IL ÉTAIT UNE FOIS, À L’OUEST DE LA TRANSFORMATION

De la ‘data science’ à la transformation, les nouveaux Eldorados du numérique

Véritable « Or noir du numérique » la ‘data science’ est le dernier filon stratégique de la transformation : et si nous assistons à une ruée sans précédent vers la donnée personnelle. Une dichotomie flagrante quant à son exploitation creuse un fossé toujours plus grand entre l’Eldorado des « brokers » de données d’une part, et le dangereux « Far West » numérique des utilisateurs d’autre part ! Tout un chacun peut désormais se faire détrousser de ses données personnelles, à chaque coin de rue, derrière chaque formulaire, parfois même les plus anodins (-votre facteur fait du recoupement de données pour Mediapost, mais vous le saviez certainement déjà-).

Ainsi, l’utilisation à notre insu de nos données personnelles à des fins de publicités par les GAFA, la distribution ou la logistique, devient un ‘viol’ quotidien, banal, auquel de nouveaux cadres législatifs européens comme la GDPR (General Data Protection Regulation) tentent de répondre. Et même si le terme vous semble disproportionné, un problème de confiance bien réel se trame derrière chaque expérience utilisateur. Alors que réglementation, outils, plateforme et algorithmes sont bel et bien en marche vers un palier de civilisation plus juste et plus transparent, il faut, malgré tout, garder un œil toujours ouvert sur le bas d’un formulaire, la main sur la gâchette, prêt à abattre un « Opt-in » malhonnête !

De l’autre côté du miroir, les « saloons » de la transformation des grands groupes sont toujours aussi pleins de cabinets de conseils d’une part, de SSII d’autre part. La langue de bois en est la règle et il ne fait pas bon, pour les jeunes mercenaires du numérique, « de traîner au bar de l’implémentation ». Tout le monde parle de transformation ‘data driven’, et tout le monde fait de ‘l’User Experience’, mais les mêmes réorganisations successives délivrent fatalement les mêmes projets pharaoniques. Toujours plus chers, toujours plus tard, les programmes sont souvent dépassés avant même d’avoir été lancés !

Pour changer la donne, la vertu d’un M.V.P (Minimum Viable Product) adressant à la fois l’UX, la technologie, la donnée et son analyse apparaît alors comme « la nouvelle mine d’or » — ou le gisement que seulement quelques pionniers agiles sont capables de forer, mais que tous vont vouloir s’accaparer, quel qu’en soit le prix à payer ! Face à ceux qui parlent transformation digitale sans savoir la coder, ou ceux qui l’intègrent sans savoir où aller, de nouveaux modèles holistiques émergent. Une myriade de petites structures se proposent à présent d’agir depuis la stratégie, jusqu’au produit en production. Dans ce contexte de western pré-apocalyptique, soyez prévenus : l’industrie du code sera toujours prête à défendre son modèle en duel et à faire la peau aux nouveaux venus. Un conseil, ne leur tournez jamais le dos et soyez prêt à dégainer le plus vite, il n’y a pas de seconde chance !

Par Boris Petrovitch Njegosh pour les TRansitions