“Le-la consultant-e c’est celui/celle qui ne lâche jamais, et qui n’est satisfait-e que quand le problème est résolu.”

Rencontre avec Laurent, directeur technique de Satisco.

Bonjour Laurent,

Tu es chez Satisco depuis huit ans maintenant en tant que directeur technique.

Peux-tu nous expliquer ton rôle plus en détail ?

Je suis directeur technique, c’est-à-dire que je m’occupe de la formation des nouveaux-elles consultant-e-s, de les accompagner dans le début de leur carrière, mais aussi d’aider les consultant-e-s plus experimenté-e-s à trouver les réponses dont ils-elles ont besoin pour leur travail.
J’essaie aussi d’animer la communauté technique, notamment en écrivant des articles ou en organisant des partages de connaissances sur des sujets techniques.
Bien sûr je suis aussi un interlocuteur pour nos clients afin d’organiser les missions à venir, et pour notre partenaire IBM afin de nous tenir au courant des évolutions des logiciels qui nous intéressent.

Qu’est-ce qui te plaît dans ton métier ?

J’ai une énorme autonomie dans mon travail, même si cette autonomie consiste souvent à décider quelle urgence je vais traiter en premier ! Mais j’ai l’impression d’être écouté, et de pouvoir influer sur la direction de la société.

Mais surtout, le fait de voir évoluer des jeunes consultant-e-s d’un rôle de « junior » à une position où ils-elles prennent des responsabilités dans les projets et mettent toute leur énergie à convaincre nos clients qu’ils ont une vision du but à atteindre et de comment l’atteindre est la vraie récompense de mon poste !

Quels sont les challenges que tu relèves ?

Pour contenter à la fois les clients et les consultant-e-s, et permettre à chacun-e de développer son potentiel, il faut parfois passer beaucoup de temps à organiser, négocier, avec des résultats pas toujours à la hauteur. Quelques fois, on a l’impression d’être un jongleur avec trop de balles en l’air !

Pourrais-tu nous raconter une anecdote métier ?

Dans le même projet, il y en a deux que je trouve assez significatives du métier de consultant.

La première : je suis arrivé un matin et j’ai trouvé toute l’équipe autour de mon bureau parce qu’ils avaient un souci et étaient sûrs que le problème venait de Mercator (le nom de ITX à cette époque reculée) .
Ce jour là je m’étais levé du mauvais pied et en plus j’étais en retard (je déteste être en retard !) donc j’ai remis en cause leurs arguments -assez branlants- et leur ai imposé de me prouver que le souci venait d’ailleurs. Nous avons eu des moments tendus car je n’ai pas lâché, même si parfois je sentais bien que je tirais un peu sur la corde. Au final, après des tests de plus en plus improbables, j’ai permis de mettre le doigt sur un problème technique complètement inattendu. Si j’avais simplement écouté leurs doléances sans les remettre en cause, j’aurais au final perdu du temps -et fait perdre du temps à l’équipe- alors qu’on m’obstinant et en faisant confiance à mon sentiment global, nous avons gagné beaucoup d’énergie.

La seconde : dans cette même équipe, mon responsable de l’époque a voulu m’imposer une décision technique que j’estimais mauvaise. Malgré mes arguments il a tenu bon et j’ai fini par faire ce qu’il me demandait, en documentant bien sûr mes désaccords. Le grand moment a été trois semaines plus tard, quand il est venu me dire « ça ne marche pas », j’ai pu dire -sans lever le nez de mon écran- « je sais ». Il a été étonné et a cru que j’avais été mis au courant par quelqu’un d’autre, mais quand je lui ai rappelé ma « prédiction », j’ai définitivement assis ma réputation et n’ai plus jamais eu à me « battre » pour faire entendre mon point de vue.

Peux-tu nous parler d’une personne qui t’inspire ?

Il y en a beaucoup.
On peut dire Pierre Rabhi, pionnier de l’agriculture écologique en France, et philosophe. Il a un parcours extraordinaire qui résume bien l’évolution de nos sociétés et beaucoup de sagesse vis-à-vis de notre place sur Terre.

Et Tim Davies qui se sert de son expérience de pilote de chasse pour parler de performance et de bonheur au travail.

Et puis aussi Limor « Lady Ada » Fried, fondatrice de Adafruit, qui démontre avec brio qu’on peut être une femme, ingénieur, travailler où on veut (une « usine » à Manhattan ce n’est pas très courant), et apporter beaucoup à une communauté à travers son blog.

… on va s’arrêter là !

Quand tu étais petit, tu rêvais de faire quoi ?

Du bateau ! Aujourd’hui je passe plus de temps dans les trains, mais le kayak en mer reste un vrai moment de bonheur.

Quel est le site sur lequel tu passes le plus de temps en ce moment ?

Probablement Youtube, pour écouter les vidéos de Adam Gussow et Jason Ricci qui partagent leur savoir sur l’harmonica Blues.

Un leitmotiv ?

Le-la consultant-e c’est celui/celle qui ne lâche jamais, et qui n’est satisfait-e que quand le problème est résolu.