Le drame de la grotte de Montérolier

Anne Brunel
Secrets d’info
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3 min readJul 1, 2015

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Mensonge d’Etat ou vérité inaudible ?

Une enquête de Jacques Monin

C’est l’après-midi du 21 juin 1995. Un mercredi. Premier jour de l’été.
Il fait beau, les enfants sont dehors.
Pierre, Thomas et Nicolas, trois adolescents de treize et quatorze ans, se rendent comme souvent dans la grotte de Clairfeuille, à proximité du village de Montérolier. Elle a été creusée par les Allemands pendant la dernière guerre et a servi de cache durant l’Occupation, ils ont l’habitude d’aller y jouer, inventer des histoires. Ce jour-là ils allument un feu au fond d’une des galeries.

Ils n’en sortiront pas vivants.

Stèle érigée en mémoire des victimes du drame ©J.Monin / RF

Le soir même, l’alerte est donnée. Le père de l’un d’eux pénètre à son tour dans la grotte avec un habitant du coin. Eux aussi y trouveront la mort. Mais cela ne s’arrête pas là, puisqu’un peu plus tard, quatre pompiers, dont certains sont masqués, tomberont eux aussi comme des mouches. On sortira leurs cadavres le lendemain matin.

Au terme de l’enquête, la justice conclut à une intoxication au monoxyde de carbone, gaz dégagé par le feu allumé par les enfants.

Mais le père d’une des victimes, tout comme une bonne partie de la population, continue de croire qu’on a cherché à cacher un terrible secret : celui d’un gaz toxique qui aurait été stocké dans la grotte et qui expliquerait une telle hécatombe. D’autant que du cyanure a été retrouvé dans le sang de toutes les victimes…

À cela s’ajoute la découverte, dans les années 90, qu’il y avait eu non loin de là, en 1944, à Villers-Saint-Sépulcre, une usine franco-allemande de fabrication de Zyklon B, le gaz à base de cyanure utilisé dans les chambres à gaz…

Même si cela ne prouve rien, cela permet de comprendre comment le contexte a alimenté le soupçon.

Autre élément soulevé par les partisans du mensonge d’État : la décision, la nuit du drame, d’interrompre les secours pendant sept heures, le temps de faire ventiler les galeries.

Les galeries font plus de cent mètres de profondeur ©J.Monin / RF

Presque vingt ans après, le drame de la grotte de Montérolier (Seine-Maritime) continue d’alimenter tous les soupçons. Dans le village on refuse massivement la vérité judiciaire résultant de l’enquête, préférant dénoncer une “thèse officielle”.

Secrets d’Info a mené une contre-enquête et recueilli des témoignages exclusifs.
Que s’est-il passé ce soir-là ?
Comment expliquer un tel soupçon ?

Ecoutez sur Franceinter.fr la version radio de cette enquête

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Anne Brunel
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