Cinq leçons sur le leadership inspirées par Charlotte Marchandise

Claire Bourrasset
ROUj
Published in
4 min readFeb 22, 2022

Tous les mois, j’ai l’honneur d’interviewer une femme inspirante dans le cadre du programme d’accompagnement au leadership à impact LES FEMMES OUVRENT LA VOIX.E.

Ce mois-ci, nous avions le plaisir de recevoir Charlotte Marchandise, candidate citoyenne la Primaire Populaire et responsable des partenariats et de l’engagement à l’Académie de la Santé de l’OMS.

Voici les cinq leçons que m’ont inspirées cette interview !

#1 Le vrai pouvoir est intérieur

Développer son leadership et son pouvoir, cela peut d’abord faire peur, voir carrément rebuter. Surtout quand on a ancré l’idée dans notre histoire, qu’avoir du pouvoir… c’est pouvoir faire preuve de violence sur les personnes qui nous entourent.

Sortir de ce schéma, c’est comprendre qu’il est possible de passer du « pouvoir sur » au « pouvoir du dedans » — comme le nomme Starhawk dans son livre « Femmes, magie et politique » — ou encore « pouvoir d’agir », comme le nomme Charlotte.

C’est comprendre que notre vraie puissance réside dans notre capacité à utiliser notre leadership et notre potentiel non pas pour contrôler les autres, mais pour les inspirer, les guider et les aider en s’appuyant sur nos valeurs profondes.

#2 Prendre le lead, c’est aussi une responsabilité

La politique s’est invitée dans la vie de Charlotte, sans forcément qu’elle ne l’ait choisie. À plusieurs reprises, on est venu la chercher, et à plusieurs reprises elle a accepté le défi malgré les doutes et les sacrifices personnels souvent associés.

Pourquoi ? Parce que parfois, notre position nous charge d’une responsabilité. Parce qu’il n’y a aucune femme encore représentée. Parce qu’il n’y a aucune personne issue d’un milieu populaire en position de décision. Parce qu’il n’y a pas de voix racisée dans le débat. Prendre le lead en tant que minorité, c’est permettre l’expression d’histoires et de perspectives sous-représentées au sein de cercles de décisions et participer à la création d’un monde plus juste.

#3 Se rendre vulnérable, c’est décupler sa force

En tant que leader, qui plus est en tant que femme politique, il est facile de penser qu’assumer ses vulnérabilités pourraient être un aveu de faiblesse dangereux.

Cependant, un.e leader n’agit jamais seul.e. S’il/elle a de l’impact dans le temps, c’est qu’il/elle s’est entouré.e d’une équipe vaillante, capable de se battre à ses côtés, partageant sa vision et ses convictions.

Être capable de partager ses difficultés avec son équipe — fatigue, difficultés personnelles, sentiment d’isolement… -, c’est permettre l’empathie nécessaire à la solidarité. Le/la leader sort alors du rôle de sauveur.se qui peut lui être souvent attribué, pour redevenir un être humain, avec ses propres besoins et ses propres limites. Chacun.e est alors re-responsabilisé.e sur son rôle au sein du collectif.

#4 Prendre sa place en tant que femme, ça se pratique

En tant que femmes leaders, nous nous ferons toujours plus couper la parole, souvent nos idées seront reprises par des hommes et les autres porteront parfois plus d’attention à nos habits et notre coiffure qu’aux messages que l’on aimerait passer. On ne pourra pas changer ces faits (démontrés maintes et maintes fois par de nombreuses études et témoignages) du jour au lendemain. Mais on peut, dès à présent, entrer en résistance.

Voici quelques conseils de Charlotte :

  • S’asseoir aux places de pouvoir — centre et têtes des tables de réunion
  • Amplifier les voix de ses paires femmes, en répétant leurs idées encore et encore
  • Exprimer des limites claires aux comportements déplacés, voir remettre en place avec fermeté si besoin
  • Pratiquer la posture de la « super-héroïne » avant chaque prise de parole importante pour booster sa confiance en soi (Cf ce TED d’Amy Cuddy)…

Toutes les actions comptent pour renverser progressivement la table.

#5 Être sérieux.se, c’est oser rêver

« Faut être un peu sérieux », voilà l’argument que reçoit souvent Charlotte quand elle parle de sa vision politique. Mais loin de se laisser décourager, celle qui se définit comme une « radicale bisounours », répond « Ce qui n’est pas sérieux, c’est de continuer comme on le fait. Ce sont les utopistes qui ont toujours changé le monde, je ne me réduirai pas à l’impuissance. Me résigner, c’est mourir à l’intérieur. ».

Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait du bien d’entendre ça. En tant que leader, notre rôle, c’est d’être dans l’inconfort, c’est d’aller là où le monde n’est pas encore. C’est de rêver de nouveaux possibles et de transmettre notre foi au plus grand nombre, pour les rendre réels.

Un grand merci à Charlotte pour cette rencontre précieuse, une nouvelle source d’inspiration dans la grande bibliothèque des femmes qui ouvrent la voix.e.

#leadershipcoaching #leader #womenleaders #womencan #womensempowerment

--

--

Claire Bourrasset
ROUj
Editor for

Coach Éclaireuse et Fondatrice @ ROUj : Faire émerger de nouvelles voix, ouvrir de nouvelles voies #Leadership #coaching #identité