BE LIKE MIKE (2)

Sandrine E
Scriib.es
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6 min readNov 27, 2022

Le slogan (trompeur) d’une génération

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Les pubs de Nike avec Michael Jordan sur ce slogan ont fait fureur dans les années 90. Ce basketteur américain a transcendé son sport et est devenu une célébrité, adulée partout dans le monde. Symbole d’une époque, il a révolutionné sa discipline et motivé des millions de gens de tous horizons. Pensez-y ! Il est retraité depuis plus de 20 ans, mais les baskets à son effigie (entre autres articles) se vendent toujours à des millions d’exemplaires. Même ma mère connaît Jordan ! C’est tout dire, hihi.

Ultra compétitif, désirant être le meilleur incontesté et le rester, mon basketteur préféré a redéfini son sport et les standards de succès et d’excellence. Mon cher Kobe et toutes les recrues en NBA après les 90s avaient Jordan pour standard ou quelqu’un qu’il a inspiré.

Pendant mes vacances, j’ai découvert grâce à mes neveux The Last Dance, une série de 2020 sur Jordan et les Chicago Bulls. Un bon documentaire qui m’a fait revivre les temps forts des saisons NBA ayant bercé mon adolescence.

Les nuits blanches du mois de mai à regarder les playoffs à 3h du matin à Douala à cause du décalage horaire, même s’il y avait classe le lendemain… Chambrer les copains quand leur équipe se faisait éliminer… Rouler des mécaniques les jours de victoire comme si c’est toi qui avais inscrit le panier de la victoire au buzzer (à la dernière seconde)… Que de bons souvenirs !

Be like Mike!

Sois comme Mike ! Jordan a marqué l’imaginaire populaire car il était le meilleur. Il était le meilleur car il s’en donnait les moyens, travaillant fort, plus fort que tout le monde, tout le temps. Bien des joueurs ont été et sont plus athlétiques et plus doués que lui. Mais c’est sa hargne et son éthique de travail qui l’ont hissé au sommet de la ligue. Il se levait chaque matin, décidé à se surpasser, à payer le prix pour exceller. Son charisme (sans l’aide des réseaux sociaux) a contribué à son aura. Mais comme il le dit lui-même, s’il n’avait pas gagné, personne ne l’aurait considéré. Bel exemple ! Certes imparfait, mais inspirant.

On oublie trop souvent l’adage selon lequel le succès, c’est 10% de talent et 90% de transpiration.

Tous les grands champions se sont illustrés par des qualités similaires. Serena qui vient de prendre sa retraite, Federer qui lui a emboîté le pas, Tiger qui ne tardera peut-être pas, Schumi le prodige de Formule 1 ou Rafa qui défie les limites de la longévité, avaient tous en commun, une farouche détermination, une exceptionnelle discipline de travail et une fervente passion. Ces qualités ont sublimé leurs aptitudes naturelles et les ont propulsés au sommet de leurs professions pendant de nombreuses années.

Bref, les légendes du sport ont beaucoup à nous enseigner en termes de motivation, de sacrifice, de zèle, de résilience et de ferveur. On a bien raison de les citer en exemple dans les écoles ou en entreprise et de les émuler dans nos ambitions personnelles.

La phrase qui tue

La déclaration d’un interviewé dans l’un des épisodes de la série sur Jordan m’a interloquée.

« Dieu a travaillé six jours et s’est reposé le septième, il paraît. Michael Jordan, lui, travaillait le dimanche ! Il ne s’arrêtait jamais ! »

À ces mots, big bug dans mon esprit. Error. Error. J’ai continué la vidéo mais l’info s’était imprimée. Elle m’est revenue plusieurs jours après quand je réfléchissais à cet article. Oublions l’aspect (quasi) blasphématoire de ces paroles. Concentrons-nous sur leur signification, qui met en lumière un problème majeur de notre génération.

Nous avons fait du travail une idole, à laquelle on peut tout sacrifier et être applaudi.

Jordan avait surpassé le Créateur de toutes choses. Celui-ci avait apparemment commis la bévue de se reposer, mais pas nous ! Le pinacle de la modernité, pensons-nous, est de ne considérer aucun jour comme sacré. À tout moment, il faut être prêt et répondre aux sollicitations. En plein culte, tu vois des croyants (ni médecins, ni pompiers) sur leur téléphone ou se lever pour répondre.

Le sabbat, c’est théorique ou de l’histoire ancienne ! De toute façon, théologiens et leaders religieux ne s’accordent pas sur le sujet. Alors, nous on en profite. Bossons allègrement. Aucune coupure, aucune différence entre les sept jours de la semaine. En plus, quelle idée de génie, ces commerces qui ouvrent le dimanche ! Et Internet ne connaît pas les jours.

Le travail est une idole et l’argent, le dieu suprême. Si on a assez de moralité pour éviter les voies tortueuses, il faut travailler. Travailler dur. Dieu n’a-t-Il pas dit que c’est à la sueur de notre front que nous mangerions notre pain ? (On aime citer les versets qui nous arrangent. Mais si on parle de verser la dîme issue de ce travail, hum, là… débandade).

On affectionne les histoires des self-made men, de ceux qui ont réussi à la force du poignet, des personnes sorties du ghetto pour les palaces. Bien sûr, Dieu n’y est pour rien. Il ne faut surtout pas lui donner un quelconque crédit. A l’homme toute la gloire et tous les honneurs.

Comme je disais dans la première partie, le problème n’est pas le travail, mais ce que nous en avons fait. A chaque jour suffit sa peine, le contentement, la paix ? No way! Nos sens sont formatés à être insatiables, dans tous les domaines, de toutes les manières. La technologie, les médicaments, les coachs nous y aident sans relâche. Alors oui, Jordan est notre héros.

« Il ne s’arrêtait jamais. »

Qui a raison ?

Plus j’y pensais, plus cette phrase me serrait le cœur. Nous nous fourvoyons, chers lecteurs. Dire et faire l’inverse de ce que Dieu prône et a institué, a et aura inéluctablement des conséquences néfastes. L’Éternel est parfait. Il ne se trompe jamais. Tu ne peux pas débarquer dans Sa création, toi-même créé par lui, et changer les règles de fonctionnement du monde et de la vie à ta guise, selon les modes et les époques, sans causer des catastrophes et subir des préjudices !

Au commencent, Dieu. L’auteur de tout a donné le mode d’emploi, il y a des millénaires !

Genèse 2 : 1-3 : « Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. 2 Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. 3 Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant. »

Il n’existe pas plus grand bosseur que le Tout-Puissant. MAIS Il sait aussi s’arrêter. Le repos, le sabbat, est une ordonnance, un commandement majeur. Pour qu’on n’ait pas de doute là-dessus, Il a veillé à l’inclure dans le résumé de la Loi, communément appelé les Dix Commandements :

« Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. »

« 9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. 11 Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » Exode 20 :8–11

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Sandrine E
Scriib.es

Words are life or death. Une vision : Ecrire. Une passion : Dieu. Un focus : La jeunesse. Une priorité : l’Afrique.