Le marché, plaisir sans frontière

Gaëlle
3 min readAug 21, 2016

Je reviens du marché. Irrésistible rendez-vous du dimanche matin. Les odeurs de poissons, de rôtisserie, mêlées à une pointe de basilic par-ci, un parfum de melon par-là… Vu l’heure tardive, ça faisait longtemps que les effluves de pain frais et de viennoiseries avaient disparues !

Comme beaucoup de gourmands, j’aime faire mon marché. Généralement, j’ai besoin d’une ou deux choses et je sais que les étals vont faire le reste… M’attirer sur de belles nectarines, sur une tranche de pâté de lapin, un filet de lieu, voire une barquette complète de couscous !

J’aime me promener dans les allées et regarder la provenance des produits. Du local, au plus lointain. Des plateaux bien ordonnés de pêches du sud de la France, aux cagettes de bois usées et terreuses pleines de patates du village d’à côté.

Il y a toujours un musicien qui pousse la chansonnette, un marchand qui rappelle qu’ “ils sont bons [ses] melons, ils sont bons !”, un vendeur d’ustensiles de cuisine miraculeux, un rémouleur, un rempailleur de chaises et un marchand qui vous promet de régler tous vos problèmes de santé si vous achetez sa gelée royale.

Le marché est un endroit convivial. Un lieu où l’on aime prendre son temps. Où on papote, s’échange des recettes dans la file d’attente. Compare ses habitudes : “Ah bon, vous les décortiquez complètement vous les crevettes grises ?!”

Les marchés sont particulièrement agréables en semaine lorsqu’ils sont moins fréquentés. On a aussi l’option d’y venir plus tôt le dimanche ou carrément après midi si on ne recherche pas un produit particulier. Ce midi, comme il était tard, mon charcutier était d’ailleurs en train de trinquer avec ses collègues.

En repartant, j’ai fait une halte auprès du bouquiniste qui tient un stand sur l’espace dédié aux brocanteurs, fleuristes et autres camelots. J’en ai profité pour acheter deux livres de poche. Futures lectures de fin d’été. Et je suis rentrée chez moi bien contente de mes petits achats et de ma promenade olfactive !

Ce plaisir du marché, je l’avais à Montréal. J’habitais non loin du marché couvert Jean-Talon qui est un régal pour les yeux et les papilles. En saison, j’adorais manger du blé d’Inde (maïs) beurré ! Et même si je m’armais de grands sacs, ils n’étaient jamais suffisants pour mes kilos de fruits et légumes !

Comment résister à ces étals colorés, ses petits paniers tout prêts qui vous disent “achète-moi, achète-moi, tu trouveras une idée de recette plus tard !” Pour des Français habitués au côté bordélique des marchés, les étals canadiens sont en comparaison, des exemples d’ordonnancement.

©VM

À Vancouver, le marché couvert de l’île Granville est également un incontournable et la charcuterie Oyama un rendez-vous immanquable pour tout amateur de saucisses ou autres pâtés. Il existe aussi plusieurs petits marchés de quartiers l’été.

La culture des marchés est moins importante au Canada qu’en France mais elle prend de l’ampleur. À Vancouver, le succès des Farmers Markets ne se dément pas. Les gens veulent savoir d’où viennent leurs produits et encourager le commerce local.

Les hivers rigoureux canadiens ne facilitent pas l’installation de marchés de quartier… Si en France, les grandes ou petites places accueillent leur marché toutes les semaines et à l’année, il est plus difficile de tenir un étal au grand air en février à Montréal ! Les Québécois apprécient d’autant plus leurs marchés estivaux.

Faire son marché, c’est beaucoup plus que remplir un panier de fruits et légumes, c’est s’imprégner de la culture locale et des habitudes. Parfaire sa géographie régionale et s’étonner devant certains produits.

Cette année, j’ai échangé ma cure annuelle de bleuets contre un plaisir printanier qui m’avait manqué : les asperges blanches !

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Gaëlle

Franco-Canadienne, récemment rentrée en France. Je redécouvre l’Hexagone avec un regard “érablisé” https://erableetcreme.wordpress.com/