La sécu va gagner des millions
Le 17 octobre dernier, Secrets d’info diffusait sur France Inter une enquête consacrée à l’affaire du Lucentis : un médicament utilisé en ophtalmologie contre la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Cette molécule, vendue par le laboratoire Novartis près de huit cents euros l’unité, n’a pourtant pas d’effets thérapeutiques plus probants qu’un autre médicament ne coûtant lui qu’une trentaine d’euros, l’Avastin, mais qui n’est commercialisé par les laboratoires Roche qu’en traitement du cancer du côlon, sa principale indication thérapeuthique. Curieusement, bien que parfaitement informé des effets bénéfiques de sa molécule contre la dégénérescence maculaire, Roche a toujours refusé de demander l’extension de l’autorisation de mise sur le marché de l’Avastin pour la DMLA, ce qui aurait pu pourtant permettre à la sécurité sociale d’économiser un million d’euros par jour !
L’Agence nationale de sécurité du médicament vient de mettre fin à cette situation. Elle vient de promulguer une recommandation temporaire d’utilisation pour l’Avastin. À partir du 1er septembre 2015, les hôpitaux français pourront en administrer, en dépit de l’opposition de Roche, et même sans autorisation de mise sur le marché, contre la DMLA.
Retrouvez ci-dessous l’enquête radiophonique de Jacques Monin, dans laquelle deux questions étaient alors clairement posées :
Lobbying efficace des deux laboratoires dont les intérêts économiques sont liés ? Syndrome post Mediator qui tétanise les autorités sanitaires ?