration de l’Inde, dont la Russie cherche à se rapprocher pourrait réellement changer la donne en Asie et, qui sait? peut-être que le nouveau pôle de puissance sera bientôt un triangle Chine-Russie-Inde.

Références:

[1] Wilkins, Thomas S. (2008). « Russo-Chinese strategic partnership: A new form of security cooperation? ». Contemporary Security Policy, Vol. 29, №2, pp. 359–361

[2] Lo, Bobo. (2008). Axis of convenience. Moscow, Beijing, and the new geopolitics. Londres: Chatham House, p. 3.

[3] Constantin, Christian. (2000). Vers une nouvelle alliance? : Le partenariat stratégique sino-russe et les limites des approches étato-centriques. Montréal : Centre d’études des politiques étrangères et de sécurité, p. 2–3.

[4] Rozman, Gilbert. (2010). « The sino-russian strategic partnership », dans Bellacqua, James (dir.). The future of China-Russia relations. Lexington: The University Press of Kentucky, p. 15–16.

[5] Gulick, John. (2007). « Russo-Chinese energy cooperation: Stepping stone from Strategic partnership to Geo-economic integration? ». International Journal of Comparative Sociology, Vol. 48, №2–3, p. 208.

[6] Lo, Bobo. (2008). Op. cit. pp. 39–40.

[7] Brzezinski, Zbigniew. (1997). Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde. Paris : Bayard, p. 59.

[8] Constantin, Christian. (2000). Op. cit. p. 8.

[9] Ferguson, Chaka. (2012). « The strategic use of soft balancing : The normative dimensions of the Chinese-russian “strategic partnership” ». Journal of Strategic studies, Vol. 35, №2, p. 200

[10] Lo, Bobo. (2004). « The long sunset of strategic partnership : Russia’s evolving China policy ». International Affairs, Vol. 80, №4, p. 296.

[11] Cabestan, Jean-Pierre. (2014). « Jusqu’où ira la Chine dans son affirmation de puissance? », Le Débat, Vol. 2, №179, p. 125–126.

[12] Constantin, Christian. (2000). Op. cit. p. 10.

[13] Billette, Marc-André. (2008). Le triangle stratégique Chine-Russie-Inde : Possible contrepoids à l’hégémonie américaine? Mémoire de M.A., Université du Québec à Montréal, p. 30–31.

[14] Yuan, Jing-dong. (2010). « Sino-russian defense ties : The view from Beijing », dans Bellacqua, James. Op. cit. pp. 205–207.

[15] Radio Free Europe/Radio Liberty. (2018). « Russian Arms Deals ». 22 octobre, récupéré de: https://www.rferl.org/a/29556902.html

[16] Menon, Rajan. (2009). « The limits of chinese-russian partnership ». Survival, Vol. 51, №3, p. 113

[17] Yuan, Jing-dong. (2010). Op. cit. pp. 208–216.

[18] Lo, Bobo. (2008). Op. cit. p. 75.

[19] Legault, Albert, André Laliberté & Frédéric Bastien. (2004). « Le triangle Russie/États-Unis/Chine : Un seul lit pour trois? ». Sainte-Foy : Presses de l’Université Laval, p. 133.

[20] Ibid. p. 134.

[21] Hsu, Jing-Yun & Jenn-Jaw Soong. (2014). « Development of China-Russia relations (1949–2011) ». The Chinese Economy, Vol. 47, №3, 2014, pp. 81–82.

[22] Gulick, John. (2007). Op. cit. pp. 217–218.

[23] Megits, Nikolay. (2016). « The Impact of Russia-China Trade Relationship on the U.S. Economy ». Journal of Eastern European and Central Asian Research, Vol. 3, №2, p. 2.

[24] Menon, Rajan. (2009). Op. cit., pp. 122–123.

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Raphael Robitaille
Réseau québécois d’études postsoviétiques

Étudiant à la maîtrise en science politique, bachelier en science politique — relations internationales