Six bonnes raisons d’aimer avoir peur

Dans notre monde actuel, la peur n’a pas la cote. On célèbre sans cesse ces hommes et ces femmes qui n’ont pas eu peur de prendre des risques, de tout quitter du jour au lendemain, de suivre leur instinct quoi qu’il en coûte, de tout perdre avant de rebondir… Si bien que, quand on est un être humain normalement constitué, expérimentant la peur quand il s’agit de faire des choix de vie importants, on peut vite se sentir défaillant.

Et si avoir peur, c’était en fait une bonne chose ? Dans cet article, je vous donne six bonnes raisons d’enfin aimer avoir peur.

#1 La peur sauve des vies

La première raison évidente, c’est qu’avoir peur, à l’origine, c’est une fonction vitale. C’est cette capacité qui nous permettait de fuir face à un ours dans la forêt, ou d’éviter de marcher trop près d’un précipice quand nous chassions. A priori, c’est d’ailleurs d’abord sur cette capacité que nos ancêtres ont assuré leur survie. Pas étonnant, donc, que nous soyons des supers-peureux : nous avons été sélectionné.es sur ce critère !

Pourtant, c’est vrai, on ne vit plus dans la jungle sauvage. Pour autant, j’ai du mal à penser qu’avoir peur de ne pas avoir un revenu suffisant pour se loger et se nourrir lorsque l’on souhaite, par exemple, se lancer dans l’entrepreneuriat, serait une peur superflue.

La peur nous permet de cerner ce qui pourrait nous mettre en danger dans nos projets. Reconnaître ses peurs, les comprendre et les prendre en compte dans notre cheminement est un acte sain.

#2 Avoir peur, c’est être enfin responsable

Quand on passe son temps à blâmer le monde entier pour la façon dont on vit sa vie, qu’on décide qu’on n’y peut rien changer et que c’est comme ça, on peut être aigri certes, mais en général on n’a pas très peur.

La peur commence avec la responsabilité. Je commence à avoir peur quand je me rends compte que je peux agir, que je peux faire quelque chose pour changer ma vie, que j’ai, moi aussi, un pouvoir.

Ressentir la peur, c’est donc le signe que vous prenez possession de votre vie, pleinement. Que vous pouvez faire des choix — et donc vous tromper. Que vous comprenez enfin à quel point vous êtes finalement libres. Oui, c’est terrifiant, mais c’est aussi hyper enthousiasmant, non ?

#3 Si j’ai peur, c’est que ça compte

Troisième raison pour laquelle vous auriez raison d’aimer avoir peur : quand j’ai peur, c’est que je suis proche de ce qui compte vraiment. Quand j’ai peur, c’est qu’il y a de l’enjeu pour moi, c’est que ce qui se passe m’est important.

Bien sûr, si je ne me lance que dans des projets dont je me fiche de l’issue, qui ne me tiennent pas à coeur, je n’ai pas peur. Peu importe, au fond, si ça échoue. Mais si ce projet est fondé sur des valeurs profondes, s’il correspond à une vision qui m’anime, s’il a un impact sur d’autres personnes qui me sont chères, alors là, oui, j’aurai peur… et c’est tant mieux. C’est cette peur qui me montre que je suis en vie, qu’il y a des gens qui me tiennent à coeur et que j’ose me confronter à ce qui compte pour moi.

#4 Aller vers sa peur, c’est grandir

Quand je reste dans ma zone de confort, dans ce que je connais et que je sais faire, je n’ai pas peur, mais je ne grandis pas. Ma croissance est à l’extérieur de cette bulle et il m’est impossible d’aller vers elle sans avoir un peu mal au ventre de temps en temps.

Souvent, je me pose cette question : si je n’ai pas peur, est-ce que ce n’est pas que je n’essaye pas assez grand ? Peut-on vraiment déployer tout son potentiel s’il l’on refuse d’avoir peur ? C’est en allant chercher, petit à petit, toujours plus loin hors de ma zone de confort, que je l’élargis : en apprenant une nouvelle compétence, en parlant de mon projet à une nouvelle personne par jour, en osant demander une rémunération à ma juste valeur, en donnant mon point de vue sur les réseaux sociaux etc… Chacune de ces actions courageuses est un apprentissage, qu’on ne pourra ensuite plus me reprendre. C’est quand j’ai peur que je prends conscience que je vais grandir.

#5 Avoir une peur, c’est pouvoir la dépasser

Ça y est, vous avez peur ? Chouette : vous allez pouvoir vous dépasser ! Les sportif.ves, les chercheur.ses de sensations fortes, les grand.es patron.nes de licornes n’ont pas cessé d’avoir peur. Au contraire, ils/elles ont appris à aimer cette émotion et à adorer la dépasser. L’adrénaline, cette hormone qui accélère votre rythme cardiaque, vous donne également l’énergie de déplacer les montagnes — et elle est addictive !

Avoir peur, c’est se confronter à un challenge, et souvent, réussir à le vaincre. Et vous savez ce qui suit la victoire ? La fierté, l’estime de soi, la confiance en soi. Bref l’énergie qui nous donne la force d’aller avec joie à la rencontre de la prochaine peur et de faire, encore et encore, de nouvelles merveilles. Un beau cercle vertueux dans lequel je vous recommande chaleureusement de vous lancer !

#6 Plus j’aime ma peur, moins elle me contrôle

Votre peur vous veut du bien. Ça paraît bête, mais je parie qu’on ne vous l’a jamais dit comme ça.

Pourquoi c’est important de vous en rendre compte ? Parce que plus vous vous battrez « contre » vos peurs, plus vous les nierez et les ignorerez, plus elles se feront fortes et vous contrôleront malgré vous. Je vous le rappelle, la peur est une émotion, créée par notre cerveau, pour nous protéger. Si vous ne l’écoutez pas, elle criera plus fort et finira par décider pour vous, en vous paralysant complètement. On ne gagne jamais une bataille menée contre soi-même.

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Alors la prochaine fois que vous avez peur : réjouissez-vous ! Vous êtes vivant.e, responsable, libre, c’est une opportunité de grandir ! La peur n’est pas ce monstre horrible qui vous attend au tournant, mais bien cette amie inquiète à vos côtés, qui ne demande qu’à être rassurée pour vous aider à avancer.

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