Transition écologique

Bilan climat 2023… Guerres et Paix?

Alors, on en est où? On cela va aboutir à quoi?

Pascal Kotté
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Bonne année 2024 les gens!

Ou devrais-je dire, bonne chance les humains, car il faut accepter aussi de regarder les choses, en Face! J’essaye de partager et publier des choses positives, pour donner envie de changer. Mais cela ne suffira jamais, il faut aussi de la peur et de la culpabilité, pour changer les choses…
Si tu as déjà ta dose, ne lis pas la suite! Par contre, tu peux aller voir la vidéo de Vinz à 19mn… C’est la partie positive de 2023, le crowdsourcing à bien marché.

Un excellent travail de Vinz:

L’avantage avec les sources d’informations militaires internes, c’est à dire les analyses destinées à nos propres stratégies, c’est que contrairement aux médias, ils ne sont pas victimes des lobbies ni économiques, ni politiques. Car l’exactitude des renseignements est une condition reconnue et nécessaire pour l’efficience d’une armée.

Alors que la science elle-même se retrouve corrompues par les lobbyistes financiers de maitresse économie. SCIENCE ET DÉMOCRATIE : IL FAUT SE DÉBARRASSER DES INFLUENCES D’ARGENT ! — Jacques Testart — YouTube

Je ne parle bien entendu pas des campagnes (para)militaires de désinformations, pour faire accepter des guerres à sa propre population, ou les déclencher dans d’autres nations, ou juste influencer des pouvoirs politiques dans d’autres nations, à travers des mensonges ou propagandes manipulatoires. C’est un autre département que le Renseignement, celui des stratégies géopolitiques, et qui s’appuie beaucoup sur la réalité issue de ces renseignements, afin de comprendre comment mieux l’altérer…

En France, l’IRIS et la DGRIS produisent des informations, qui me semblent dignes d’intérêts, même s’il faudra tout de même y appliquer un regard critique et contextualisé: Concernant la partie “Climat”, ici https://defenseclimat.fr/, et ils ont produit en mai 2023, ce document: https://defenseclimat.fr/wp-content/uploads/2023/06/Note_Foyers-conflits_monde_FR-1.pdf de 73 pages.

  • Il analyse les liens entre les changements climatiques et les conflits dans le monde, en se basant sur deux indicateurs : le ND-GAIN index et le Global Peace Index.
  • Méthodologie : Les auteurs ont cumulé les scores des deux indicateurs pour chaque pays, afin d’identifier les zones où la vulnérabilité climatique et la conflictualité sont les plus élevées.
  • Cartographie : Les auteurs ont produit une carte mondiale des foyers de conflit à l’épreuve des changements climatiques, en distinguant quatre régions : l’Afrique de l’Ouest, centrale et de l’Est ; le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ; l’Asie du Sud-Est et le Pacifique Ouest ; l’Amérique latine.
Pour avoir la paix dans le monde, il faut de la démocratie (ou une dictature “éclairée”? Mais pas trouvé d’exemple positif à ce jour), et arrêter de donner ou laisser le pouvoir à des mégalomanes sociopathes et manipulateurs, et surtout, nourrir les gens: Leur ventre, et leur esprit.

Je résume

Alors attention, une prospective militaire va toujours imaginer le pire, pour mieux s’y préparer, mais évite tout de même de tomber dans les scénarios apocalyptiques, afin de rester réalistes.

Afrique et Moyen-orient

  • Changements climatiques et conflits en Afrique: Cette partie analyse les liens entre les changements climatiques et les conflits dans les régions d’Afrique de l’Ouest, centrale et de l’Est, qui sont les plus vulnérables à l’exacerbation de la conflictualité sous l’effet des aléas climatiques.
  • Analyse régionale: Cette partie présente les principaux impacts des changements climatiques sur la sécurité de la région, tels que la raréfaction des ressources hydriques, l’insécurité alimentaire, les déplacements de population, les conflits agropastoraux, les tensions interétatiques et les violences politiques.
  • Point focus: Sénégal: Cette partie se concentre sur le cas du Sénégal, un partenaire stratégique de la France en Afrique de l’Ouest, qui présente une vulnérabilité certaine aux changements climatiques, notamment à l’élévation du niveau de la mer, à l’érosion côtière, à la salinisation des sols et à la dégradation des écosystèmes.
  • Scénario de prospective: conflit pour les eaux du Nil: Cette partie propose un scénario fictif de conflit entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie autour du partage des eaux du Nil, dans un contexte de crise climatique et de tensions politiques.
  • La zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) présente des risques élevés d’exacerbation de conflits en lien avec les changements climatiques, qui en font la deuxième zone la plus critique après l’Afrique. 4 pays sur les 19 dans la zone ont un score supérieur à 140 sur l’indicateur climat-conflit (par ordre décroissant : le Yémen, la Syrie, l’Irak, et la Libye). 4 pays ont un score important, par ordre décroissant : le Liban, l’Iran, la Turquie et l’Égypte).
  • Scénario de prospective : Départ forcé de la France au Liban

La compétition pour l’eau, va exacerber les tensions

Asie et pacifique ouest

  • Les impacts climatiques dans la région : la région est exposée à des aléas climatiques tels que les cyclones, les inondations, les sécheresses, la montée du niveau de la mer, l’érosion côtière, la salinisation des sols et la dégradation des écosystèmes marins. Ces aléas affectent la sécurité alimentaire, la santé, les infrastructures, les moyens de subsistance et la biodiversité de la région.
  • Les facteurs de vulnérabilité et de conflit dans la région : la région est marquée par une forte densité de population, une dépendance à l’agriculture et à la pêche, une pauvreté endémique, une faible gouvernance, des tensions ethniques, religieuses et politiques, des revendications territoriales, des mouvements séparatistes et des groupes armés. Ces facteurs rendent la région plus sensible aux effets des changements climatiques et plus propice aux conflits.

Les exemples de conflits liés aux changements climatiques dans la région : le rapport cite plusieurs exemples de conflits qui ont été aggravés ou déclenchés par les changements climatiques dans la région, tels que :

  • Le conflit entre les Philippines et la Chine autour de la mer de Chine méridionale, où les ressources halieutiques et énergétiques sont convoitées et menacées par la surpêche, la pollution et la dégradation des récifs coralliens.
  • Le conflit entre la Birmanie et le Bangladesh autour du partage des eaux du fleuve Brahmapoutre, où la construction de barrages en amont par la Chine et l’Inde affecte le débit et la qualité de l’eau en aval, entraînant des inondations, des sécheresses et des pénuries d’eau.

Le conflit entre l’Indonésie et la Malaisie autour des feux de forêt et de la pollution de l’air, où la déforestation et la conversion des terres en plantations de palmiers à huile provoquent des émissions de fumée transfrontalière, nuisant à la santé et à l’environnement des pays voisins.

Les scénarios de prospective dans la région : le rapport propose un scénario de prospective pour la région, qui imagine les conséquences d’une perte d’influence de la France en Polynésie française, suite à une montée du sentiment indépendantiste et à une dégradation des relations avec la Chine. Le scénario explore les impacts potentiels sur la sécurité, la géopolitique, l’économie et l’environnement de la région.

Mais il faut parler aussi de Taiwan:

Je cite: À ces conflits intraétatiques s’ajoutent de fortes tensions territoriales interétatiques. La diversité des organisations intergouvernementales et de sécurité (SAARC, ASEAN, BIMSEC, OCS, RCEP, etc.) met en valeur la volonté de certaines puissances d’initier un régionalisme et des alliances, tout en illustrant la persistance de tensions qui paraissent indépassables, entre l’Inde et le Pakistan, entre les deux Corées ou encore entre la Chine et Taiwan. Dans la continuité de ces dissensions historiques, certains territoires, continentaux comme maritimes, font l’objet de différends. La mer de Chine méridionale, le Cachemire, l’Arunachal Pradesh, certaines îles de l’océan Pacifique Ouest (comme Daecheong ou les Kouriles) font de l’Asie une zone où les remises en cause des frontières ou du droit international ont des potentiels crisogènes forts.

On parle d’une potentielle 3ème guerre mondiale, en fait: L’histoire entre la Chine et Taïwan expliquée, en une vidéo — YouTube

Amérique Latine

Les principales causes de tentions sont la raréfaction des ressources hydriques, l’insécurité alimentaire, les déplacements de population, les conflits agropastoraux, les tensions interétatiques et les violences politiques. La Guyane française est confrontée à des défis environnementaux et sociaux liés à l’orpaillage illégal et à la déforestation. Un scénario fictif imagine un conflit sur l’Amazonie et la course à l’or vert, les conséquences d’une intensification des activités minières et agricoles dans la région.

Que dit la science?

Les militaires s’appuient dessus aussi.

voici 2 autres études scientifiques

Le premier: Global warming in the pipeline

  • Sensibilité climatique et réchauffement en cours : Cette étude examine les changements climatiques passés et présents pour estimer la sensibilité du climat aux gaz à effet de serre (GES) et aux variations de la surface terrestre. Elle conclut que le réchauffement en cours est plus important et plus rapide que prévu par le GIEC, et qu’il faut agir rapidement pour éviter des conséquences désastreuses pour l’humanité et la nature.
  • Méthodes et données utilisées : Les auteurs utilisent des modèles climatiques, des données paléoclimatiques (notamment des carottes de glace), des observations satellitaires et des mesures de l’équilibre énergétique de la Terre pour analyser les variations de température, de GES, de couverture nuageuse, d’aérosols et de calottes glaciaires au cours des ères glaciaires et interglaciaires, ainsi que depuis le début de l’ère industrielle.
  • Résultats principaux : Les auteurs estiment que la sensibilité climatique à un doublement du CO2 (ECS) est de 4,8°C ± 1,2°C, soit plus élevée que l’estimation du GIEC (3°C). Ils montrent que le réchauffement en cours est dû principalement aux émissions de GES d’origine humaine, qui ont déjà atteint un niveau équivalent à un doublement du CO2 par rapport à l’époque préindustrielle. Ils calculent que le réchauffement en équilibre pour le niveau actuel de GES est de 10°C, mais qu’il est réduit à 8°C par les aérosols anthropiques, qui ont un effet refroidissant. Ils prévoient que le réchauffement dépassera 1,5°C dans les années 2020 et 2°C avant 2050, si les émissions de GES ne sont pas réduites rapidement. Ils soulignent que le réchauffement en équilibre n’est pas inévitable, et qu’une réduction rapide des émissions de GES pourrait éviter la plupart du réchauffement en cours. Ils ajoutent que la réduction des émissions de GES doit être complétée par des actions visant à rétablir l’équilibre énergétique de la Terre, notamment par la coopération internationale et l’intervention sur le rayonnement solaire.
  • Références : L’étude contient de nombreuses références à des travaux antérieurs sur le climat, les GES, les aérosols, les calottes glaciaires, les modèles climatiques et les politiques climatiques.

Le 2nd: The 2023 state of the climate report: Entering uncharted territory

  • Les auteurs utilisent des données paléoclimatiques et des modèles climatiques pour estimer la sensibilité climatique à l’équilibre (ECS), qui correspond au réchauffement à long terme provoqué par un doublement du CO2 atmosphérique. Ils trouvent une valeur de 1,2 ± 0,3 °C par W/m2, soit 4,8 °C ± 1,2 °C pour un doublement du CO2.
  • Ils introduisent également la notion de sensibilité du système terrestre (ESS), qui inclut les rétroactions lentes dues aux variations des calottes glaciaires et des GES. Ils montrent que l’ESS est plus élevée que l’ECS et dépend de l’état initial du climat.
  • Ils concluent que le réchauffement climatique en cours est déjà équivalent à celui d’un doublement du CO2 et que les impacts sur les personnes et la nature vont s’accélérer à mesure que les extrêmes hydrologiques (météorologiques) augmenteront. Ils appellent à des actions urgentes pour réduire les émissions de GES et restaurer un équilibre énergétique sur la Terre.

En bref, il serait possible que le GIEC continue de sous-estimer le problème, même si il était dans le juste sur ces dernières décennies, le constat est que c’est la courbe peu probable du “pire” qui a été la bonne.

Notes pour les climato-négationnistes: Alors oui, le GIEC peut subir une légère influence des dirigeants de nos états, et ce sera plutôt dans le sens de “minimiser” l’impact, au vu des dédommagements de la part des pays “riches” aux “pauvres”. Alors, les déclarations complotistes du genre “Le GIEC n’est pas composé de scientifiques mais de politiques et ils nous mentent”: Renseignez-vous, et sur les bons canaux: Sûr que Exxon, Total et les autres, vont sponsoriser la propagation de tels mensonges négationnistes via Facebook, Whatsapp et Tiktok… Alors les “sceptiques”, c’est qui les moutons qui se font berner?

  • L’influence humaine est le moteur du réchauffement climatique actuel, qui affecte déjà chaque région de la Terre.
  • Limiter le réchauffement climatique d’origine humaine à un niveau spécifique nécessite de limiter les émissions cumulatives de CO2, d’atteindre au moins des émissions nettes nulles de CO2, ainsi que de fortes réductions des autres émissions de gaz à effet de serre.
  • Des réductions urgentes, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre sont nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (cela c’est déjà mort!) ou 2°C, et pour éviter ou limiter les impacts qui empirent avec chaque fraction supplémentaire de degré de réchauffement.
  • L’adaptation est essentielle pour faire face aux impacts inévitables du changement climatique (qui auraient pu être évité, si on avait écouté en 1972 les bons scientifiques, rapport Meadows, et pas les mensonges sponsorisés par Exxon et Total, entre autres…), mais son efficacité et ses limites varient en fonction de l’ampleur et de la vitesse du réchauffement, ainsi que de la nature des risques et de la vulnérabilité et de l’exposition des systèmes humains et naturels.

Plus tard on “traite” ou “prépare”, plus difficile cela sera!

GIEC: AR6, Trop de chaleur, trop de flotte, et pas assez (et parfois au même endroit! dont la France et la Suisse)

Alors venir rejoindre rapidement les collectifs en action pour ce sujet, car il y a urgence à accélérer les transformations: C’est un changement personnel vers plus de sobriété, heureuse si possible, et vers un lobby politico-économique intensifié que nous devons œuvrer. Car les changements économiques drastiques nécessaires, doivent impérativement passer des changements de lois, par des régulations, en plus de débloquer des fonds financiers pour accélérer cette transition.

Sur Suisse, rejoindre les Shifters — http://news.theshifters.ch et hors Suisse, http://TheShifters.org en plus des autres associations sur ce sujet.

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Pascal Kotté
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Réducteur de fractures numériques, éthicien digital, Suisse romande.