Sur le flanc Est de l’Union Européenne

Et par delà la frontière…

Semelles sans frontières
16 min readJun 26, 2017

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C’est dans la capitale lituanienne à Vilnius que nous avons retrouvé nos 6 amis venus de France : Charles, Elodie, Guillaume, Pauline, Chloé et Thomas. Durant quatre jours, nous avons écumé les rues de la ville sous le soleil brûlant, crapahuté sur les hauteurs pour admirer la cité, passé une journée au fameux château de Trakai et nous nous sommes rafraichis en terrasse au bord de la rivière dans la République d’Uzupis (une micronation au sein de Vilnius). Le tout bien sûr, sans oublier de prendre du bon temps tous ensemble.

On se sépare après une petite semaine de retrouvailles fort agréable : nos amis repartent en France tandis que nous, nous continuons notre voyage en Lituanie avec Chloé. La ville de Marijampolė et son camping est notre nouvelle destination avant de mettre le cap sur la Pologne. A notre grand étonnement, le stop à trois marche plutôt bien. Nous avons attendu seulement 2 minutes pour notre premier trajet : peut-être que le fait d’avoir une fille avec nous rassure et encourage plus les automobilistes à nous prendre en stop. En tout cas, nous sommes arrivés rapidement à Białystok en Pologne et pour nous récompenser de cet effort, on s’offre notre première bière polonaise.

Sur le trajet de la Pologne

Pologne : au long de la frontière est

Cette fois-ci, c’est Chloé qui prend son avion pour retourner en France. Elle nous quitte après avoir passé quelques jours sur la route avec nous. Maintenant et comme auparavant, il nous faut reprendre notre voyage tous les deux, mais pas pour une capitale ni une grande ville : pour partir à la découverte de la dernière forêt primaire d’Europe, la forêt de Białowieża. Située au nord-ouest du pays, à cheval entre la Pologne et la Biélorussie, cette vieille forêt est une relique de la dernière période glaciaire. Très peu perturbée par les activités humaines durant des milliers d’années, elle représente le type de forêt qui s’étendait sur l’Europe il y a environ 10 000 ans.

Dans la petite ville d’Hajnówka, à la frontière de la forêt, Sylwia nous accueille chez elle pour deux jours. Etudiante en sylviculture, elle connait bien cette forêt ainsi que la flore et les champignons qui y poussent. Nous profitons donc d’une journée pour aller découvrir cette fameuse forêt. Effectivement, elle ne resemble en rien aux bois que nous avons chez nous en France. Son sol est jonché d’arbres morts, plus ou moins en décomposition, ce qui permet de voir pousser une grande richesse de mousses, fourgères et champignons qui colonisent ces milieux. Białowieża est aussi le seul endroit au monde où l’on peut observer des bisons d’Europe à l’état sauvage. Ils sont un peu plus petits que leurs cousins d’Amérique mais restent tout de même impressionnants. Malheuresement nous n’avons pas réussi à en voir mais nous avons trouvé des empreintes de leur passage. Durant notre balade dans les sentiers de la forêt, quelque chose d’un peu moins commun nous est arrivé. Une voiture de gardes-frontières s’est arrêtée à notre niveau et deux agents polonais sont sortis du véhicule. Ils nous on demandé nos papiers et posé des questions sur notre venue ici. Car ce que l’on ne savait pas, c’est que la frontière avec la Biélorussie était à 300 mètres de nous au bout du chemin. Après 20 minutes d’attente et une bonne dizaine de piqûres de moustiques (car la forêt en est infestée), ils nous ont laissés partir avec comme dernier conseil :

“Vous pouvez aller à la frontière pour prendre une photo, mais il n’y a rien d’intéressant là bas. Mais vous devez savoir que si jamais vous la traversez : c’est un crime !”

Informés plus qu’il n’en faut, nous partons de ce pas en direction de la frontière de l’Europe. Nous arrivons enfin au bout du chemin quand nous aperçevons une caméra, cachée dans les arbres, une barrière, des paneaux d’interdiction de passage, une cloture en barlelé et bien sûr un no man’s land entre les deux pays. C’est notre première “vraie” frontière entre l’Europe et un autre pays (la Biélorussie, en l’occurrence) et on peut voir que forêt primaire où non, la démarquation existe belle est bien et elle est surveillée.

Forêt de Białowieża

Après cet épisode à Białowieża, notre prochain objectif était de taille : l’Ukraine. Pour nous, membres de l’Union Européenne, l’Ukraine est un pays étranger car il n’est ni dans l’UE, ni dans l’espace Schengen. Heureusement, il n’est pas obligatoire de se procurer de Visa pour y entrer. Seul un passeport est nécessaire, ce que nous avions ! Ce pays est aussi, et malheureusement, le premier pays actuellement en guerre que nous nous appretions à visiter. Nous étions conscients de cela et avions pris nos précautions à l’avance. Quoi qu’il en soit, nous avions une longue route pour aller de Hajnówka à Lviv (notre pied à terre en Ukraine) : et là commenca, une longue, très longue journée… Notre planning était le suivant (prenez une carte, ça peut vous aider !) : prendre le bus de Hajnówka à Bielsk Podlaski, faire du stop jusqu’à Lublin, prendre le train jusqu’à Lancut, changer de train pour Przemyśl puis rechanger de train pour Lviv. Nous prévoyons d’arriver le matin en Ukraine vers 7h. Gros programme.

Nous partons donc de Hajnówka en bus aux alentours de 10h30 pour rejoindre Bielsk Podlaski ou, après avoir trouvé un emplacement adéquat, nous nous sommes posés pour stopper les voitures. Trente minutes, une heure, le temps passe et personne ne nous prends jusqu’à ce qu’une âme bienveillante accepte de nous emmener ! Sur la route de Lublin, c’est peut-être 4 personnes en tout qui nous ont prise en stop. Il est également important de noter que les polonais roulent très vite et les routes ne sont pas autant entretenues qu’en France ou ailleurs. Après une bonne après-midi passée dans les voitures à rencontrer des automobilistes, nous arrivons à notre deuxième étape vers 17h30–18h. Là, l’idée était de réserver nos deux billets de train direction Lancut pour le premier puis Lviv (Ukraine) pour le second. Nous ne pouvons pas réserver le second mais nous avons une information : nous pouvons acheter le billet à bord avec de l’argent ukrainien car ce ne sera pas un wagon polonais. Soit, nous échangeons donc nos derniers złotys contre des hryvnias.

Sur la route…

Le train part pour Lancut où nous arrivons vers 23h30. Il fait nuit, plus rien n’est ouvert et nous n’avons pas de billet pour la suite. Nous arrivons avec beaucoup d’effort à comprendre que le train arrivera vers 00h30 pour l’Ukraine (la communication en Pologne est difficile car peu de personnes parlent l’anglais, et on vous laisse imaginer notre niveau de polonais…). Le train arrive et là, les complications commencent. Deux wagon, un polonais, l’autre ukrainien. Nous devons monter dans le wagon ukrainien qui nous dit finalement d’aller dans le wagon polonais qui nous demande de payer…en złotys, que nous n’avons évidemment plus. Compréhensifs, ils acceptent de ne pas nous faire payer la première partie du trajet (de l’ordre de 30 minutes) jusqu’à Przemyśl, à la frontière.

Arrivés à la frontière, nous descendons. Notre mission est d’aller acheter un billet pour monter dans le wagon ukrainien qui est sensé partir aux alentours de 3h50. Nous allons voir le chauffeur pour lui acheter un billet. Celui-ci n’en vend pas et nous dit d’aller voir le wagon polonais. Ce dernier nous dit d’aller voir le wagon ukrainien et les deux se renvoient la balle sans cesse ! Pourquoi ne sommes-nous pas aller acheter un billet au guichet me direz-vous ? Eh bien car il est 4h00 du matin et le guichet ouvre 10 minutes après que le train pour l’Ukraine ne parte. Une bonne course pour rien, des vas-et-viens incessants et au final, le train partira sans nous.

Nous ne voulions pas laisser tomber l’Ukraine. Ni une ni deux, nous regardons les transports alternatifs. Un bus le lendemain part à 11h. Nous avons donc passé la nuit dans la gare à attendre jusqu’à 11h00 pour rejoindre notre destination, Lviv. Arrivée en Ukraine épuisante après une nuit sans vraiment dormir et un trajet de quelques heures mais nous l’avons fait, le tampon sur notre passeport le prouve !

🇺🇦

Ukraine : une destination imprévue

Nos premiers pas à Lviv ont été un peu déstabilisants. Notre arrivée se fait dans une station de bus loin des normes de sécurité européenne, avec des bâtiments délabrés datant de l’ère soviétique. Nous croisons des modèles de voitures encore jamais rencontrés avant, sortant tout droit d’un vieux film russe. Des personnes nous demandent de l’argent en ukrainien, on ne comprend pas un mot, mais on voit bien que la pauvreté ici est bien plus présente qu’en Pologne. Bref une ambiance toute nouvelle pour nous, mais exitante à découvrir.

Lviv est une grande ville de l’Ouest de l’Ukraine, anciennement polonaise. Elle a gardé un vieux centre-ville intact, d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous découvrons la cité au hasard des rues comme on a l’habitude de procéder. Le centre-ville est entouré de remparts et ici dans les anciennes douves, les restaurants ont élu domicile. D’ailleurs, nous profitons des prix bas de l’Ukraine pour s’offrir des bons petits plats typiques de la région.

Au détour d’une place de marché, nous passons à côté de l’église des Bernardins, la scène est des plus inabituelles. Des dizaines de personnes venues en famille, seules ou entre amis sont rassemblées devant la façade du lieu de culte. Des chants religieux sont émis à l’extérieur du bâtiment pour permettre à ceux qui n’ont pas pu rentrer à l’intérieur faute de place, de pouvoir tout de même participer à la cérémonie. Nous apprenons par la suite qu’il s’agissait de la Pentecôte.

La ville se découvre à nous avec ses places, avenues, monuments, tel l’opéra que l’on a pu visiter. Ce sont aussi les coins cachés, pas connus des touristes qui nous intriguent et que l’on aime découvrir. La ville de Lviv restera une très bonne destination, mais nous ne nous arrêtons pas là. La route vers le sud-ouest nous attend pour découvrir toujours plus de cette belle Ukraine.

Nous avions ensuite rendez-vous chez Andrii et Sofia. Un jeune couple originaire d’Ivano-Frankisvk, notre prochaine destination à laquelle nous nous rendons en bus, transport local mais pas sans repos (il faut esquiver les trous dans la route !). Nos hôtes nous ont accueillis à merveille et étaient disposés à passer beaucoup de temps avec nous, tant pour nous faire visiter la ville que pour nous apprendre énormément de choses sur leur pays, notamment les plats traditionnels. C’est sans doute là que nous en avons appris le plus sur l’Ukraine, son histoire, sa culture et bien sûr, sur les origines de sa situation actuelle très difficile.

Echanges culturels

Notre vision de l’Ukraine était évidemment très influencée par ce qu’on entend dans les médias en France et nous avons pu nous rendre compte de la véritable conjoncture du pays. C’est d’abord un pays en guerre comme on le sait, du fait du conflit avec les russes dans l’est du pays (anciennement en Crimée mais aujourd’hui jusqu’à la région de Donetsk). A cause de la guerre, le pays a économiquement souffert et s’est beaucoup apauvri. A titre d’exemple, le cours de la monnaie a chuté :

  • En 2013 : 1 EUR = 13 UAH
  • Aujourd’hui : 1 EUR = 29 UAH

Et enfin, c’est un pays qui est beaucoup rongé par la corruption à l’échelle des politiques et dirigeants mais aussi à basse échelle (les douaniers qui vous laissent passer pour un billet ou l’école qui vous garantit un diplôme acheté…).

Aperçus d’Ivano-Frankivsk

Là aussi, le trajet se fera en bus pour atteindre notre dernière destination, la ville de Rakhiv. Nous traversons la campagne, passant de champs en champs. Les habitants des petits villages cultivent tous leur jardin, souvent très ressemblants les uns des autres. Les poules, les oies, les chèvres et les moutons se reposent à l’ombre des arbres fruitiers, plantés devant les maisons. Les chevaux attelés attendent patiemment dans la cour que la charrette reparte. C’est la vision d’une campagne que l’on ne connait plus en France. La route commence à serpenter et nous voyons apparaitre les premiers monts des Carpates ukrainiennes. Installée dans le creux d’une vallée entourée de collines, la ville de Rakhiv se découvre à nous.

Campagne d’Ukraine

C’est dans une auberge de l’autre côté de la rivière que nous avons choisi de passer ces quelques jours. Pour nous y rendre, nous devons traverser un pont de singe qui relit les deux côtés de la ville entre eux. De la fenêtre de notre chambre, nous apercevons une colline en face dont le sommet est une prairie bombée. Nous décidons donc d’y grimper le lendemain.

Pique-nique et gourde dans le sac à dos, c’est parti pour une journée dans les hauteurs. Nous cherchons le chemin pour se rendre en haut de la colline repérée la veille. Nous suivons un ruisseau, qui logiquement devrait nous emmener vers les sommets. Le sentier en hors-piste utilisé par les chèvres des fermes aux alentours, grimpe à travers une forêt d’hêtres. Un premier panorama s’offre à nous entre les branches des arbres : l’auberge est déjà loin. Il nous faut monter encore pour sortir de la forêt. Enfin nous apercevons notre but, cette fameuse colline enherbée, mais qui est encore bien loin. Il nous faudra une bonne demi-heure pour atteindre le sommet. Transpirants et accablés par la chaleur, nous arrivons enfin à notre destination. Wahou ! Cela en valait la peine car le spectacle est magique et la vue imprenable. “Une pause s’impose” ! Et nous croquons à pleines dents notre pique-nique bien mérité.

En haut de la colline

Le lendemain, nous quittons Rakhiv et ses montagnes pour rejoindre la frontière roumaine. Mais le bus ne va pas plus loin, il ne quittera pas le pays. C’est donc en marchant avec nos sacs à dos que nous devons traverser la frontière. Nous prenons notre courage à deux mains et à deux pieds et nous nous mettons en route, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre là-bas car nous retournons en Europe ! Les premières voitures font la queue, mais nous continuons et passons entre elles. Passeport en main et goutte de sueur sur le front, nous franchissons un premier poste ukrainien où des militaires nous font signe d’avancer. Après cette barrière la route est libre, plus aucune voiture n’est alors stationée ici. Puis vient le suivant poste, où l’on nous demande notre passeport. Nous attendons sagement devant la vitre le verdict. Le douanier grommelle un genre de “c’est bon” puis vient le coup de tampon. Soulagés nous voilà désormais sortis de l’Ukraine. Maintenant il nous faut renter en Roumanie. Les deux pays sont séparés par la rivière Tisa sur laquelle un pont en bois les relies. Le passage est magnifiquement arboré de drapeaux aux couleurs des deux pays voisins. Encore quelques pas et nous arrivons au poste de la frontière roumaine. Avec surprise, c’est en anglais que le douanier nous adresse la parole. Quelques questions sur notre venue en Ukraine : rien à déclarer ! Et nous voilà de retour Europe.

Pont de la frontière

Roumanie : des Maramureș au Bihor

Nous arrivons dans la ville de Sighetu dans la région des Maramureș. Très connue pour sa campagne préservée des grands champs de monoculture, les habitants ici perpétuent avec tradition une agriculture paysanne. C’est en stop que nous arrivons à destination, au camping Babou au milieu du village de Breb. Le coin est magnifique et paisible, nous avons une vue panoramique sur les Carpates ukrainiennes et le camping très nature est intégré à de vieilles maisons typiques de la région. Les sentiers de randonnée font le tour du village, nous en profitons pour découvrir la vie des habitants du coin. Très rurale, chaque maison possède une basse-cour avec son lot de volailles, accompagné par deux ou trois vaches pour le lait et la viande et des chevaux pour le transport. La particularité des maisons dans les Maramureș est qu’elles possèdent une très grande porte en bois décorée et sculptée comme le veut la tradition. En mi-juin, ce sont les fenaisons et tout le village s’active dans les champs, il faut couper à la faux l’herbe pour ensuite la faire sécher au soleil. Après quelques jours, il faut la retourner puis commence la mise en place des meules de foin. Toujours de la même manière que depuis des dizaines d’années, l’herbe sèche est disposée sur des piquets en bois pour construire une meule en cône dont la forme permet d’éviter au précieux foin de moisir à cause de l’eau.

Village de Breb

Pour notre dernier soir au camping, nous avons décidé de manger chez l’habitant. Dans le village, une petite famille propose de cuisiner un repas traditionnel pour les touristes contre un peu de monnaie. Tous les légumes venaient du jardin, la viande, le fromage et le pain de la ferme également. Bien sûr le tout accompagné d’une bouteille de Țuică, une eau de vie de prune traditionnelle du pays. C’était délicieux, mais trop copieux pour nos estomacs de voyageurs et donc nous emporterons de ce fait le dessert pour le finir le lendemain. Merci à Maria et Ramona pour cette belle découverte culinaire. Au matin, nous quittons le camping avec un couple d’anglais qui nous proposent de nous déposer sur la route de Baia Mare avec leur van Volkswagen aménagé.

Rapas roumain

En partant pour notre prochaine destination, on a pu constater que le stop en Roumanie marche super bien. En revanche, le temps était très difficile : attendre en stop sous un soleil assomant à 30°C parait bizarrement plus long que normalement. En tout cas, on a eu besoin de 3 voitures pour rejoindre Oradea, ville à la frontière hongroise. On arrive complètement trempé chez Ronela, originaire de la ville et notre hôte pour 3 nuits.

Malgré son planning chargé, elle prend le temps de nous faire une petite visite des lieux: comme dans beaucoup d’autres ville, nous grimpons en haut d’une tour pour avoir un panorama de l’ensemble de la cité : d’un côté nous admirons le centre-ville, de l’autre les plaines roumaines tandis qu’on peut aperçevoir au loin la Hongrie. Historiquement, la ville était bâtie dans une forteresse dont on peut aujourd’hui découvrir les anciens murs et se reposer dans les parcs qui ont été aménagés à cet effet. Compte tenu de la chaleur, nous avons passé notre deuxième journée à la maison, à écrire pour le blog, trier nos photos et nous reposer un peu. En fin de journée, nous sommes allé à la rencontre des nombreux couchsurfers de la ville pour faire connaissance et discuter voyage en buvant quelques bières du pays !

En partant de la Roumanie, nous avons attendu environ 3 bonnes heures sous un soleil de plomb pour se faire prendre en stop. Mais comme d’habitude, ça l’a fait : direction de nouveaux pays en commençant par la Hongrie. On aurait aimé rester plus longtemps en Roumanie (comme dans presque chaque pays visité) mais c’est ainsi !

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