Dycosh, artiste et influenceur d’origine congolaise, intervenant des ADICOM Days 2017

ADICOM Days 2017 : l’Afrique numérique en chiffres

L’Afrique compte plus de 70% de jeunes de moins de 25 ans, et près de 41% d’urbains. Par ailleurs, le taux d’équipement mobile a augmenté de 344% entre 2007 et 2016, et le taux d’accès au haut débit a augmenté de 58% entre 2015 et 2016. Cette croissance spectaculaire du taux de pénétration, des pratiques et des outils digitaux en Afrique ces dernières années explique la multiplication des rendez-vous sur la thématique. C’est pour mieux comprendre les tendances à venir, que nous avons assisté hier, mercredi 2 mars, au salon Africa Digital Communication (ADICOM Days), qui tenait sa première édition à Paris, porté par les agences Totem Experience et Hopscotch Africa.

Mathilde Bricault
Reputation Squad
Published in
3 min readMar 3, 2017

--

De la nécessité d’y être (sur les réseaux sociaux)

Les réseaux sociaux sont devenus en quelques années la première source d’information et de divertissement pour beaucoup de jeunes africains, devant les médias traditionnels (télévision et radio).

Les jeunes internautes du continent passent en moyenne 2h20 par jour sur Internet et les réseaux sociaux, contre 1h40 devant la télé.

Si les médias traditionnels ne sont pas encore en voie d’être supplantés, ils optent eux aussi pour des déclinaisons numériques et développent leurs propres stratégies sur les réseaux sociaux afin de toucher les jeunes et de s’adapter à leurs pratiques de consommation de l’information et du divertissement. Les marques ainsi que les institutions des pays africains l’ont également compris : la communication 2.0 impose de s’appuyer sur des codes et des réseaux d’influenceurs spécifiques.

Les présidences des pays africains s’y mettent aussi, créent des services spécialisés et développent progressivement leurs présences en ligne, par exemple le Rwanda et son Président Paul Kagame, hyperactif sur les réseaux sociaux, la Côte d’Ivoire, l’Egypte ou encore le Gabon.

Des freins majeurs au déploiement des stratégies digitales des entreprises

Toutefois le déploiement de ces stratégies implique l’accès à une véritable expertise. Celle des “influenceurs”, nouvel eldorado et perspective de carrière pour de nombreux jeunes africains, et celle des entreprises spécialisées dans tous les métiers du digital. D’après une étude du cabinet Limelight conseil, portant sur plus d’une centaine d’entreprises implantées dans 7 pays africains, 80% des entreprises interrogées ont des profils ou une direction spécifique pour leur stratégie digitale, et 61% considèrent qu’il est difficile de trouver des entreprises prestataires de qualité dans ce domaine. Enfin, plus de 50% déclarent avoir des difficultés à identifier les bons influenceurs dans la mise en œuvre de leur stratégie.

Une Afrique encore peu connectée

Si l’Afrique se distingue par une progression à deux chiffres des souscriptions à l’Internet mobile depuis quelques années, il faut toutefois rester conscient de la réalité du continent, que quelques chiffres suffisent à rappeler : en 2017, 600 millions d’africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et seuls 30% des africains ont accès à Internet, contre près de 50% pour le reste du monde, et 80% pour les pays développés.

Avec plus de 362 millions d’internautes mobiles, pour une population qui atteint aujourd’hui 1,2 milliard de personnes, l’Afrique se caractérise surtout par les grandes disparités qui séparent, en termes d’accès et d’équipement, les pays côtiers des pays enclavés, les urbains des ruraux, les pays émergents ou développés des pays les moins avancés.

Ainsi, le Nigeria, avec plus de 90 millions d’internautes, rassemble à lui seul près de 25% des abonnés du continent.

Au manque criant d’infrastructures s’ajoute un coût de la data encore très élevé, et de faibles remparts face à la cybercriminalité. Un dernier chiffre majeur concernant l’influence des réseaux sociaux tend à relativiser encore un peu plus leur impact sur le continent. Interrogés sur les instances qui les influencent le plus, les jeunes africains ne classent les réseaux sociaux qu’en quatrième position, loin derrière la famille, la religion et les amis.

Un potentiel de croissance inégalé

Reste à souligner l’immense potentiel du continent dans le domaine du numérique. D’après les estimations de l’ITU (International Telecommunications Union), le nombre de smartphones devrait plus que doubler d’ici à 2020 pour dépasser les 500 millions d’utilisateurs connectés à internet, notamment grâce à l’émergence des smartphones low cost.

--

--

Mathilde Bricault
Reputation Squad

Senior consultant @reputationsquad I tweet about #AugmentedInfluence #digital #web #tech #comics #politics and #poetry