Le Temple rebelle

de Jocelyne Godard

Éditions Numeriklivres
SF, Fantasy, Fantastique

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Les aventures de Lillith à la recherche des époques

Jocelyne Godard

Résumé

Surgissant de sa planète, Lillith pose ses pieds sur le sol de Chine quand le temple de Lingyin est attaqué par les barbares mongols. La jeune Wei, dont le père est prisonnier du Grand Khan, est traquée et fuit le temple où elle s’était dissimulée. Pour échapper à son cruel destin, Lillith, qu’elle rencontre sur sa route, l’entraîne dans une folle course où, à chaque instant, sa vie est en péril.
Investie d’une double mission, la première sauver Wei des griffes de l’homme qui veut la vendre comme esclave et la seconde libérer une princesse mongole prisonnière dans le harem du chef de la « Horde d’Or », Lillith joue de tous ses pouvoirs, utilisant aussi ceux de sa fidèle Satane aux ailes robotisées, capable de traverser le temps et les frontières.
Après une échappée infernale en pleine Mongolie dans les steppes sauvages et un arrêt forcé dans le désert mortel du Gobi où Wei croise la peur et l’amour, tout est remis en cause. Les plans avortent et les échecs s’accumulent. Lillith, tombée sous le charme du séduisant Marco Polo, va-t-elle pouvoir mener à bien ses missions ?

Un aperçu

La nuit tombait. Lillith se réveilla en sursaut. Jade dormait encore. Quant à Wei, elle avait sombré dans un si profond sommeil qu’il fallut lui secouer le bras, puis une épaule, puis l’autre épaule pour finalement la sortir de la torpeur qui l’avait saisie la veille depuis le moment où elle s’était allongée sur le sol.

— Des pas ! lui souffla Jade. Quelqu’un vient. Il faut aller se cacher ailleurs.

Wei se frotta les yeux, bâilla bouche grande ouverte et, enfin, retomba dans la réalité du moment.

Bustes tendus et visages tournés vers le pont, laissant flotter dans leurs yeux une inquiétude silencieuse, les jeunes filles écoutèrent. Hormis le clapotis des vaguelettes du fleuve sur la coque du navire, un léger craquement sur le plancher se faisait entendre. Puis, la voix que reconnut aussitôt Lillith lui parvint.

— Vous arrêter à Luoyang serait une erreur.

Ce ton harmonieux, ce son épuré de tonalités trop aiguës, trop discordantes, cette voix grave et souple était pour une ouïe attentive un pur enchantement. Ce n’était ni du chinois, ni du dialecte mongol, tatar sibérien ou turc, c’était de l’italien !

— C’est vrai ! répliqua la voix du capitaine. De toute façon les eaux auraient été trop basses pour aborder la ville par les rivières. Mon navire n’est pas structuré pour faire de la batellerie fluviale. De Nankin, je filerai sur la mer de Bohai et j’attendrai les émissaires du Grand Khan.

— La proposition qu’il vous a faite est inespérée. Saisissez-la, Julio. Ce sac de perles fera votre fortune. Dès votre retour à Venise, vous pourrez acquérir un autre vaisseau pour étendre votre commerce aux Indes comme le font mon père et mon oncle.

Les voix s’étouffèrent et ne parvinrent plus aux oreilles des trois jeunes filles, mais elles restèrent cependant à l’écoute, attentives au moindre bruit, assises sur leurs talons et le dos appuyé contre des tas de cordages enroulés. La nuit avait été profonde, noire comme de l’encre, une nuit feutrée, secrète, aux perceptions mystérieuses comme jamais Lillith n’en avait vécu. Elle avait si peu dormi qu’elle l’avait vue tomber lentement sur le navire, enveloppant de ses secrets les mâts et les voilures.

Jade s’était très vite endormie et Wei plus vite encore. Lillith était restée longtemps éveillée, recroquevillée, la tête entre ses mains, les genoux ramenés sous son menton, attendant le sommeil. Le matin l’avait brusquement remise en question.

Il faisait noir. L’aube n’était pas encore levée et, comme les voix s’étaient éloignées, puis tues, Wei et Jade retournèrent à l’endroit qu’elles avaient quitté pour y achever la nuit.

Lillith ne pouvant plus se rendormir préféra s’écarter un peu pour s’acclimater à son proche environnement qui, pourtant, ne changeait guère d’allure avec ses tas de caissons et de barils amoncelés, ses rouleaux de cordages empilés et ses grandes voilures entassées retenues par de grosses pierres pour éviter que le vent ne les soulevât et ne les emportât par-dessus bord.

À peine avait-elle fait quelques pas en direction du pont que, brusquement, le bel étranger fut devant elle.

Comme l’aube n’était pas encore levée, il tenait une lampe et la lueur vacillante éclairait son visage. Lillith fixa ses yeux qui prenaient une autre dimension que celle dont elle se souvenait. L’obscurité les rendait sombres avec un brin de nostalgie et un brin de mystère. Son large front éclairé, un peu bombé, sur lequel retombaient quelques mèches ondulées d’un blond foncé, ses larges épaules, sa puissante poitrine, ses longues jambes moulées dans des vêtements dont l’appartenance n’était pas chinoise, donnaient à son allure un aspect de prince occidental que Lillith découvrait pour la première fois.

Elle crut un instant qu’il ne parlerait pas tant il la détaillait. D’ailleurs, il avait écarté la lampe de son propre visage pour la projeter sur celui de la jeune fille. La lumière effleurant ses pupilles, elle cilla, passa sa main sur ses yeux et la laissa retomber.

Tous droits réservés. Jocelyne Godard et Numeriklivres, 2014.

Format numérique (ebook) | 811 pages-écrans | 6,99€

Disponible également au format ePub et/ou Kindle sur iBookstore Apple, Amazon.fr, ca et com, Kobo France et Kobo Canada, Google Play, Archambault.ca, ePagine.fr, Bookeenstore, Chapitre.com, Relay.com, Decitre, Cultura, Nolim Carrefour, Feedbooks et +

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