Les ex-expats vont (aussi) voter
On entend plus parler que de ça. Les élections approchent à grand pas. Déjà, il y a près d’un an, alors que je rentrais en France, on en entendait tout le temps parler. Il est vrai, les affaires et scandales, les piques envoyées aux uns et aux autres, les clashs et les lapsus, font plus de bruit que les programmes, les propositions, et les solutions qui pourraient améliorer la vie des Français.
Emploi, éducation (scolarité des enfants), logement, santé, fiscalité, etc : autant de questions qui préoccupent à divers degrés les Français qui rentrent après une expatriation. Les Français de l’étranger font l’objet de nombreuses attentions des candidats et d’un mailing intensif. Au moment de rentrer, on se désinscrit du registre des Français de l’étranger et par là même des listes électorales consulaires. Cela fait partie des démarches indispensables dans tous les penses-bêtes des choses à faire avant de rentrer, comme le “simulateur des démarches au retour” peut vous le rappeler. Mais bon, les candidats vous gardent au chaud, dans leur listes de diffusion, et on continue de recevoir un peu (voire beaucoup) de spam électoral. Avec des propositions ultra ciblées pour les Français de l’étranger (ou un fantasme du Français de l’étranger ?) qui ne te concernent plus trop… et pendant que d’autres sujets sont archi archi brûlants pour toi.
Pas de mailing ciblé pour les impatriés. Pas de décortication d’une partie de leur programme qui pourrait vous intéresser plus particulièrement et qui serait adressée à ceux qui sont dans cette situation un peu spéciale qu’est le retour.
Après tout, les sujets qui nous intéressent, cités plus haut, intéressent tous les Français de France, non ?
Peut-être aussi que l’explication réside dans le fait que la situation du retour est un catalysateur de problèmes existants et touchant bien des gens.
En plus d’une situation et de besoins spécifiques, un autre élément mérite notre attention. En effet, pendant l’expatriation, il y a des Français qui restent archi connectés à tout ce qui se passe en France. Ils regardent la TV française, lisent les médias français. Ceux-là sont parfois moins au courant de ce qui se passe dans le pays où ils vivent. Il y en a d’autres qui ont un peu coupé le cordon ombilical. Et le retour, surtout aussi proche des élections, c’est comme un catapultage sur une nouvelle planète politique. Il faut un petit temps pour reprendre le fil, se replonger, resituer, re-lire entre les lignes, retrouver le bon décryptage, le bon code. Comprendre la structure, la façon d’exposer sa pensée si spécifique à la France. Dans tous les cas, on a été imbibés d’autres cultures, on a baigné dans d’autres systèmes politiques et électoraux, qui ont pu fortement influencer notre façon de penser. Et, peut-être, notre façon de voter.
Il ne reste que trois semaines. Courrier Expat publie un article sur les sujets attendus par les Français de l’étranger, dans lequel la question du retour est effleurée.
Grâce au travail formidable d’Anne-Laure Fréant et du projet Retour France (ici le site, et ici sur Medium) au rapport de la sénatrice Hélène Conway-Mouret en 2015, aux reportages de plus en plus fréquent sur le sujet, l’intérêt porté aux ex-expats semble grandir.
Il me ainsi semblait qu’il manquait tout de même de données concernant le retour et le vote. D’où l’idée d’un petit sondage qui pourra permettre de capter des petites tendances, valider ou rejeter des suppositions.
Car le vote montre aussi la place des Français de retour au pays, dans leur société d’origine.
Les ex-expats rentrés en 2016 brandissent avec fierté leur carte d’électeur sur les réseaux sociaux. Ceux qui l’ont reçue plus tardivement s’angoissent de ne pas voir ce précieux courrier arriver. L’un des droits les plus fondamental en démocratie n’est pas perçu comme étant automatique. Habitués à batailler pour chaque démarche administrative, ces anciens Français de l’étranger ont le sentiment de ne pas être des citoyens à part entière, pas encore en tout cas.
Vous pouvez répondre directement ici au sondage et vous exprimer. Seulement dix petites questions. Partagez largement à tous les ex-expats, plus on est nombreux, plus les données sont fiables. Les résultats seront bien sûr partagés avec tout le monde, sur Medium et sur twitter.
