Téléréalité : candidats en danger
Loft Story, première expérience de téléréalité menée à la télévision française d’avril à juillet 2001, a provoqué alors d’innombrables débats… Quinze ans plus tard, le téléspectateurs français croule sous les programmes de téléréalité : en 2014, ce ne sont pas moins de trente-trois productions de ce type qui ont été diffusées par les chaînes de télévision françaises parmi lesquelles Les Ch’tis, Les princes de l’amour, Les Marseillais, L’île des vérités, etc.
Les commentateurs se sont beaucoup intéressés à l’impact possible de ces émissions sur les téléspectateurs, mais un peu moins aux candidats. Et pourtant, il suffit d’enquêter dans les arrières cuisines de ces productions pour vite découvrir que ces programmes sont susceptibles de mettre très sérieusement en danger ceux qui y participent…
Privation de sommeil, imprégnation alcoolique, harcèlement psychologique sont des méthodes systématiquement employées pour obtenir de “bons résultats” télévisuels, ainsi que le révèle une ancienne employée de la production de Secret Story :
Nous, on les appelle (NDLR : au “confessionnal”) quand on sent justement que quelqu’un a les larmes aux yeux, qu’il est prêt à chialer ou alors qu’il est dans un moment d’euphorie et qu’il peut tout d’un coup péter les plombs… Et d’un seul coup le type il va se confier comme s’il était chez son psy, et il va dire tout ce qu’il a sur le cœur ! (…) Moi j’ai vu des candidats supplier qu’on éteigne les projecteurs…
C’est au point que certaines des sociétés de production qui fabriquent ces programmes proposent un suivi psychologique aux candidats, qu’elles leur laissent le soin de financer !
Quoi qu’il en soit le retour à la vie réelle est souvent bien difficile, teinté de paranoïa, et les années qui suivent l’extrême notoriété de ces anonymes soudain célèbres se révèlent très difficiles à vivre.
Découvrez l’enquête radio complète de Jacques Monin sur Franceinter.fr
