Lettre à ces femmes en moi
Poème du 24 Mai.
De vos gynécées je suis née.
À travers les siècles, génération d’hymens renversés.
Vos mémoires résonnent
De vos hommes qui l’assomment
Le sang n’est pas sur vos mains,
Hors de vous, il s’enfuit sur vos genoux.
Voici les prémices d’une lignée d’emprise,
De celles qui s’entourent, de celles qui voient.
Je perçois sur le sol les traces de vos armes grises
Un temps pour chanter les louanges de vos émois.
Fière de faire de vos prouesses clandestines,
Assises en face de moi, nos plus belles embellies.
Pour qu’enfin un dessein se dessine et s’affine
Que de vos cuisses naissent la vie et non la pluie.
À mes mères, mes femmes, mes filles.
À celles qui ne savent plus ou qui n’ont jamais su
Qui d’Eros ou Thanatos leur ont étiolé leur dû
Ces oubliées qui méritaient d’être vénérées
Je vous libère d’un passé de guerre.
Que par mon pardon, vos peines et vos chagrins
Les étoiles récupèrent
Les poussières de vos seins.
