Les demoiselles de Sigirîya

de Wett Monenteuil

Éditions Numeriklivres
SeXtasy collection

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Qui a dit que le sexe outrageait les dieux ?

Bien que vieillissant, Montaignac est toujours le fringant directeur d’un laboratoire international de biologie, passant son temps de congrès en congrès à travers le monde… Mais s’il a encore l’esprit entreprenant, il n’a plus, hélas, la vigueur des cellules sur lesquelles il travaille : il est dernièrement devenu impuissant !
Triste diagnostic pour un homme ayant constamment revendiqué un célibat primesautier, d’autant plus que, pour la première fois de sa vie, le brillant professeur vient de tomber amoureux d’une jeune et charmante consœur, Shirley, biologiste comme lui, et qu’il a rencontrée au Sri Lanka !
C’est dans le sud de cette île de l’océan Indien, sur une plage, qu’il va la retrouver pour lui confier son infortune. Et c’est avec elle qu’il va vivre une expérience érotique plus que torride, en souvenir d’un voyage qu’ils avaient effectué ensemble quelque temps auparavant dans le pays aux bouddhas couchés, singulièrement à Sigirîya, au pied d’un célèbre rocher en forme de téton, là où un roi fou s’était jadis exilé en compagnie de cinq cents femmes aux charmes divins, quoique pas uniquement célestes… Qui a dit que le sexe outrageait les dieux ?

Un avant-goût

Sous des dehors d’Anglaise impeccable – certes, assez ébouriffée en certains endroits ! –, Shirley dissimulait ce que l’on peut qualifier de forte nature : à la fois pudique, mais sans complexe, sexuellement soumise, mais impétueuse, bestiale et fragile. Montaignac ne fut pas le moins étonné des hommes à lui découvrir une telle sensibilité, secrète, mais à fleur de peau, et pas mécontent non plus ! Surtout lorsque, de passage au Sri Lanka un mois après leur première rencontre à Unawatuna, et le souvenir encore chaud de l’amour qu’ils s’étaient fait à l’abri de la vieille barque lilas, Montaignac entendit Shirley lui confier, à l’improviste, précisément dans le restaurant où ils étaient revenus, que rien ne l’excitait davantage que de se faire prendre par trois inconnus sous l’œil consentant de son amoureux.

— Eh bien, dites-moi !

— Je vous choque ?

— Non, du tout ! D’ailleurs… Euh… Je sais que le Watalappam est vraiment excellent ici, mais, à ce que vous venez de me dire, je suis sûr qu’il n’y a ce soir de meilleur dessert que le récit de vos exploits ! Continuez…

Elle avait ri.

— Une question, cependant, avait fait Montaignac… Imaginez-vous que celui que vous appelez votre « amoureux » puisse encore le rester un peu, amoureux, après cela ?

— Un peu ? Longtemps, vous voulez dire ! Car moi, oui, je ne me sens véritablement comblée que si son regard m’accompagne durant tout mon voyage – appelons ça un voyage, voulez-vous ? –, tant il faut que l’homme avec qui je suis me protège, qu’il soit là, près de moi, en silence, une ombre en qui j’aie confiance… Et ensuite, en douceur, qu’il me récupère…

— Hum, « en douceur »…

— Je sais, cela doit vous sembler très égoïste, mais, lorsque j’ai pris mon pied – j’adore cette expression de votre langue, « prendre son pied » ; d’ailleurs, j’adore toute votre langue… Mais où en étais-je ?

— À la douceur, la reprise en douceur…

— Oui, c’est cela : que mon amoureux se réempare de moi d’une main de ouate… C’est bizarre, cette sensation de me ranger en lui, de m’enfouir en lui… Ah, c’est sûr, pour rien qui vaille je ne voudrais qu’il me laisse en plan avec des inconnus après qu’ils m’aient baisée, quand même ces inconnus se seraient-ils bien occupés de moi, ça non ! Et je vous parle en toute connaissance de cause, ça m’est arrivé : un garçon avec qui j’étais, et de qui j’étais hélas folle amoureuse, avait craqué. En une fraction de seconde, pschitt, déserté ! Parti ! Me larguant aux trois malfrats à qui il m’avait soi-disant « donnée », oh la la, atroce ! Et je ne vous parle pas de l’instant où je les vis eux-mêmes se rhabiller : j’eus le sentiment d’être pire que rien… On dit ça, en français, « pire que rien » ?

— Oui, oui…

— En fait, vous l’aurez compris, je veux un homme attentif. Et qui m’envahisse au-delà de tout, au-delà de ceux qui me baisent, vous saisissez ? Un gardien ! Comme le gardien de ma liberté ! Un gardien invisible, mais qui sache surtout me ramasser à la fin, me cueillir, un homme avec qui j’aie envie de ré-éclore… Bah, je sais, cette comparaison va vous paraître ridicule, prétentieuse, mais c’est pourtant cela : je me vois en fleur… Et une fleur, pour moi, il faut d’abord qu’elle brave les choses, le vent, qu’elle soit en quelque sorte maltraitée par les éléments, les dangers inconnus, qu’elle passe pour être du chiendent ! L’amour, moi, pour que je me l’épanouisse, eh bien, il me faut du combat, comme déchoir, et remonter ensuite de ma déchéance… On dit ça, en français, « pour que je me l’épanouisse » ?

— Oui, oui…

Tous droits réservés. Wett Monenteuil et Numeriklivres, 2014 — 91 pages-écrans

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