On fait la paix ?

Aurore Barron
Scribe
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3 min readOct 21, 2018
Photo by Joel Filipe on Unsplash

Firmament de l’instant. Aspirée dans les apnées de mon souffle, je sens que le tien m’engouffre. Entre dans nos veines, le bruit des murs qui vibrent autour.

Amour.

Tout reprendre du début. Faire table rase. Page blanche. Raser les murs. Nouveau chapitre. Et repartir de plus belle. J’apprivoise de nouveau les sensations qui cogitent dans mon corps. Était-ce garanti ? Avant que tu n’apparaisses dans ma vie ?

Je suis incapable de te dire si ça peut fonctionner. Mais je sais que nous pouvons s’essayer à nous aimer. Les fleurs ont tranché. Elles m’ont confirmée nos atomes crochus.

Atteindre la réalité, étreindre l’idéal.

Il est temps que j’aime. Un peu. Beaucoup de choses se révèlent. D’autres encore sont à venir. J’ai percé l’abcès, je ne vais plus m’arrêter. Passionnément de grandir. Follement d’apprendre. De tomber et de me relever.

J’ai cru mourir à chaque blessure. Il s’avère que je suis encore en vie. Plus vivante que jamais. Une chose en entraine une autre. Je n’attends plus, j’actionne les rouages encrassés de ma destinée.

La souffrance m’inhalait, m’asphyxiait, j’étais engluée dans mes pensées calcinées. Aujourd'hui, pour la première fois depuis des années, je renais. C’est une drôle de sensation que de se sentir en vie.

Je tire la carte de l’honnêteté. Joker imparable, naguère utilisé à mauvais escient. Il se révèle être aujourd’hui une révélation. Tu déclenches en moi une célébration, d’un temps passé à déguerpir et à me fuir. J’ai encore du chemin à gravir mais je n’ai plus peur de me croiser.

Aux rires de nos éclats.

Ne t’en va pas.

S’éloigner serait peut-être excessif, tu ne trouves pas ? Ensemble à tes côtés, tout s’éclairci. Mes nuits sombres s’illuminent de nouvelles espérances. Difficile de se fuir. Vu d’ici, nos élans d’amabilité ont déjà été interceptés. Ils auront compris avant nous. Pas besoin d’attendre un jour que jamais peut-être “ensemble” puisse être deviné.

Mon coeur tremble et si tu doutes, parfois j’hésite. À me glisser dans ton regard. Déceler nos sourires qui s’accordent. Penses-tu à ce que je pense ?

Mes humeurs ont des saisons mais elles chanteront à l’unisson avec les tiennes. Elles danseront en pâmoison. Face au vent. Viens. Lâchons les carcans de nos émotions. Autorisons nous l’union. Qu’importe les rires, les pleurs et leurs craintes. Je ne veux plus avoir peur. D’aimer. Je veux nous sentir. Comme ceux qui ont réussi à s’aimer jadis.

Tu vois ça existe.

Déjà je frissonne. Tu as mon attention, un atout que peu avant ont réussi à exploiter. Laisse-moi le temps de t’apprendre. De nous connaitre. Bien. Mieux. À deux. Je t’avoue ne pas vraiment savoir comment aimer, et accepter de l’être en retour. Mon éducation a oublié de me donner les bonnes leçons, je dois donc être alerte à ce que je sens, sans suppositions. Aurais-je la chance du débutant ?

Les particules transpercent ce vide incolore. Elles s’entrechoquent, s’attirent et irrémédiablement les choses semblent possibles. Le sont-elles vraiment ? Me bercerais-je d’illusions ? Et puis qu’importe la chute. Je suis prête à me laisser vivre. Et là j’insiste.

Je sens ton sourire qui m’épie. Je sens ton regard qui chevauche le mien. Je rougis. Je suis en vie.

Exactitude du crépuscule. Vent par delà les marées. Soleil éclaté. Lune amarrée.

À nos sentiments avoués.

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Aurore Barron
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Just a place where I can express myself. Unpretentious.