Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA

Je salue cette initiative de l’Université de Montréal

Pascal Kotté
revolutions-de-la-transition
7 min readJun 14, 2018

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Merci pour ce partage lors du Café-LAB des connaissances, avec Pascal BERNARDON et Joel_Muzard

Je trouve toutefois que cela ne va pas assez loin, dans les propositions. Voici mes 2 principales propositions avec une interprétation personnelle de celles de nos associations et organisations, comme animateur du consortium http://LiN.mx et président de CloudReady.ch, je ne prétends pas parler au nom du moindre collectif, mais en mon nom propre Pascal Kotté, et je vous invite à partager vos propres avis :

Mon commentaire à nos amis Québécois

Salut depuis la Suisse :) Le monde numérique, n’est malheureusement pas compatible avec la Gouvernance de marché, l’économie spéculative ! Les ubérisations sont en marche, depuis Google déjà, et nous parlons des GAFAM avec crainte, sans toujours savoir “pourquoi” nous les craignons… Le fait qu’ils s’approprient nos données, personnelles et publiques, sont de très bonnes raisons de nous inquiéter. Car ces multinationales sont non seulement gouvernées par le rendement et la spéculation, mais de plus, elles échappent à toutes régulations de politiques nationales, malgré la tentative bruyante, et agitative, faîte par l’UE avec la GDPR. Mais c’est déjà un pas, et je félicite nos élus européens d’avoir œuvré à cela.

Action 1:

Intégrer la dimension numérique de l’humain dans nos constitutions

au même titre que son intégrité matérielle. Nous avons une association en Suisse qui va soutenir le débat de modifier la constitution (Constitution Fédérale suisse (Art. 10 Cst.) “ Tout être humain a droit à la liberté personnelle, notamment à l’intégrité physique et psychique et à la liberté de mouvement.”), afin d’étendre la notion d’être humain, en incluant sa dimension numérique via la modification suivante : “…l’intégrité physique, psychique et numérique…”.

Tout le reste en découlera.

Cf. www.VieNumerique.ch pour la Suisse.

Action 2:

Réappropriation de nos patrimoines publics et personnels.

Monter des associations de droits et d’intérêts publics : Coopératives ou Fondations, transparentes et de gouvernances collectives. Elles doivent intégrer nos données, pays par pays, domaine par domaine, et les mettre à disposition des Institutions, politiques ou juridiques, ou administratives, ou privatives comme les GAFAM, en open data, dans des régulations qu’elles définissent elles-mêmes, et en concertations internationales. Car ces associations doivent se fédérer en une fondation internationale, domaine par domaine, puis se fédérer entre elles, afin de constituer un régulateur numérique international, collaborant avec les institutions existantes, mais indépendant. C’est le seul moyen en ce monde, qui me semble accessible, pour mettre en place une régulation indépendante des lobbies politico-économiques de cette ploutocratie planétaire, ayant mis fin à nos rêves de démocratie, à l’insu du grand nombre, continuant de se croire en Démocratie…

Pour ceux qui passent à Genève le 20 juin 2018, nous rejoindre à la projection+débat+soirée causerie sur nos « Démocratie(s) ? » avec les auteurs #datagueule journalistes : http://HL.datagueule.ch et rejoindre ce mouvement avant le 18 juin, même à distance c’est possible désormais, grâce au numérique… www.tech4good.ch (animé par http://pascal.kotte.net)

Pourquoi ?

Nous sommes tous co-responsables de consommer plus de cette petite planète que nécessaire, et surtout qu’elle ne peut délivrer. Nous avons tous été avertis par le rapport Meadows en 1972 “The limited growth”. Même si les ultras riches, personnes physiques ou “morales”, portent une plus grande responsabilité qu’un travailleur pauvre. De “laisser faire” sans réagir, est une façon de soutenir cette Ploutocratie abusive, qui est un système. Je ne pointe personne en particuliers, même les ultras riches sont généralement des gens très bien, et de bonnes intentions… Ce sont donc nos « personnes morales » le problème, du moins, leurs gouvernances systémiques !

Y a-t-il un pilote à bord du vaisseau spatial “Terre” ?

Nous devons quitter nos modes de gouvernances spéculatives, pour entrer dans des gouvernances durables et responsables, que ce soit au niveau individuel, ou dans nos collectifs, privés ou publics. Les entreprises commerciales ont déjà entamé cette mutation : Sociocratie, Holacracy, B-Corp… Nous devons soutenir et accélérer ces mutations et exiger l’arrêt de l’ultra-libéralisation, en réalité devenue ultra-privatisation et spoliations pour l’enrichissement de ceux qui le sont déjà trop. En particuliers avec nos biens publics, qui sont privatisés avec la complicité de nos politiques aux logiques d’économistes et de juristes. Nous devons basculer vers des économies positives, contributives et circulaires. J’appelle cela les « Révolutions de LA Transition », dont je ne suis qu’un humble servant. C’est un changement culturel global, et multi-collectifs qui va s’opérer, de toute façon.

L’effondrement est désormais inévitable,

rendons le désirable !

Sources : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/201801010000/101.pdf

Mais si j’ai bien compris, nous devons attendre encore cette fameuse déclaration ?

Reprise de l’Original: https://www.declarationmontreal-iaresponsable.com/blogue/notre-d%C3%A9marche-pour-une-intelligence-artificielle-responsable

Notre démarche pour une intelligence artificielle responsable

English version

La Déclaration de Montréal IA responsable s’appuie sur une déclaration de principes éthiques qui s’articulent autour de 7 valeurs fondamentales : bien-être, autonomie, justice, vie privée, connaissance, démocratie et responsabilité. Ces valeurs, proposées par un groupe d’experts de l’éthique, du droit, des politiques publiques et de l’intelligence artificielle, ont été enrichies par un processus délibératif. Cette délibération a pris la forme de consultations qui se sont échelonnées sur trois mois, dans 15 lieux publics différents et ont suscité des échanges avec plus de 500 citoyens, experts et membres de parties prenantes de tout horizon.

La délibération — EXPOSER, DÉBATTRE, PROPOSER

EXPOSER — Introduction pédagogique, éthique et méthodologique

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle? Quels sont les enjeux éthiques soulevés par l’IA? Qu’est-ce que la coconstruction et surtout, qu’attend-on des citoyens? Les codirecteurs scientifiques de la Déclaration répondent à ces questions et mettent la table aux discussions qui suivront.

DÉBATTRE — Discussions en équipe sur les enjeux de l’IA

Éducation, Santé, Ville intelligente, Justice et Marché du travail sont les 5 secteurs autour desquels des scénarios prospectifs ont été élaborés. À partir de ces scénarios se déroulant en 2025, des groupes de 5 à 8 personnes, guidées par un facilitateur, discutent d’enjeux éthiques.

PROPOSER — Des enjeux éthiques aux propositions

À partir des enjeux formulés pour 2025, les participants doivent maintenant imaginer des recommandations pour permettre un déploiement et une utilisation responsables de l’IA au Québec.

UN APERÇU DES DÉLIBÉRATIONS

À l’une des tables discutant d’ÉDUCATION, il était question d’une classe du primaire de 2025 où AlterEgo, une IA qui assiste les professeurs, peut détecter les enfants en difficulté d’apprentissage et même faire des recommandations pédagogiques.

Extrait du débat

Depuis quand les données sur l’élève sont collectées? Qui a accès à ces données? Est-ce que l’enfant va vivre avec « son profil » toute sa vie d’étudiant? Le risque de discrimination est bien réel.

Une proposition retenue par le groupe

Tout le monde doit comprendre les conséquences de l’utilisation des données : les professionnels, les étudiants comme les parents. Une formation en littératie numérique est primordiale.

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L’un des scénarios du thème de la VILLE INTELLIGENTE a porté la discussion sur un couple muni d’un appareil qui prépare lui-même le menu de la semaine et qui est connecté à un réfrigérateur intelligent, à leurs montres et leurs cellulaires. Les données sur leur sommeil, dépense d’énergie, quantité de gras consommé, sont enregistrées et transmises… à leur assureur santé.

Extrait du débat

Bien utile pour une vie chargée. Mais le jour où la famille souhaite manger un burger et une frite, est-ce qu’elle verra le coût de ses assurances augmenter? Les données sur la consommation, est-ce que ça peut être transmis à des compagnies? Sommes-nous autonomes face à nos choix dits santé?

Une proposition retenue par le groupe

La loi sur la protection des consommateurs devrait être modernisée, adaptée, afin d’éviter tout conflit d’intérêt. On doit s’assurer de la transparence de l’utilisation des données et l’utilisateur doit avoir le droit de paramétrer des objets connectés.

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À l’une des tables sur la SANTÉ, on a discuté du cas de Soline, une dame âgée maintenue à domicile grâce à son robot Vigilo. Cette IA évalue l’évolution de la démence de la patiente, prépare ses piluliers et peut même converser avec elle. La famille peut consulter l’ensemble des données et des interactions à tout moment. Voilà qui est très rassurant pour la famille.

Extrait du débat

Rester à domicile, c’est une priorité pour la patiente, et un gain pour le système de santé. Mais est-ce qu’une prise en charge par un robot aura comme conséquence de déresponsabiliser la famille ET le personnel soignant? Et la patiente… souhaite-t-elle vraiment que sa famille sache tout sur elle?

Une proposition retenue par le groupe

Les programmes de recherche devraient favoriser le développement des algorithmes en open source (libre de droits) pour réduire le coût, pour la transparence et pour favoriser la mutualisation. Une bonne façon d’éviter la discrimination sociale et régionale.

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Pascal Kotté
revolutions-de-la-transition

Réducteur de fractures numériques, éthicien digital, Suisse romande.