Cinq leçons sur “poser des limites dans son activité professionnelle”

tirée de l’interview d’Alissa Mickels Pelatan, avocate associée et fondatrice du cabinet AMP Avocat, spécialiste du droit des entreprises sociales, pour la communauté LES FEMMES OUVRENT LA VOIX.E.

#1 Poser des limites, c’est gagner sa liberté.

De quoi êtes-vous esclave sans le savoir ?

“Dans mon métier, on ne peut pas finir à 17h.”
“On ne dit jamais non à un client.”
“Ici, ça ne se fait pas de demander une augmentation.”
“Mes enfants ne supporteraient pas que je prenne du temps pour moi.”

Inconsciemment, nous passons notre temps à obéir à des lois que nous n’avons pas choisies. Et s’il pouvait en être autrement ? Poser ses limites, c’est décider consciemment de ce que nous sommes prêt.es à accepter ou non, puis prendre des décisions pour rendre ce cadre possible.

Pour y arriver, Alissa recommande de se poser en particulier quatre questions :
- Quelles sont les contraintes dans mon cadre de vie aujourd’hui ?
- Est-ce que cela me convient ?
- Quels sont mes besoins ? Mes priorités ? Mes envies ?
- Que puis-je changer pour prendre en compte ces besoins ?

C’est en prenant la responsabilité de construire son propre cadre, que l’on devient vraiment maître de sa vie.

#2 Ce n’est pas parce que personne ne l’a fait, que c’est impossible.

“Quand je regardais autour de moi, être avocat.e à mi-temps, ça n’existait pas.”

Malgré l’absence de modèle et les voix défaitistes, Alissa a décidé de créer son propre chemin en devenant avocate à mi-temps : et ça marche !

Une histoire qui nous rappelle que ce qui agace souvent les autres, c’est ce qu’ils/elles ne s’autorisent pas à eux/elles-mêmes. Poser des limites, ça peut être demander ce qui ne l’a jamais été.

#3 Faire moins, c’est souvent faire mieux.

“En passant à mi-temps, j’ai éliminé les 20% toxiques de mon agenda.”

Mettre des limites peut passer par redimensionner la place que prend son travail dans son quotidien. La bonne nouvelle ? Selon la loi de Pareto “80% des résultats sont obtenus par 20% du travail”. Se mettre une contrainte temps, nous force souvent à élaguer ce qui a le moins de valeur ajoutée et nous rend plus performant.es !

“Finalement, j’ai fait le même CA que l’année précédent mon mi-temps.”

#️4 Pour y arriver, nous aurons besoin d’allié.es et d’une communication claire.

Une fois le cadre posé, il n’est pas toujours facile de le tenir. Surtout si les personnes autour de nous n’ont pas le même — Ex : je suis la seule personne à mi-temps dans mon équipe — ou si on nous reproche nos choix — Ex : votre client ne comprend pas pourquoi vos délais de réponse se sont allongés.

Alors que faire ?

- S’entourer de soutiens : choisir des témoins de vos engagements et leur demander de vous rappeler les raisons de vos choix quand vous douterez.

- Cadrer les attentes : exprimer clairement à vos enfants, conjoint.e, collègues et client.es ce qu’ils/elles sont en droit d’attendre de vous et ce qu’ils/elles n’auront peut-être plus.

#5 Trouver le bon équilibre est une quête qui demandera patience et bienveillance.

En apprenant à mettre des limites, c’est sûr, nous allons parfois tomber. On oubliera nos engagements, on tombera dans nos anciens écueils. L’important : rester toujours bienveillant.es avec soi-même, se relever et rester en mouvement.

Puisqu’un équilibre est toujours fragile et fluctuant, acceptons l’inconfort de cette quête et continuons d’écouter nos besoins pour trouver des solutions toujours plus justes.

Un grand merci à Alissa pour ces précieux conseils donnés dans le cadre de l’interview mensuel de la communauté LES FEMMES OUVRENT LA VOIX.E !

J’espère qu’ils vous inspireront, vous aussi, à poser des limites saines et libérantes dans vos quotidiens de leader 😉.

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