Sur la route de Queenstown, les premières neiges au loin

On the road again

All Blackpacker
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8 min readMay 9, 2017

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Au revoir Kaitaia et ses kumaras ! Après cette nouvelle expérience plus qu’enrichissante, j’étais de nouveau parti sur les routes Néo-Zélandaise. La raison? Un nouveau road trip entre amis, le deuxième du nom depuis mon arrivée il y a maintenant six mois sur la Terre du Milieu. L’impatience grandissante, je prends donc la direction d’Auckland, une nouvelle fois, pour les y retrouver après leur long vol depuis l’Hexagone.

Tane Mahuta, le plus grand kauri de Nouvelle-Zélande

En chemin, je profite de mes derniers instants dans le Northland, avec une petite halte sur la Bay of Islands, petit coin de paradis de la région, sur les plages d’Opononi et de Koutu, ou encore au niveau de la Waipoua Forest, pour se perdre au milieu des majestueux kauris, des arbres impressionnants tant par leur envergure que par la spiritualité qu’ils dégagent. Ici, malgré la masse de touristes qui affluent chaque jour, on ressent un profond respect des locaux pour protéger ces phénomènes de la nature.

Mais pas le temps de flâner, car l’échéance arrive à grands pas ! Après une courte nuit dans la voiture quelques kilomètres au nord d’Auckland, j’accueille enfin mes amis à l’aéroport. Pas le temps pour eux de récupérer du transport, nous reprenons aussitôt la route, pour ce qui semble être une nouvelle fois une aventure haletante !

Un retour à la fraîcheur du Sud

Et cette fois-ci, le road trip commence dans l’île du Nord. La bonne humeur dans la voiture, même si parfois un peu à l’étroit, nous passons des endroits qui ne m’étaient pas inconnus. Sur trois jours, nous faisons escale à Raglan, à l’usine à touristes Hobbiton, à Rotorua et enfin à Wellington, pour y profiter de la vie nocturne avant de prendre notre ferry, direction l’île du Sud ! Ici encore, l’impatience était grande à l’idée de retrouver ses impressionnants paysages. Sortis du ferry, nous nous dirigeons vers Blenheim, quelques kilomètres au sud, avec l’envie ferme de participer à une dégustation des vins très réputés de la région du Marlborough. Finalement, nous avons dû remettre à plus tard la tournée des caves pour une visite express à… l’hôpital ! En effet, après avoir pris quelques renseignements à l’office de tourisme du coin, j’ai essayé d’impressionner mes camarades en me moquant d’un trottoir un peu trop haut pour ma petite taille… Finalement, le trottoir s’est plutôt bien moqué de moi et m’a ouvert les deux tibias... Trois points de suture plus tard, et pas découragés le moins du monde, nous nous dirigeons tout de même vers une cave juste avant qu’elle ne ferme. Nous l’aurons notre dégustation ! Bien que les cépages soient proches de ce que l’on connaît traditionnellement chez nous, les saveurs sont, elles, vraiment surprenantes ! La faute à un climat et un terroir bien différents, qui classent ces vins parmi les meilleurs au monde. Mais je ne peux m’empêcher de rester un peu chauvin et de garder une préférence pour nos grands crus français !

Au coeur du vignoble de Blenheim

Une fois remis de nos émotions, nous nous dirigeons vers la région des Nelson Lakes, pour y passer notre première nuit en camping. Première nuit en camping, qui sera également la dernière du séjour ! Ayant tutoyé les -5°C durant la nuit, mes amis n’ont pas été loin de perdre un membre durant la bataille, après que je les aie lâchement abandonnés pour rejoindre le “confort” de ma voiture. Après s’être réchauffés avec un bon petit déjeuner dans un hôtel de la ville de Saint-Arnaud, nous retrouvions un ami en commun qui partagera avec nous quelques jours de ce voyage. Et pour les retrouvailles, rien de mieux qu’une petite marche dans les environs, au sommet du Mont Robert. La montée n’était pas des plus évidentes, mais cela valait le détour. En haut nous attendait une vue panoramique sur tout le lac Rotoiti, et le début de la chaîne de montagnes avoisinante. Ce fut une première balade réussie ! Mais pas le temps de s’arrêter, nous avions pour projet de rallier le sud les jours suivants. Et pour ce faire, quoi de mieux que de passer une nouvelle fois par la West Coast?

Lac Rotoiti, depuis le Mont Robert

Et puis nous tutoyons le ciel

Après un détour par les incontournables Pancake Rocks, et une petite marche auprès de la Pororari River pour admirer la “forêt Amazonienne” locale, nous rejoignions le village de Franz Josef, au pied du glacier du même nom.

Au début de la balade, avant de rejoindre la Pororari River

Jusqu’alors, je ne pensais pas que je m’apprêtais à vivre l’expérience la plus intense de mon aventure au pays des kiwis. Arrivés au pied du glacier avec l’intention de l‘escalader, nous avons vite dû nous raviser, la faute à des conditions météorologiques incertaines. Mais ce n’était que partie remise, et nous avons décidé de réserver un vol panoramique en hélicoptère qui nous amènerait jusqu’au Mont Cook, et nous permettrait même de rejoindre le Fox Glacier, à quelques kilomètres de là. Nous n’avons pas été déçus ! Dès l’envol, la magie opérait. Nous commencions par survoler la campagne environnante et les premiers versants des montagnes. Puis, au fur et à mesure que nous prenions de l’altitude, nous survolions le glacier Franz Josef et ses innombrables crevasses, pour ensuite le dépasser et rejoindre un désert de neige éternelle. Proches des plus hauts sommets de la chaîne des Alpes du Sud, l’hélicoptère continuait son vol et nous admirions, émerveillés, l’étendue de ce paradis blanc. Jusqu’à ce que le temps s’arrête au moment où il se posa sur un lit de neige, et que nous puissions, comme des enfants, nous amuser au sommet des montagnes, tout en étant subjugués par la beauté et la solitude des paysages qui nous entouraient. Après un instant qui nous semblait trop court, nous continuions notre ascension en hélicoptère, pour rejoindre le Mont Cook et le survoler. À ce moment, nous tutoyions le ciel, plus haut que le plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande. D’un côté, la grande vallée qui se trouve à l’est du Mont Cook, le bleu turquoise du lac Pukaki au loin, les lacs nés des glaciers environnants plus proches. De l’autre côté, la chaîne des Alpes du Sud, majestueuse, entourée des nuages provenant de l’Ouest bloqués par ces gardiens éternels. Ici encore, nous retrouvions un air du Seigneur des Anneaux, lorsque la caméra s’amuse à survoler les monts de la Terre du Milieu.

La plaine de neige, quelques instants après s’être posés sur les sommets

Il a ensuite fallu redescendre sur terre, en passant par le Fox Glacier, que nous irons voir plus tard depuis le bas. Toujours enivrés par ce que nous venions de voir, nous profitions d’un jacuzzi en auberge de jeunesse avant de reprendre la route le lendemain pour rejoindre Wanaka. Sur la route, des arrêts au lac Matheson, où lorsque les conditions sont favorables il est possible d’admirer le reflet des montagnes environnantes (ce que nous n’avons malheureusement pas eu la chance d’observer), et aux Blue Pools, des bassins naturels d’un bleu ahurissant résultant de la fonte des neiges des monts alentours.

Le bleu pur des Blue Pools, sur la route pour Wanaka

Retour gagnant au Mont Cook

Wanaka constituait pour nous une halte de trois jours dans ce road-trip. Un peu de repos qui ne nous a pas fait de mal, entre les concerts endiablés du pub local ! Mais aussi un peu d’activité, avec notamment une superbe randonnée à cheval près de Cardrona, à quelques kilomètres de la ville. Au pas ou bien au petit trot, nous nous baladions au sein des collines d’un jaune flamboyant, ou retracions la ruée vers l’or qui battait son plein à une époque pas si lointaine que ça. Un petit air de Far West pour les cow-boys en herbe que nous étions !

Le jaune est de mise lors de la balade à cheval

Après Wanaka, nous rejoignions Queenstown, où après avoir consulté la météo nous décidons de continuer notre route directement jusqu’au Milford Sound pour une nouvelle belle croisière. Sur le chemin du retour, après avoir encore une fois admiré la splendeur de ce fjord, nous attaquions une petite randonnée pour monter jusqu’au lac Marian, un lac de montagne encaissé dans une cuvette, tout simplement magnifique ! Nous retournions ensuite à Queenstown, pour le désormais traditionnel tour de luge d’été, avec des concurrents à nouveau coriaces…

Le lac Marian, à la tombée du jour

La fin du séjour approchant pour mes amis, nous retournions un peu plus au nord, afin de se rapprocher de Christchurch pour leur vol de retour. Sur la route, une dernière escale aux Clay Cliffs d’Omarama, des formations d’argile multicolores, puis et surtout un retour au Mont Cook. Arrivés au pied du sommet tout embrumé, nous commencions une randonnée pour gravir le Mont Sebastopol. Ici encore, la montée fut ardue, avec des passages dans des pierriers et un brin d’escalade pour arriver enfin au sommet, mais le point de vue le méritait amplement ! Un panorama à quasiment 360°, avec une vue sur l’ensemble de la vallée et les montagnes alentours mais également sur le lac Pukaki et les trois lacs de glaciers que sont Tasman, Mueller et Hooker. Et, cerise sur le gâteau, les nuages qui bouchaient jusqu’alors la vue commençaient petit à petit à se dégager, pour laisser apparaître le Mont Cook, que nous pourrons voir entièrement lors de la redescente. Bref, ce fut l’une des plus belles randonnées qu’il m’ait été donné l’occasion de faire jusqu’à présent !

Le lac Tasman, depuis le Mont Sebastopol

Le cœur une nouvelle fois plein de souvenirs et d’images fortes, il a fallu petit à petit rouler jusqu’à Christchurch. Dans cette ville à l’ambiance particulière, en pleine reconstruction suite à la succession de tremblements de terre qui l’ont frappés (notamment en 2011, qui a fait 185 victimes), j’ai dû me résoudre à laisser mes amis. Après un nouveau superbe road trip, qui aura occupé deux semaines et demi plus qu’intenses. À la moitié de mon voyage, j’ai déjà eu l’occasion de voir beaucoup de ce pays. Mais il me reste toujours énormément à découvrir. Ainsi, à peine remis de mes émotions, je repars demain matin pour une randonnée de trois jours sur la célèbre Milford Track, au coeur de la région du fiordland. Pour une nouvelle aventure.

Au sommet de Sebastopol

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