LA TRANSFORMATION “ZERO BULLSHIT”

Une transition par l’action à l’écart des prophéties

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7 min readNov 7, 2017

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Depuis toujours, les transitions sociétales séparent ceux qui parlent de ceux qui font. Réussir sa transformation numérique en 2018, c’est délivrer avant toute chose. Pour en finir avec les prophéties creuses, certaines voix s’élèvent enfin pour prôner le “Zéro Bullshit”. Dr Thomas Gerbaud, fondateur d’OceanData, physicien, et Data Scientist aux côtés de Boris Petrovitch Njegosh, Président et fondateur de Rocket Labs, plaident ensemble pour une approche authentique, experte et opérationnelle de la transformation.

Big Data « zéro bullshit » : dompter la donnée, un point c’est tout !

« Disrupteur digital, ça ne veut absolument rien dire ». Sur son profil LinkedIn, Thomas Gerbaud annonce d’emblée la couleur. Ce scientifique pur jus (École Centrale de Lyon avec une spécialisation en mécanique des fluides, une thèse de physique des plasmas au CEA de Cadarache — sur la micro-turbulence des plasmas de fusion magnétique -puis un post-doc à Oxford sur le même sujet) s’agace de l’enrobage marketing autour de l’idée de transformation. « C’est juste une manière branchouille de parler d’innovation », plaisante-t-il, regrettant qu’il faille désormais « parler le langage des boîtes de conseil pour s’adresser aux clients ». Boris Petrovitch Njegosh, fondateur de Rocket Labs, le rejoint dans ce constat :

« Aujourd’hui, il y a ceux qui parlent du changement,
et ceux qui le délivrent
»

Thomas Gerbaud s’assimile clairement à cette seconde catégorie, lui pour qui la technique est le seul biais valable pour dompter les données et leur donner du sens.

Jouer avec des théories physiques pendant neuf ans a ainsi amené Thomas à devenir un « dresseur de données » hors pair, une expertise qu’il a mise en avant d’abord en créant Mantiq, une start-up de data sciences co-créée avec son frère, avant de fonder OceanData fin 2015. Sa mission ? Accompagner ses clients (start-ups, ETI de la région d’Aix-Marseille, grands comptes, EPIC…), à optimiser l’usage de leurs données, une fois celles-ci « nettoyées » grâce aux algorithmes déployés. Thomas cite aussi l’exemple de Compte-Nickel, cette néo-banque qui voulait en savoir plus sur les profils et comportements de ses clients, à travers une segmentation clientèle dynamique. En deux mois, le data scientist a réalisé une analyse n-dimensionnelle de plus de 400 000 clients. OceanData collabore également avec des acteurs institutionnels comme l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), que la start-up de data sciences accompagne dans le nettoyage des « valeurs aberrantes » d’une grosse base de données, grâce au développement d’un moteur de machine learning.

Pour Thomas Gerbaud, l’heure est au « nécessaire nettoyage », voire à l’usage impertinent des données : du Big Data « zéro bullshit », sinon rien ! Pour celui qui se définit comme un « parrèsiaste » - celui qui parle vrai - il est grand temps de se détourner des mythes et des prophètes de l’Intelligence Artificielle, afin de se mettre sérieusement au travail. « Les data sciences font appel à des notions complexes. Dès lors, les cabinets de conseil les enrobent d’un marketing de la disruption pour faire passer le message. Or les KPIs ne révolutionnent pas le client, ce n’est ni de la magie, ni de la ‘Rocket science’ ! » La vraie transformation vient du code et des usages, à savoir « mettre les mains dans le cambouis des outils innovants et utiliser des algorithmes ». Et Boris d’ajouter : « Construire le futur, c’est tout sauf continuer à brancher aveuglément des tuyaux comme nous l’avons fait ces 20 dernières années. Il faut de vraies stratégies d’analyse et d’exploitation des données : c’est bien pour cela que des structures comme OceanData ou Mantiq sont indispensables ».

Courtesy David Parkins

À l’ère du « Far West » numérique

Les data sciences représentent désormais un formidable « Or noir du numérique », de nouvelles ressources stratégiques, voire géostratégiques. «Nous vivons actuellement une dichotomie flagrante quant à son exploitation », dénonce Boris. Pour les « brokers » de données, c’est un Eldorado. Pour les utilisateurs, un véritable « Far West » du numérique, où tout-un chacun peut perdre le contrôle sur l’usage de ses données personnelles, à chaque coin de rue, derrière chaque formulaire, parfois même les plus anodins (votre facteur fait du recoupement de données pour Mediapost, mais vous le saviez certainement). Cela pose un « réel problème » de confiance pour Thomas Gerbaud, qui voit l’utilisation des données personnelles à fins de publicités par les GAFA, la distribution ou la logistique, comme un « presque viol » auquel de nouveaux cadres législatifs européens comme la GDPR (General Data Protection Regulation) devraient aider à remédier. Réglementation, outils, plateforme, algorithmes… la « transformation zéro Bullshit » est belle et bien en marche !

Mais, si « la Terre Promise est toujours de l’autre côté du désert », du côté des grands groupes, les « saloons » de la transformation sont toujours aussi pleins de cabinets de conseils d’une part, de SSII d’autre part. La langue de bois en est la règle et il ne fait pas bon, pour de jeunes mercenaires experts, « de traîner au bar de l’implémentation ».

« Tout le monde parle de transformation ‘data driven’, et tout le monde fait de ‘l’User Experience’, mais les mêmes réorganisations successives délivrent fatalement les mêmes projets pharaoniques. Toujours plus chers, toujours plus tard, les programmes sont souvent dépassés avant même d’avoir été lancés »

Le retour aux « basics » s’impose bien souvent. La vertu d’un M.V.P (Minimum Viable Product) adressant à la fois l’UX (User Experience), la technologie, la donnée et son analyse apparaît alors comme « la mine d’or » - ou le gisement que seulement quelques pionniers agiles sont capables de forer, mais que tous vont vouloir s’accaparer, quel qu’en soit le prix à payer !

Face à ceux qui parlent transformation digitale sans savoir la coder, ou ceux qui l’intègrent sans savoir où aller, de nouveaux modèles holistiques émergent. Ces myriades de petites structures se proposent d’agir depuis la stratégie, jusqu’au produit en production. Parmi elles, OceanData et Rocket Labs. « Dans ce contexte de western pré-apocalyptique, soyez prévenus : les partenaires conventionnels des Groupes seront toujours prêts à défendre leurs modèles en duel et à vous faire la peau. Ne leur tournez jamais le dos, il n’y a pas de seconde chance », prévient Boris. Qui dégainera le plus vite ?

Sans craintes et sans limites, le “Zéro bullshit” par Rocket Labs

Pour le fondateur de Rocket Labs, le « Zéro bullshit » au quotidien, c’est d’abord penser « transition » plutôt que qu’une sempiternelle « transformation digitale » dont tout monde abuse. « Les entreprises n’ont eu de cesse de se transformer depuis la nuit des temps, et l’arrière garde des grands groupes le sait très bien. Pour nous, la transformationzéro bullshit’ est d’abord un devoir de parole et de sincérité vis-à-vis de nos clients et partenaires ». Avançant rapidement par itérations testées, validées et maîtrisées, la mise en place d’une chaîne de valeur autour de la culture de l’expérimentation et de l’amélioration continue est une des clés du succès fulgurant de la fusée du numérique. L ’ADN même de Rocket Labs réside dans une obsession utilisateur quasiment maladive !

« Nos clients sont nos premiers utilisateurs, et nous appliquons la même ferveur à les servir et les transformer de l’intérieur qu’à construire les expériences innovantes qui changeront leurs modèles demain »

Notre gourou du numérique voit les petites structures aux méthodologies agiles comme « les meilleures apôtres d’une digitalisation responsable », aux antipodes de ‘l’industrie du code’, pourvues d’une vision « utilisateur et éthique » unique des transitions à venir.

Pour résumer, Thomas et Boris militent ensemble pour une transformation sincère, joyeuse, qui délivre des expériences et des organisations orientées utilisateurs. Voilà l’essence même d’une transition « Zéro Bullshit » ! Boris se réjouit : « maintenant que Rocket Labs a une bonne culture devops, une excellente culture utilisateur, nous cherchons à activer la partie data sur l’analyse même de la transformation. Pouvoir mesurer et quantifier le chemin parcouru est une des fondations de l’amélioration continue ». Adepte de la méthode « Team of teams » - rassembler des acteurs agiles et experts pour travailler sur de grands comptes - le fondateur de Rocket Labs veut donner une réalité technique et mesurée de la transformation, orientée client. Main dans la main avec OceanData, ce réseau naissant de « renégats du numérique » se confronte désormais aux plus grands. « À la pointe de ce que les technologies nous permettent aujourd’hui, nous souhaitons aligner coaching, innovation, plateforme et analyse de données, pour identifier dans chaque organisations les licornes les plus à même de porter les transformations opérationnelles de demain ». Des transformations évidemment garantie « Zéro Bullshit », souligne Boris avec un clin d’œil.

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