Revenir en France et travailler sur son état d’esprit

Marieisback
Retour en France
4 min readApr 1, 2017

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Cela fait maintenant 9 mois que je suis revenue en France.

Dès mon premier jour à Miami, je me suis demandée à quel point il serait difficile de revenir en France. J’avais minimum 2 ans et 3 ans maximum devant moi pour profiter des Etats-Unis, de la Floride et de ses 355 jours de soleil par an et je me posais déjà cette question du retour.
Le risque, lorsqu’on vous ouvre les portes du paradis pour une période déterminée, ce qui était mon cas, est que vous y deveniez «accro». Avant de partir pour les Etats-Unis, il faut l’admettre, j’étais en quelque sorte conditionnée. Presque en mode “survie”. Survie dans le tumulte de la vie parisienne (pourtant j’aimais ça aussi), survie dans la vie quotidienne et professionnelle, hormis pendant les vacances où je vivais des périodes de détente et de décompression. Avec le recul je me dis que je n’étais tout simplement pas dans le bon état d’esprit.

Lorsqu’en 2013 j’ai quitté la France, je savais dès le départ que vivre à l’étranger me changerait en profondeur. Par contre, je n’avais pas réalisé que cette évolution personnelle serait irréversible. Que je ne me sentirais plus uniquement française mais aussi citoyenne du monde. Que cela m’ouvrirait autant l’esprit. Et aussi, excellente nouvelle, que revenir en France serait un peu dur au début, mais pas tant que cela finalement.

Pendant ma période d’expatriation, j’ai appris en premier lieu à m’ adapter. La faculté d’adaptation est certainement une des qualités de tout candidat à un départ prolongé pour l’étranger. Mais elle prend vraiment tout son sens lorsqu’on la pratique tous les jours. Pour ma part, à mon arrivée, je n’avais aucun contact ni emploi, à la différence de mon mari. J’avais comme principaux atouts d’avoir un niveau d’anglais convenable et un tempérament sociable mais j’étais inhibée par la crainte de ne pas comprendre d’un seul trait mes interlocuteurs (qui parlaient bien vite parfois, et avec différents accents). Il a donc fallu que je me prenne par la main. Il faut l’avouer, au début, tout exercice du quotidien pouvait rapidement devenir une difficulté, comme appeler un fournisseur internet, faire réparer un problème de plomberie, trouver la bonne assurance automobile, ou encore parler aux vendeurs dans les boutiques ou au supermarché. Ah les fameuses “small talks”, ces courtes conversations avec des inconnus, c’était plutôt rare où je vivais à Paris.

Je me suis permis de faire cette parenthèse et de revenir sur cette période des premiers pas à Miami car c’est presque ainsi que j’ai ressenti ma réinstallation dans ma nouvelle ville française, Lille. A mon arrivé, j’ai donc mobilisé toutes mes facultés d’adaptation. Comme ma ville d’adoption m’était quasi inconnue, j’avais beaucoup à découvrir et cela me convenait bien ainsi, je le reconnais.
Pour préparer mon retour, j’avais lu différents articles sur le retour de l’étranger, et bien entendu, les témoignages des membres du groupe Retour en France après une expatriation. Beaucoup d’idées convergeaient dans le même sens. Voici pêle-mêle certains verbatims qui m’avaient marquée : “je me sens déprimé”,” je n’arrive plus à reprendre une routine, ou quand j’y arrive, elle me pèse”, “je me sens en décalage avec mes amis, ma famille, personne ne s’intéresse à mon expérience à l’étranger”, “quand je parle de ma vie à l’étranger, j’ai l’impression d’ennuyer mes interlocuteurs”, etc.. etc…
Je ne vous mentirai pas : ces ressentis ou propos, je les ai vécus ou entendus les premiers mois, mais maintenant c’est terminé. Parce que j’ai commencé à travailler sur mon état d’esprit.

Voici les démarches que j’ai faites, et qui m’ont aidée : tout d’abord, sur le même groupe Retour en France après une expatriation, créé et animé par Anne-Laure Fréant, également auteur du Guide du retour en France, j’ai rencontré virtuellement des personnes formidables, dont Constance qui est aussi à l’orgine d’un groupe dédié aux professionnels de la communication et dont je fais partie : Com d’ailleurs.
Egalement, j’ai suivi deux formations qui m’ont vraiment aidée à débloquer ma créativité et à travailler dans le flow, à accepter “qu’être moi suffit”, autour de projets liés à l’entreprenariat, en parallèle de ma recherche d’emploi. Échanger avec des communautés bienveillantes, m’a ainsi beaucoup apporté.

Se faire accompagner ou suivre des formations liées au développement personnel sont donc des démarches qui à mon sens portent leurs fruits dans un contexte de changement comme un départ ou un retour de l’étranger. Evidemment, il est important de définir ses objectifs au préalable.

Travailler sur son état d'esprit permet de se (re)découvrir soi-même, de faire le point sur son évolution personnelle, et d’aborder la vie sous un angle différent. Le verre à moitié vide se remplit peu à peu, et l’optimisme devient contagieux. Les difficultés s’amenuisent, toute montagne à franchir se transforme en colline (et même en plaine, même si le chemin lui reste long). Bien entendu, c’est un travail quotidien et il y a des jours sans. Peu importe finalement, pourvu qu’on soit sur la bonne voie !
Alors, je continue dans ce sens et vous ferai part de mes avancées…

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Marieisback
Retour en France

De Paris à Dijon, en passant par Miami, Lille et l'Auvergne, j'ai déménagé 5 fois en 10 ans. Je vous raconte ces changements et mon évolution.